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EDUCATION NATIONALE/ MEAGUI-SOUBRE, TOUT EST MÉLANGÉ. Une enquête d’Hervé Makré

 

Une mafia organisée sévit-elle dans le système de l’Education nationale notamment  à Méagui dans le département de Soubré? Plus d’une dizaine d’élèves  constatés, rien que dans  un seul  établissement n’ont pu faire encore leur inscription en ligne, à ce jour, depuis la classe de 6ème  pour celle de 5ème. En cause, des réaffectations jugées irrégulières bloquent le processus entres des établissements  à Méagui dans la région de  la Nawa. Un fait qui ravive la colère et la crainte des parents de revivre le cauchemar  vécu par plus d’une cinquantaine d’élevés  qui n’ont pu composer  à l’examen  du BEPC dans le département de Soubré au titre de l’année scolaire 2015-2016. Pour la même raison !

C’est que la colère qui couve depuis quelques années au sein des parents d’élèves et des fondateurs d’établissements privés constatée, lors d’un passage de notre équipe de reportage dans  le Nawa du mercredi 12, au vendredi 14 octobre 2016 monte d’un cran. Menace traduite par la volonté de ceux-ci de saisir la Ministre face  à une pratique en cours conduite par des mains, en période de rentrée scolaire marquée par les inscriptions, réinscriptions, et autres réaffectations à rebondissements dans la boucle du cacao.

En route  pour Méagui  qui a ravi la palme de  la désorientation des parents et des élèves!

La courte saison des pluies continue de meubler les matinées et les soirées des élèves ainsi que parents d’élèves dans le département  de Soubré précisément  à Méagui. Amplifiant leurs inquiétudes en cette rentrée scolaire qui n’est pas sans grincements de dents. Sûr que la ministre de l’Education nationale Mme Kandia Camara, n’est pas informée  des faits qui se déroulent à mille lieux d’Abidjan, capitale économique et siège du gouvernement ivoirien. Mais  les parents d’élèves et fondateurs des établissements privés, des aides sûrs de  l’Etat dans le système éducatif pour l’éducation de l’élite de demain, y sont sous le coup d’un système bien pensé par des praticiens. L’ampleur du silencieux désastre court

Tout  part d’un appel anodin,  à l’équipe de reportage de la rédaction, le 13 septembre 2016, date de la rentrée scolaire en Côte d’Ivoire, alors que des parents s’activent encore  pour les inscriptions et réinscriptions en linges de leurs enfants devenus élèves.

«Allo ! Mon enfant a été orienté dans un établissement  privé non  loin de  notre lieu d’habitation, mais au moment de faire son inscription en ligne dans l’établissement  où il a été orienté, en entrant les données sur la plate-forme du ministère, son nom apparait dans un autre établissement  à mille lieux, dans lequel le ministère de l’Education ne l’a pas orienté. Alors que je n’ai même pas demandé de réaffectation», s’indigne  le parent  à l’autre bout du téléphone.

Comprendre ou faire la lumière

La rédaction prend acte et  fait place à d’autres préoccupations. Une semaine plus tard, soit exactement le 20 septembre, le même parent, revient à la charge : «Vous n’êtes pas venus voir, mais l’établissement d’accueil,  où mon fils n’a pas  été affecté me prie de régler à l’amiable celui d’origine pour son inscription en ligne. Mais comment est-ce possible que l’enfant affecté soit dans un ure établissement autre que celui dans lequel  le ministère l’a mis ?», la  rédaction n’ayant pas de réponse, promet d’y réfléchir. Début du  mois d’octobre 2016, six parents d’élèves, successivement l’un après  l’autre appel l’équipe de reportage, cette fois-ci pour, ce qu’ils qualifient de situation totalement incompréhensible et inacceptable. A chacun, la même question : de quoi s‘agit-il ? Avec cette récurrence des faits relatés liés aux problèmes de la rentrée, une équipe de reportage est dépêchée  à Méagui.

Départ  10 heures 20min, le mercredi 12 octobre, pour un séjour s’achevant le vendredi 14 octobre, il a fallu, 8heures de route  pour rallier Abidjan-Méagui ! Dans un lieu totalement  inconnu de l’équipe avec pour seule  couverture, se faire passer pour des proches parents d’élèves victimes de blocage à l’inscription en ligne. Un hôtel est vite trouvé comme abri, le temps de se faire sa propre opinion de  la situation.

Des parents d’élèves en colère

L’équipe prend attache avec quelques parents d’élèves et fondateurs d’établissements, la  même nuit avec son intention claire de comprendre la situation qui risque d’être préjudiciable pour les élèves, alors que le  gouvernement  fait d’énormes efforts  pour l’école pour tous les enfants en Côte d’Ivoire ! Les parents d’élèves sont surpris que sans demande de réaffectation, leurs enfants se retrouvent  dans d’autres établissements. Et c’est celui des professeurs de lycée, fondateurs et membres de  la commission d’orientation qui  ravit la palmes des réaffectés.

 «Parent d’élève, mon enfant a été affecté correctement  parle ministère dans un établissement,  à la fin de l’année scolaire, je suis informé que l’enfant a suivi les cours dans un autre établissement  autre que celui de l’Etat. Pour cette rentrée, je ne peux faire son inscription en  ligne, puisqu’il n’a pas son nom sur la plate-forme du  ministère dans l’établissement d’accueil », explique un père d’élève. «On nous apprend  qu’il est sur la plate-forme de l’établissement d’origine. Donc, les cours  ont débuté et notre enfant ne peut pas faire son  inscription en ligne pour démarrer le processus de l’inscription  pour  commencer l’année en classe de 5ème. Il est encore  à la maisons, alors que nous n’y sommes pour rien», explique un autre.

Un tour est effectué successivement, lendemain dans quelques établissements de la cité du cacao, entre autres : Collège La Bonne Etoile, Collège²privé KOTHOH les Lumières, Groupe Educa-Tous Inter (GETI), le groupe la FONTAINE, le Collège AHINTYE les 3I ; Le groupe Harris Mémel Fotëh (HMF) etc.

 

Quelques  fondateurs indignés après les parents d’élèves

«Des professeurs du lycée de Méagui, sont des fondateurs d’établissements. Ils sont également Inspecteurs d’orientation et siègent dans la commission d’information d’orientation, voilà le réel problème de la situation vécue ici à Méagui. Ils  nous  font de la concurrence déloyale ! Mais nous faisons l’effort de minimiser cette situation qui crée des problèmes aux élèves», confie un fondateur. «Si  la concurrence se limitait seulement à la guerre de propagande consistant  à affecter les élèves renvoyés du lycée dans lequel ils enseignent vers leur propres établissements fondés, non, ils détournent nos élèves ! C’est que l’Etat affecte à chaque rentrée scolaire des élèves en classe  de 6ème et 2nde  dans les établissements, mais  il y a un système de réaffectation  mis en  place  par eux ici à Méagui. Il consiste à dépouiller les autres établissements de leurs élèves affectés par l’Etat pour les retrouver au sein de leurs  établissements fondés par eux,  enseignants du lycée.  Siégeant dans la commission de réaffectation en qualité d’Inspecteurs il se taille la part du lion. Ce n’est pas normal! L’Etat affecte des élèves, dont la moitié est réaffectée par les membres de la commission dont eux-mêmes sont les fondateurs, concurrents », dénoncent les fondateurs du  privé.

 «Plus grave, les réaffectations se font  à l’insu des parents et des élèves. Cela cause un préjudice   aux autres fondateurs qui sont dépouillés de leur effectiuf alors qu’ils ont des charges, des impôts, des salaires des enseignants et autres entretiens, à régler. Ce n’est  pas normal ! », Ajoutent les coléreux de fondateurs d’au moins 12 établissements de Méagui. A ce jour au moins une dizaine d’élèves du Collège Ahintyé les 3I ne peuvent s’inscrire en classe de 5ème  parce que figurant encore  sur la plate-forme de du GETI. Comment est-ce possible si la réaffectation a été faite  par le ministère ?

Réaction de l’indexé, M. Sehoko Amadou, professeur au lycée  de Méagui inspecteur  d’orientation, Fondateur de collège la Fontaine

«Il y a une commission d’orientation qui siège chaque année, comme pour la session 2016 qui a été présidée par²M. Ibrahim KOUROULA. Ce n’est pas moi Amadou qui décide. Il y a  des points de rassemblement de dossiers dès que les réaffectations démarrent et  que nous ne maîtrisons  pas. Il y a des gens dans l’ombre qui détournent les élèves pour d’autres établissements. En tout ce n’est pas moi. Je ne suis pas Dieu !  Ce que je sais, c’est que nous donnons la possibilité aux parents de faire leurs choix. Il se trouve que les parents ont tendance à se détourner de certains établissements dont je ne citerai pas noms mais qui se connaissent, pour venir dans le nôtre où ils estiment la qualité de l’enseignement bonne ! L’on m’accuse  à tort !».

Le   Directeur d la Commission d’information d’orientation   M. Yobouët à Soubré réagit et condamne

Le cap est mis sur  Soubré à la direction régionale de  l’Education nationale qui nous oriente vers la Commission d’information et d’orientation-CIO, relativement  à la question.  Et là, l’équipe est reçue par le directeur de ladite commission M. Yobouet qui vient d’être affecté à la direction de Ferkessédougou, au nord de la Côte d’Ivoire.

 «Il y a trop de problème dans les demandes de réaffectation ici à Soubré. Souvent, dans un couple un des parents réaffecte l’élève  à l’insu de l’autre. Les réaffectations irrégulières ont coûté cher à 50 élèves d’ici  et notamment de Gueyo qui n’ont pu passer le BEPC, ils sont supposés être toujours en 6ème dans l’établissement d’origine. Si les parents avaient porté plainte, ce serait devenu un problème national. Il faut que le ministère, recherche ces établissements qui n’inscrivent pas régulièrement les élèves», plante-il comme décor avant de poursuivre, après avoir pris la mesure de la situation exposée. «Il peut se trouver que des élèves  n’ont pas été l’objet d’une orientation régulière, et c’est le cas qui bloque entre les établissements ; GETI dont ils sont les affectés d’origine pour le Collège Ahintyé les 3 I. devenu celui d’accueil. Mais nous constatons qu’ils n’ont pas été réaffectés régulièrement. Si la situation n’est pas réglée, en 3ème, ce seront les élèves du  Collège Ahintyé les 3I et non de la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas normal et c’est inadmissible que des établissements se fassent  payer par l’Etat sur la base du faux avec des affectations irrégulières. Ces élèves ne sont pas dans nos fichiers comme étant de l’établissement d’accueil après les réaffectations. Dans le public, cela  est appelé le recrutement parallèle. Que les enquêteurs de l’Etat soient plus rigoureux dans le paiement et le contrôle. Le CIO entendra les établissements sur ce sujet qui pénalise les élèves et non eux», indique furieux, le directeur du CIO de Soubré.

Enquête  ouverte ?

Contacté à Abidjan, une enquête est annoncée sur la question côté ministère de l’Education nationale à l’effet de situer les responsabilités sur la question de fausses réaffectations, non seulement préjudiciable à l’avenir des élèves, mais devenant un phénomène récurrent dans  cette partie de la Côte d’Ivoire. Boucle  du cacao ! Mais, aussi sur la question d’enseignants du public devenus fondateurs d’établissements privés et siégeant dans la Commission d’information et d’orientation-CIO. En attendant, une dizaine d’élèves sont hors du circuit alors que régulièrement affecté  par l’Etat. Ils constatent  avec leurs parents, non seulement  leur année scolaire menacée mais tout leur cursus scolaire.

Une contribution particulière d’HERVE MAKRE revenant de MEAGUI pour ledebativoirien.net

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