Par OBIANG N – Afrique Matin.Net
On n’est pas loin, au Burkina Faso, du schéma Congolais dans lequel le président Denis Sassou Nguesso, qui n’a pas digéré sa défaite à l’élection présidentielle contre Pascal Lissouba, a fait usage de la force, à travers la milice « Les Cobras » pour revenir au pouvoir. De mémoire humaine, on n’a pas encore vu un président heureux de perdre le pouvoir ou célébrer une défaite. Lorsque le peuple Burkinabè a décidé, le 31 octobre 2015, de mettre brutalement fin au règne de Blaise Compaoré, après 27 ans d’exercice ininterrompu du pouvoir, ça n’a pas été un moment de plaisir pour lui, surtout que cela s’est fait de la façon la plus humiliante.
Toutes choses qui ont contribué à la dégradation de sa santé justifiée par les péripéties médicales. En moins d’un mois, l’ex-président paraissait de plusieurs années plus vieux que son âge. D’autre part, avec les poursuites judiciaires, la chasse à ses proches, le Beau Blaise ruminait certainement une rage dont lui seul avait le secret. Ce jeudi 17 septembre 2015, son ancienne garde qui ne voulait pas encore assister à une autre humiliation de son mentor, à travers la célébration du premier anniversaire de la révolution, en octobre prochain, a jugé mieux d’écourter le mandat de la transition pour se porter au pouvoir.
Mais bien curieusement, sans que l’armée nationale ne soulève le petit doigt malgré les appels du peuple. Selon les informations en notre possession, les Forces Armées Burkinabè ont été mise en garde très vite par l’armée française. Ce même scénario s’était exactement produit au Congo, lorsque le Président de la République Pascal Lissouba avait appelé l’armée de son pays à faire face aux Ninjas de Bernard Kolélas et les Cobras de Denis Sassou Nguesso. Celle-ci avait refusé de s’exécuter. Pourquoi ? On ne le saura jamais.
C’est alors qu’il mit en place sa propre milice, le Cocoyes. Mais la suite est connue. L’homme qui, de 1995 à 1997 avait effectué beaucoup de voyages au Gabon et en France, est revenu au pouvoir après avoir réalisé un record en massacres et assassinats. Pour la situation qui prévaut actuellement au Burkina Faso, tous les observateurs y voient la main obscure de la France. Envisage-t-elle ramener Blaise Compaoré au pouvoir ?
Cette thèse semble plausible dans la mesure où depuis la chute de l’ex-compagnon de Thomas Sankara, les Français n’ont jamais envisagé des poursuites contre celui que ses médias ont présenté comme un vrai criminel qui a voulu se racheter une image d’homme de paix pour acquérir une réputation internationale flatteuse. Mieux, un journal Malien a révélé la présence du nouvel homme fort en Côte d’Ivoire, quelques jours avant le coup d’Etat. Si c’est le cas, la France est-elle en train de nous dire « qu’elle est toujours du côté des dictateurs » comme l’a avoué l’ex-président Sarkozy ? Malheureusement, c’est le peuple burkinabè qui en pâti pour sa révolution ainsi crucifiée sur l’autel des intérêts passionnels.