Par Jean Levry – Afrique Matin.Net
Voir son véhicule, tombé en panne sur la voie publique à Abidjan peut s’avérer souvent cauchemardesque pour les usagers. SOAD, CID, SOAR, IDE et consorts « terrorisent », à la limite, les pauvres automobilistes qui ont le malheur de vivre dans cette situation. Ce qui provoque la colère de ceux-ci qui dénoncent une forme d’« escroquerie ».
À l’origine de cette grogne, les pratiques peu orthodoxes, et jugées parfois exagérés (prix de l’enlèvement très élevés, prix fixés à la tête du client, non-respect des usagers en difficulté…) des agents de ces sociétés en charge de l’enlèvement des véhicules accidentés ou en panne. Si la Société Abidjanaise de dépannage (SOAD) a été critiquée par le passé pour des pratiques similaires, force est de constater que les nouvelles sociétés prestataires de services devenues plus nombreuses après la levée du monopole de la SOAD font pire que leur prédécesseur.
En effet, après la rupture de la convention entre le District d’Abidjan et la SOAD, plusieurs sociétés privées ont pris le relais. Mais voilà, le mal est devenu profond. A la recherche du gain, ces opérateurs n’hésitent pas à embarquer des véhicules en stationnement régulier et sans qu’ils ne soient en panne alors que les propriétaires vont juste faire une course. Ou encore, ils pointent le nez dès la moindre défaillance mécanique d’un véhicule pour exiger sans ménagement le remorquage moyennant des sommes d’argent dont eux-seuls ont le secret des modalités de leur fixation.
Dans la soirée du mercredi 03 Août 2016, un usager en partance pour Yopougon et qui en a fait les frais suite à une panne au niveau de la station Shell Banco est très amer. « Des agents des ‘’Ivoire Dépannage Express (IDE)’’ ont pris ma voiture manu militari avant d’exiger que je leur paie la somme de 50 000 FCFA alors que j’étais stationné, en raison d’une panne, sur une espace vert en attendant l’arrivée de mon mécanicien qui n’était loin. Ce sont des escrocs», témoigne-t-il visiblement révolté.
Des solutions pour éviter les désagréments
Si les sociétés mises en cause se dédouanent en arguant qu’elles ne font qu’appliquer les prescriptions de leurs cahiers de charges, les usagers estiment qu’il importe que des solutions soient trouvées afin de leur éviter les désagréments tout en permettant à celles-ci de faire leur travail correctement. « SOAD, CID, SOAR, c’est du pareil au même. Il faut donner un temps aux usagers lorsqu’ils sont en panne, le temps pour eux de faire venir un remorqueur ou un mécanicien. Par exemple une (1) heure. Voilà ce que nous voulons », indique un internaute qui a été victime une fois. « Il faut réglementer car ces sociétés exagèrent », écrit un autre regrettant l’absence d’une règlementation en la matière qui laisse libre cours au désordre et à toutes formes d’abus. Et un autre de renchérir : « je pense que ce secteur doit être revu. Il faut réglementer cette activité parce que tous ces opérateurs font n’importe quoi et grugent, à la limite, les usagers en détresse. L’Etat doit donc mettre de l’ordre dans tout ça et je ne comprends pas pourquoi nos autorités laissent faire. »
Un habitant de la commune de Yopougon confie ses inquiétudes et propose une solution : « Je pense qu’il faut discuter de leur rémunération qui est très excessive. Moi, je roule toujours la peur au ventre de tomber en panne dans un endroit où ils interviennent. Ce qui n’est pas normal ». Tous les usagers sont unanimes, il faut que l’Etat à travers le ministère des transports puisse réglementer l’activité de ses sociétés dont tout le monde se plaint. C’est ce que souligne un abidjanais à l’occasion d’un débat sur la toile portant sur un article relatif à la SOAD à qui l’on reprochait d’abuser de ses prérogatives en apportant systématiquement à sa fourrière de la Gesco les véhicules en panne avant d’exiger le paiement de 74 000 FCFA. « Je pense qu’il faut revoir l’organisation de cette activité qui doit être une assistance pour permettre à un automobiliste de regagner le garage où il répare habituellement son véhicule».
Après la grogne contre la CIE qui a causé de nombreuses casses à l’intérieur du pays, il urge que l’Etat prennent au sérieux cette colère de la population afin de préserver la paix sociale.