Par Nadège Kondo – afriquematin.net
En Côte d’Ivoire, 15% des entreprises sont détenues par les femmes. Lors des premières Journées de l’entrepreneuriat féminin (Jef) tenues à Abidjan en mai 2014, la présidente de la Commission développement de l’entrepreneuriat féminin (Cdef) de la Confédération des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), Touré Massogbê, déplorait le faible taux des entreprises détenues par des femmes en Côte d’Ivoire. Pour elle, ce chiffre présenté, ne prend en compte que les entreprises du secteur formel. Cette déclaration montre bien que les statistiques ne sont pas complètement fiables. Car, « la majorité des femmes entrepreneures ivoiriennes sont malheureusement les actrices volontaires du secteur informel. Mieux, celles qui affrontent le monde des affaires ne se limitent qu’aux activités liées aux services (commerce de détail, la production et la vente de produits vivriers, les services éducatifs, etc.) », note-t-elle. Pourquoi le commerce de ces vaillantes femmes reste au stade de l’informel ? A en croire, Pélagie, coiffeuse de son état, le défi majeur de ce secteur est l’insuffisance de financement. « J’occupe un petit espace dans le marché de Yopougon Académie, il y a environ 5 ans. J’ambitionne développer mon activité, mais les moyens financiers m’empêchent de réaliser ce vœu. J’ai entrepris des démarches pour obtenir un financement sans suite favorable… », a-t-elle expliqué en substance. En attendant le miracle de développer son commerce, elle dit économiser une modique somme par jour pour rehausser l’image de son entreprise. Tout comme Pélagie, Clémentine Kouamé ne dit pas le contraire. « Je suis couturière. Par manque de moyens financier, je ne peux pas m’offrir un magasin. Je suis donc obligée de faire mon travail à la maison », a-t-elle souligné.
En revanche, la femme présente de nombreux atouts pour réussir sa vie d’entrepreneure. Malheureusement, elle ne parvient pas à mettre en exergue leur talent. Il faut souligner que plusieurs d’entre elles ne prennent pas l’initiative de se lancer dans un business. Elles manquent de temps, car elles passent beaucoup plus de temps sur les tâches domestiques et elles sont souvent responsables de la garde des enfants. De plus, elles ont un niveau scolaire faible. Les filles quittent souvent l’école plus tôt. Elles développent donc moins de compétences, cognitives et techniques. Le mariage précoce ou les grossesses adolescentes ont aussi un impact durable sur la trajectoire économique des femmes.
Les femmes chefs d’entreprises peuvent être des pionnières de l’économie et jouer un rôle crucial dans l’essor économique de la Côte d’Ivoire pourvu qu’on leur facilité l’accès au crédit comme les hommes.