Guillaume Ahi/afriquematin.net
Le vendredi 08 décembre 2023, la Coordination nationale des Enseignants et Chercheurs (Cnec) a animé un point de presse à son siège, situé à l’Université Félix Houphouet Boigny de Cocody, suite aux obsèques du Dr. Kouakou Koffi Amoulaye, décédé le samedi 02 décembre 2023. L’objectif de cette rencontre était de rendre publiques les résolutions issues de l’Assemblée Générale qui s’est tenu à cet effet le mercredi 6 décembre dernier à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké.
Au cours de ce point de presse, le Dr Kazon Aubin Porte-parole de la Coordination nationale des Enseignants et Chercheurs a tenu à apporter des précisions sur les circonstances qui ont précédé le décès du Dr Kouakou Koffi Amoulaye avant la lecture des résolutions de l’Assemblée générale.
Selon le Porte-parole national de la Cnec, « Le 23 octobre 2023, le Président de l’université de Man a pris plusieurs décisions infligeant des sanctions disciplinaires à l’encontre de 12 Enseignants-Chercheurs de l’Université de Man. Notre Secrétaire général de la section de la Cnec de Man, le camarade Coulibaly Nanyota, nous a informés que le Président venait également de prendre des sanctions disciplinaires à l’encontre de certains membres de son bureau de la Cnec de Man. Dans un esprit de négociation, de conciliation et de dialogue permanent, nous avons pris contact avec les autorités de l’Enseignement supérieur, en particulier le conseiller technique Monsieur Soro Mamadou, qui a facilité un rendez-vous avec le ministre de l’Enseignement supérieur, le Professeur Adama Diawara. Cette rencontre a eu lieu le 07 décembre 2023. À la suite de ces échanges, nous avons compris la volonté du ministre de rétablir la paix à l’Université de Man. Il nous a demandé de rester calmes et sereins, assurant que des décisions seraient prises pour contribuer à apaiser la situation à l’université. Nous attendions ces décisions lorsque le pire est survenu. Le samedi 02 décembre, notre camarade Kouakou Koffi Amoulaye est décédé. » a-t-il expliqué et d’ajouter : « Nous avons cherché à comprendre ce qui s’était passé notamment la question de l’application de la mise en œuvre des différentes sanctions qui avait été prise à son en compte. Et il ressort que jusqu’au vendredi 01 décembre 2023 le camarade Dr Kouakou Koffi Amoulaye n’avait pas perçu son salaire du mois de novembre, par contre les 11 autres camarades et collègues de cette même cohorte de sanctionné jusqu’à vendredi 29 novembre avaient perçu leur salaire. ».
Selon le Dr Kazon, cette situation a naturellement intrigué le collègue qui s’est rendu aux ressources humaines le jeudi pour en savoir davantage sur la question de son salaire. Sur les lieux, il ressort qu’il est sanctionné dans une note et qu’il écope d’un blâme relatif à des absences de cinquante-sept (57) jours sur son lieu de travail qu’il n’a pu justifier et sa mise à disposition au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Et on lui a fait savoir selon le Dr Kazon que si éventuellement il percevait le salaire du mois de novembre, la procédure suivant sa cour, fin décembre et fin janvier il n’allait pas avoir son salaire.
Avant la lecture des résolutions, le Porte-Parole de la Cnec a insisté sur le non-paiement du salaire de l’illustre disparu et la sanction disciplinaire en cours : « Nous ne voulons pas lier sa mort à ses propos, mais nous constatons qu’il n’a pas eu de note administrative contraire ou nouvelle qui demande le paiement du salaire ou l’annulation de la sanction contre notre camarade. Voici la réalité. Nous n’accusons personne, mais nous regardons les faits. Jusqu’au vendredi 01 décembre, il n’avait pas encore perçu son salaire, il est décédé le samedi 02 décembre…et une note de sanction disciplinaire étant en cours jusqu’à son décès. » A-t-il déclaré.
Au sujet des résolutions, le porte Principal de la Cnec Dr Kazon Aubin à fait savoir ce qui suit :
1- Deuil National académique de 03 jours matérialisé par un arrêt de travail à compter du lundi 11 décembre 2023 dans toutes les institutions d’enseignement supérieur et de recherche scientifique en Côte d’Ivoire
2- Démission du président de l’Université de Man pour abus de pouvoir dans le décès du camarade KOUAKOU KOFFI AMOULAYE (non-paiement du salaire du mois de Novembre du camarade suite à une décision illégale de suspension de salaire)
3- Retrait systématique du pointage biométrique et de tout système de contrôle de présence des enseignants chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire au regard du décret N°77-57 du 21 janvier 1977 en son article 3.
4- Le retrait de toutes les mesures illégales disciplinaires et de suspension de salaires à l’égard des onze (11) autres enseignants chercheurs et chercheurs de l’Université de Man de la même cohorte que le camarade Dr KOUAKOU KOFFI AMOULAYE
5- Le respect des libertés syndicales à l’Université de Man
6- L’Assemblée Générale met en mission son Conseil d’Avocats à l’effet d’analyser la possibilité d’intenter une action en justice contre le Président de l’Université de Man.