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Annick Petty Zago  présidente de l’ONG Esther : « Que les jeunes ne soient pas utilisés comme du bétail électoral… »

Réalisée par Danielle SERI – Journaliste stagiaire – Afrique Matin.Net

Madame Annick Petty Zago est ivoirienne, juriste de formation, leader politique dans la commune d’Attécoubé et présidente fondatrice de l’ONG Esther créée depuis 2005 qui lutte pour la cause des veuves et des jeunes afin de leurs accordés un mieux-être. Dans cette interview qu’elle a accordé à la rédaction d’Afriquematin.net suite à la première édition de la conférence sur l’immigration clandestine meurtrière organisée par son ONG qui s’est tenue du 18au 19 septembre au foyer de la chefferie d’Alban, elle nous parle du mouvement panafricain Ozon qui va lutter contre toutes sortes d’injustices subit par les Africain vivant dans les pays étranger. Mais aussi de son point de vue sur les élections présidentielles avenir.

Madame Annick Petty Zago vous venez de terminer la première édition de la conférence sur l’immigration clandestine meurtrière, que votre ONG a organisée, qu’elles sont vos sentiments ?

Ce sont des sentiments de satisfaction, de joie, parce que comme vous le dite il s’agit de la première édition. Ce n’était pas évident étant donné que le thème est certes d’actualité mais généralement les jeunes ont tendance à dire qu’en venant écouter de tel sujet c’est les empêchées d’aller en Europe. Donc il y avait un sentiment d’inquiétude, ils se disaient est-ce qu’elles vont nous découragés, qu’est-ce qu’elles vont nous dire ? Ce sont toutes ces questions qui les tourmentent. Sinon hormis cela le résultat a été positif pour cette première édition.

Pensez-vous avoir atteint l’objectif visé en en choisissant la commune d’Attécoubé et aussi mademoiselle Agnès Kaissan comme conférencière ?

Effectivement le choix de la commune d’Attecoubé est tout à faire normal puisque le thème de la conférence était sur l’immigration clandestine meurtrière. Sur ces migrants qui prennent les bateaux pour aller mourir en mère. Le choix de cette commune parce que déjà il y a eu des cas ici. Notamment à Abidjan-Agban où il y a eu deux jeunes qui sont passés par cette filiale là pour aller en Europe. Mon choix s’est porté sur Attecoubé parce que c’est la commune la plus pauvre du district d’Abidjan. Celle qui n’a pas assez de moyen, où il y a beaucoup de quartiers précaires et nous savons que c’est dans ces quartiers là que beaucoup de jeunes rêvent d’aller à l’aventure dans le souci de trouver des lendemains meilleurs. Donc le choix de la commune d’Attécoubé était justifié. Si nous avions faire ça dans des hôtels du Plateau je ne crois pas que la jeunesse aurait répondu présente. Il fallait parler aux personnes qui participaient à cette tragédie, qui n’hésite pas à économiser parce qu’on leur à dire qu’en passant par le Nord de la Côte d’Ivoire et en arrivant jusqu’au Mali, Niger et puis tombé sur la Lybie ils ont la possibilité d’aller en Europe. L’objectif est atteint en organisant cette conférence à Attécoubé. Également l’objectif est atteint en invitant cette conférencière Agnès Kaissan Katasou qui elle-même vit en Europe et travail dans un syndicat, la Flai-Cgill, qui s’occupe des droit des immigrés. C’est donc une jeune dame qui est au cœur de l’action.

Lors de la conférence sur l’immigration clandestine meurtrière, vous avez parlez du début d’un mouvement panafricain qui va prendre faits et causes contre toutes sortes d’injustices subits par les noires quelques soit le pays dans lequel il se trouve. Vue l’ampleur de cet engagement expliquez-nous comment comptez-vous, vous y prendre en étant en Côte d’Ivoire ?

Nous avons décidé suite à ces deux conférences de lancer le mouvement Ozone. C’est un mouvement panafricain qui a pour objectif de dénoncer cette situation d’immigration clandestine meurtrière et également tout acte de xénophobie, racisme, de difficulté d’un frère africain et d’une sœur africaine vivant en Europe. Effectivement ça ne sera pas facile. C’est vrai qu’en vivant ici les informations nous viennent des médias et souvent ce sont des informations à prendre avec des épincette mais je crois que le combat dois partir de l’Afrique. Si nos frères qui vivent de l’autre côté voir qu’il y a leurs frères africains qui ont une structure pour les épaulés là-bas ils auront confiance. Aujourd’hui quoi qu’on dise les réseaux sociaux sont très puissant parce qu’auparavant dans les années 90 il était difficile à tout ivoirien d’avoir un Smartphone, un téléphone mais aujourd’hui, on film tout ce qui se passe partout dans le monde. Parce qu’en tant que mouvement Ozon, nous disons que nous voulons dénoncer toutes situations qui arrivent à un Africain injustement. J’insiste sur le mot injuste c’est important étant donné que nous n’aiderons pas ceux qui sont parti pour vendre de la drogue. Il faut savoir que quand on va dans un pays étranger, il faut respecter les lois de ce pays. Par contre il y a le cas de certaines jeunes filles qui vont étudier dans des pays étrangers et sont violées, d’autres vont pour être des servantes et elles sont battues à mort. Notre rôle en tant que mouvement Ozon c’est vraiment de faire une pression au niveau de nos ambassades à nous qui sont représentées dans tous les pays. Faire des pressions mais par le plaidoyer, par des mouvements de pacifistes

N’avez-vous pas peur de vous engager dans cette lutte alors qu’on sait que même les chefs d’État Africains et aussi nous-mêmes africains n’osons même pas manifesté quand nous voyons nos frères et nos sœurs se faits malmené ?

C’est le rôle de toutes associations de prendre faits et causes dans ce genre de situations, les gouvernements ne le ferons pas à notre place. Ce sont les ONG, les groupes de pressions, les associations qui organisent ces moyens de luttes et les gouvernements ne font qu’épaulés. Le sentiment de peur, je ne crois pas trop qu’il y ait un sentiment de peur de la part de nos gouvernements, je pense que c’est la réalité politique. Parce qu’agir pour la cause de ses ressortissants vivant dans un autre pays c’est vraiment agir sur la politique étrangère. Aujourd’hui nous voulons sensibiliser pour qu’il y ait une véritable conscience africaine, une solidarité africaine lorsqu’un noir est battu injustement dans un autre pays il faut le fait. Donc que les gens aient peur ou pas moi Je ne mets pas trop l’accent sur la peur. Pourquoi avoir peur, nous sommes indépendant, nous sommes souverain. Les présidents ne réagissent qu’au mouvements des foules si déjà nous citoyens nous prenons faire et cause en nous mettant en groupe, le gouvernement est obligé de réagir. Mais nous même à la base sommes indifférents. Actuellement ce qui se passe avec les réseaux sociaux c’est que quand les populations se soulèvent le gouvernement réagit. C’est ce qui s’est passée l’année dernière lors du phénomène d’enlèvement d’enfant, la population en a eu marre, elle a manifesté et le gouvernement à réagir. Ce qui veut dire que c’est aux citoyens qu’il revient de se lever. C’est pourquoi on parle d’organisation non gouvernementale et l’ONG va là où le gouvernement ne peut pas arriver. Qu’est-ce que le gouvernement ? Ce sont des personnes qui sont assises dans les bureaux mais en réalité ce sont les ONG qui vont dans les quartiers précaires. Ce sont eux qui s’adressent aux personnes en détresses. Il revient donc à ces ONG de prendre leur responsabilité et de pousser les gouvernements Africains à réagir et à dire quelques choses face à cette situation d’immigration clandestine meurtrière, face à cette situation d’injustice subir par les noires dans les pays étrangers.

Nous constatons qu’aujourd’hui, les ONG ont perdu leurs crédibilités. On se dit que ce sont des personnes qui créées des associations pour s’en mettre plein les poches. Qu’en pensez-vous ?

Quand on créer une ONG c’est pour une cause d’ordre générale, je précise parce que si c’est pour sa propre cause ce n’est plus une ONG. Effectivement il y a un problème de crédibilité qui se pose au niveau des ONG et associations africaines parce que souvent les ONG deviennent des caisses de résonance des partis politiques. Les ONG devraient pouvoir se mettre en marche mais au-delà de tout ça il y a un reste. Il y a des ONG quand même qui font un travail formidable sur le terrain. On n’entend pas parler de ces structure là mais elles font un travail auprès des populations et autres. Donc c’est simplement demander au ONG de se ressaisir, de se mettre ensemble et de travailler

Cela fait combien de temps que l’ONG Esther a été créée et quelles sont les actions que vous avez posez jusqu’à ce jour ?

L’ONG Esther a été créée depuis 2005 et nous sommes en 2015, cela fais 10 ans que nous existons. Je précise que l’ONG Esther a pour objectif de lutter contre la pauvreté des femmes et des enfants en milieu urbain parce que moi-même étant de la ville des lagunes. Je pense que déjà on ne peut agir que dans un cercle défini. Elle a aussi pour objectif de sensibiliser la jeunesse à des valeurs morales, républicaines et entrepreneuriales. L’ONG depuis sa création à mis sur pied beaucoup de projet qui ont contribué à changer la vie de nombreuses femmes qui étaient en situation de détresses. Nous avons mis sur pied un projet qui étais dénommé ‘’stop pauvreté féminine par le microcrédit ‘’. Ce projet avait pour objectif d’aider des femmes à leur réinsertion économique. Il s’agissait de donner des microcrédits à des femmes pour qu’elles puissent renforcer leur petit commerce afin de sortir de leur situation de difficulté et devenir des femmes réinsérées dans la société. C’est un projet qui a été mené avec succès sur plusieurs années. Nous avons eu même l’aval du district d’Abidjan dès la première édition qui s’est déroulée en 2008. Nous avons faire d’autres projets comme l’alphabétisation, les conférences, des soutiens aux veuves en tout cas, tout ce qui concerne les femmes en détresses. Mais le projet phare de l’ONG, était le programme ‘’stop pauvreté féminine par le microcrédit’’. Puis les différents forums que nous avons organisé notamment le forum sur les autres ONG, nous faisions cela chaque année pour qu’il puisse venir se former.

Qu’est-ce que vous ambitionnez de faire dans les années avenir ?

L’ONG Esther se préoccupe beaucoup de la sensibilisation au niveau des jeunes. Nous avons mis sur pied un projet, ce projet est déjà en marche. C’est à dire que nous avons sollicité une structure de production pour nous accompagner dans la réalisation de film de sensibilisation et nous avons mis sur pied dans la commune d’Attécoubé, puisque c’est là-bas que l’ONG se trouve, un projet de sensibilisation jeunesse. Nous faisons jouer les jeunes de la commune d’Attécoubé eux même. Ils deviennent des acteurs sur ces films, nous avons tourné un film sur les grosses en milieu scolaire qui s’appel ‘’Sidjé quel gâchis’’ et se film est projeté dans tous les quartiers d’Attécoubé. Nous sommes à la deuxième projection publique et pendant cette projection on profite pour sensibiliser les jeunes. Donc nous nous tournons beaucoup vers la jeunesse pour leur donné des valeurs morales et aussi leur inculqué des valeurs entrepreneuriales. Nous luttons contre les grossesses précoces, voir une jeune fille enceinte sans être marier vraiment on essaie de les aidés. Parce que c’est un phénomène, nous voyons des filles à l’âge de 12 ans ; 15ans qui tombent enceinte. Nous motivons donc les jeunes à être une jeunesse consciencieuse et vraiment qui s’éloigner du banditisme donc actuellement nous essayons de sensibiliser à travers les projections de films. Et ces films seront projetés dans toute la commune d’Attécoubé et à travers les médias.

Nous avançons à grand pas vers l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire quel est votre souhait pour le pays ?

Je souhaite qu’il y ait des élections apaisé, sans tension, sans bagarre et sans violence. Que les élections présidentielles comme on le sait en Afrique est sujet de beaucoup de tension vraiment que la Côte d’Ivoire puis réussir le pari d’organiser une élection présidentielle sans tumulte. D’abord c’est ce que je souhaite, deuxièmement que les jeunes ne soient pas utilisés comme du bétail électoral. Quand on va à une élection on a besoin de la jeunesse, on lui promet des choses mais une fois qu’on a gagné les élections on ignore cette jeunesse. Ce que je déplore chez les candidats c’est qu’ils mettent l’argent devant lors des campagnes électorales. Moi je suis contre cette façon de faire. Il faut qu’on conscientiser la jeunesse, qu’on la responsabilise en lui donnant des valeurs républicaines. Comme je le dis toujours l’argent à trop pris le cœur de ces jeunes-là. Mon souhait général c’est qu’il y ait des élections abaissées et qu’on n’utilise pas la jeunesse comme du bétail électoral.

Avez-vous un message particulier à lancer à la jeunesse qui malheureusement n’arrive pas à faire taire ses passions ?

Ce que je voudrais dire aux jeunes c’est que le vote est un droit et non une obligation donc si le jeune croît en un candidat qu’il aile voté. S’il ne croît pas en un candidat qu’il reste chez lui sagement qu’il ne fasse pas parti de ceux qu’on va voir avec des gourdons, des manchettes. C’est un droit c’est dire que si tu veux, tu le fais, si tu ne veux pas, tu ne le fait pas. Donc je demande aux jeunes de prendre conscience de cela et de savoir se comporter de la manière la plus adéquat.

Votre mot de fin

Je voudrais dire merci à afriquematin.net pour cette opportunité que vous m’offrez. Aussi je souhaite que la Côte d’Ivoire soit un pays qui se retrouve, qui se réconcilie avec lui-même. Que le nord, le sud, l’est et ouest ensemble s’entend. Que la seule chose qu’on laisse en héritage à nos enfants soit la paix. Parce que même si on leur donne des biens matériels qu’on n’est dans un pays divisé, un pays où il y a la peur, cet héritage ne servira à rien. Donc ce que je souhaite c’est la paix rien que la paix.

 

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