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DJEDRI NGORAN: « Le label PDCI-RDA résume en lui seul l’HOUPHOUETISME »

La Rédaction- Afrique Matin.Net

Dans les grands moments du débat portant sur l’unification des partis du RHDP et particulièrement face aux interventions quelque peu musclées de certains cadres de partis alliés à l’égard du PDCI-RDA, les élites de ce parti sont sortis de leur silence. Dans une superbe déclaration emprunte d’enseignements et de courtoisie, M. DJEDRI NGORAN, Directeur Général de l’Administration, instruit les militants et l’opinion sur le label PDCI-RDA.

 

DECLARATION DES CADRES DU PDCI-RDA

Chers  Militants et militantes du PDCI-RDA,                                                                                                                            

Les turbulences politiques de 1990, introduites par le réveil des pays africains à la démocratie, avec son cortège de conférences nationales, avaient été domptées par FELIX HOUPHOUET BOIGNY en raison de l’adoption du multipartisme dans la loi constitutionnelle de notre pays, la Côte d’Ivoire, depuis son accession à l’indépendance.

A la vérité, le cheminement historique et peut-être même spirituel intelligemment mené par FELIX HOUPHOUET BOIGNY et ses compagnons, a offert l’occasion aux ivoiriens de s’exercer aux votes durant plusieurs années. La connaissance des instruments de vote, l’acte de voter et même l’exercice de la démocratie n’étaient plus un secret pour les ivoiriens. Pour rappel, en 1980, le président FELIX HOUPHOUET BOIGNY,  initie dans la vie politique de notre pays, ce qu’il est convenu d’appeler, la démocratie à l’ivoirienne. Démocratie par laquelle, le peuple de COTE D’IVOIRE, devra s’exercer  à porter librement son choix sur telle ou telle personnalité, lors des compétitions électorales locales ouvertes à tous, au sein du même parti, le PDCI-RDA. Désormais, l’élite est mise à rude épreuve pour se construire une trajectoire politique. Cette anticipation mesurée, construite progressivement,  préparait assurément les consciences au libre choix, mais aussi  au rapprochement des populations à la diversité des opinions et donc au  multipartisme dans la sérénité et la stabilité, gage de paix et de développement. C’est cela HOUPHOUET BOIGNY  et le PDCI-RDA.

Mais malheureusement, la crise économique survenue dans la même année, et toutes les différentes contraintes liées aux programmes économiques ont obligé HOUPHOUET à fermer tous les  grands chantiers ouverts pour la valorisation des ressources minières et forestières de l’ouest et freiner les initiatives agricoles et  agro-industrielles dans le nord de la COTE D’IVOIRE. Dans le même temps l’actualité mondiale, marquée par la fin de l’hégémonie politique des grandes puissances, appuyée par le discours de la BAULE, a déclenché l’éveil des mouvements démocratiques en Afrique, avec tous les bouleversements qu’il a engendrés.

Mais la constitution ivoirienne forgée pour s’accommoder à ces mutations politiques, a permis à notre pays d’échapper à la conférence nationale, outil réclamé par bien de pays pour préparer leur entrée dans la sphère démocratique. Oui c’est le lieu d’indiquer, que malgré cette vision du président HOUPHOUET, il s’est trouvé des Hommes qui ont instrumenté des soldats pour humilier HOUPHOUET BOIGNY, en organisant un coup d’Etat en 1990. Seul face à la junte militaire, il a trouvé les mots appropriés pour les amener à la raison. En cette même année, le président HOUPHOUET, conscient de la rapidité avec laquelle pouvait évoluer le nouvel environnement politique et pour éviter des aventures inutiles à notre pays, surtout qu’il a prévu toutes les adaptations nécessaires, a autorisé l’application du multipartisme conformément aux dispositions de la loi constitutionnelle ivoirienne. Ainsi le champ politique s’est ouvert à tous les partis avec pour coup d’essai, l’élection présidentielle  qui a opposé le FPI de GBAGBO LAURENT et le PDCI-RDA de FELIX HOUPHOUET BOIGNY. Elle s’est soldée par la victoire du PDCI-RDA. C’est à l’exercice du pouvoir issu de cette victoire, qu’ALASSANE OUATTARA fut appelé quelques temps plus tard, par le Président HOUPHOUET, pour l’aider au redressement de l’économie ivoirienne en difficulté. Le PDCI-RDA est donc le premier patrimoine qui accueille l’économiste OUATTARA et grâce auquel il prend date avec  l’histoire de la COTE D’IVOIRE des générations. Est-il souhaitable qu’au moment où, il est aux affaires, le PDCI-RDA soit démantelé ? Que retient-il de HOUPHOUET BOIGNY alors que lui, était son premier ministre quand HOUPHOUET BOIGNY tirait sa révérence ?

N’oublions pas que dans ce mouvement, il a été accompagné par le  Premier ministre, CHARLES KONAN BANNY au sein du comité interministériel. Pour dire qu’en cette qualité, OUATTARA s’est rapproché des élites du PDCI-RDA. Il a assurément copté de nouveaux cadres pour amplifier et dynamiser l’action du parti. A la mort d’HOUPHOUET, la constitution fut appliquée. Malheureusement, des incompréhensions entretenues par des intrigants et certaines personnes ambitieuses, vont créer un problème entre HENRI KONAN BEDIE et ALASSANE OUATTARA, provoquant ainsi un séisme au sein du PDCI-RDA. C’est dans ce mouvement que DJENI KOBENAN, rénovateur au sein du PDCI-RDA, en son temps, va susciter la création du RDR, portant un coup à la grandeur  et à l’audience du seul héritage que HOUPHOUET BOIGNY,  nous a laissé.

Depuis l’indépendance, le label,le PDCI-RDA n’a jamais été trempé dans aucune intrigue. Le label PDCI-RDA est toujours dynamique pour nous rappeler que les ivoiriens sont d’un métissage naturel, qui ne saurait s’accommoder à des catégorisations identitaires du genre «  ivoiriens du nord, du centre, du sud, de l’est, de l’ouest, musulmans, chrétiens, etc. ». Dans le PDCI-RDA, les bâtisseurs sont venus de partout pour faire la grandeur de ce parti, socle du développement de la COTE D’IVOIRE, moderne et plurielle. Nos querelles intestines ont facilité à l’an 1999, un ignoble coup d’Etat portant un coup fatal à notre avenir et devenir.  Le PDCI-RDA, tomba mais il n’a jamais été vaincu.

A l’élection présidentielle de cette même année, la candidature du PDCI-RDA a été rejetée. Cependant, les élections locales ont réhabilité le parti, en tant que force politique incontournable.

En septembre 2002, une crise militaro-civile aux conséquences incalculables sous le pouvoir FPI, conduit au lendemain qui déchante. La Côte  d’Ivoire, notre patrie, celle de la vraie fraternité, est à la croisée des chemins.

Inspirés par la nécessité de porter ensemble l’intérêt supérieur de la Côte  d’Ivoire, deux frères, HENRI KONAN BEDIE et ALASSANE OUATTARA, d’une part et deux groupes, notamment le PDCI-RDA et le RDR d’autre part, scellent le recollage politique de façon visible aux élections présidentielles de 2010. Oui Le PDCI-RDA a confiance en l’Homme et croit au destin de la Côte d’Ivoire. Ainsi, HENRI KONAN BEDIE n’a jamais jugé nécessaire de signer un quelconque accord pour apporter son soutien à OUATTARA. Cela allait de soi.

L’esprit de sacrifice de 2015 devrait suffire aux partis membres du RHDP pour comprendre l’attachement du PDCI-RDA, à la Côte d’Ivoire  parce que bâtie par lui et lui seul. Le PDCI-RDA, demande surtout qu’on apprécie à sa juste valeur le sens du sacrifice consenti. Il l’a fait pour consolider l’Etat,  sauver la Côte d’Ivoire, et non pour s’assujettir ou disparaitre.

Sans triomphalisme, aucun, ce parti peut honorablement se vanter de la qualité de son expertise et de la richesse de ses compétences pour conduire le destin de notre pays dans la paix et l’harmonie des peuples qui le composent. Le PDCI-RDA est chargé de l’histoire politique vraie de la Côte d’Ivoire  et de l’Afrique noire coloniale.

Il a jusque-là été le seul parti qui a montré la voie à suivre, pour garantir la transformation de notre pays dans la paix et la stabilité.  Il a vécu et construit  l’histoire de notre pays, dans une démarche fusionnelle de nos  cultures, dans l’harmonie, durant près d’un demi- siècle pour que l’Ivoirien soit simplement regardé comme tel.

Mais alors, pourquoi rejeter ce si beau label que HOUPHOUET -BOIGNY nous a laissé? Quelle est l’identité de ce HOUPHOUETISME, dont tous se réclament, hors du PDCI-RDA, ce patrimoine national ?

D’autant plus que le PDCI-RDA résume en lui seul l’HOUPHOUETISME. Le label PDCI-RDA réaffirme la grandeur de notre parti et rassure de la qualité de l’instrument politique que nous avons à disposition, pour reprendre la construction de la Côte d’Ivoire  dans la diversité des cultures et dans la confiance retrouvée.  Le PDCI-RDA, rime avec modération, tolérance, dialogue, stabilité, paix et développement. Cet héritage  d’une histoire exceptionnelle pour toutes les générations et aux valeurs universelles, mérite-t-il de disparaitre? Mais pour quelle espérance?

Pouvons-nous admettre que l’unique héritage que HOUPHOUET nous a légué meurt? C’est-à-dire sacrifier HOUPHOUET,  le symbole de la Côte d’Ivoire  moderne et l’instrument de son combat, sur l’autel de nos ambitions parfois égoïstes? Nous dirons, non aujourd’hui, non demain et non pour toujours.

Le PDCI-RDA demeure pour nous la force de vitalité du groupement politique, qu’est devenu le RHDP.

On ne peut se dire Houphouëtiste et  mépriser l’audience du PDCI-RDA, parce qu’il s’appelle PDCI-RDA?

Par ses œuvres et sa longévité, le PDCI-RDA  reste le label le plus crédible en Côte d’Ivoire  et l’un des plus respectés en Afrique après l’ANC de NELSON MANDELA.

Pour notre part, jeunes cadres du PDCI-RDA, nous ne pouvons pas renoncer à l’héritage que le président HOUPHOUET nous a légué. Nous et ceux qui croient à cet héritage, c’est-à-dire au PDCI-RDA, Nous devons nous compter et associer nos forces pour continuer l’œuvre de FELIX HOUPHOUET BOIGNY.

Allons dire à nos frères, à nos parents qui vivent les valeurs du PDCI-RDA et d’HOUPHOUET- BOIGNY que nous avons le devoir divin de nous rassembler pour la reconnaissance du PDCI-RDA. Mais surtout nous devons nous efforcer, face à l’adversité, d’agir dans la vérité des valeurs de combat que porte le PDCI-RDA, et dans l’unité intelligente  pour préserver à tous les prix, l’héritage le plus cher à FELIX HOUPHOUET BOIGNY.

En d’autres termes, nous proclamons haut et fort que notre identité politique commune ne saurait être négociée ou trafiquée, au mépris de l’histoire vraie et convoitée de la Côte d’Ivoire  moderne.

Pour conclure, nous demandons aux militants de notre grand Parti de rester mobilisés et déterminés. Nous devons, désormais, prendre une part active aux débats qui intéressent le devenir de notre belle nation, la Côte d’Ivoire.

Nous disons que la réforme constitutionnelle et le découpage électoral doivent être l’émanation du consensus national.

Dieu bénisse le PDCI-RDA

Vive la Côte d’Ivoire

 

Fait à Abidjan le 24 février 2016

 

Le Porte-parole

DJEDRI NGORAN

 

 

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