Par Brou François et Christ Zorro/afriquematin.net
Située à plus d’une quinzaine de Km de la ville de Bouaké, Diabo, sous préfecture créée durant l’ère coloniale dans le département de Botro, a été érigée en commune de plein exercice en 1985. Le jeudi 14 septembre 2017, la rédaction d’Afriquematin.net recevait dans ses locaux la visite du premier magistrat de cette localité, Koumoin Konan Renée. L’illustre invité a fait le tour d’horizon des défis auxquels le conseil municipal était confronté et surtout des perspectives d’actions de développement qu’il compte mener aux cours des années à venir.
Au plan sanitaire, le premier responsable de la capitale des Gblo-Brè soutient que le résultat est mitigé. « Pour une population aussi importante que celle de Diabo, il n’y a qu’un seul centre de santé qui à ce jour ne répond plus à la capacité et aux besoins de la population. A ce niveau, nous sommes entrain de réaliser la construction sur fonds propres et avec l’appui de partenaires d’un autre centre de santé pour désengorger celui déjà existant ».
Au plan des infrastructures routières, éléments majeurs précédant nécessairement le développement et pourvoyeurs de richesse, il note que quelques avancées notables sont visibles. « Nous avons entretenu et réhabilité certaines routes reliant des villages de la commune. Au niveau de l’emploi, nous venons de décrocher un marché important relatif à la construction d’une unité de cimenterie, qui va profiter à notre jeunesse », fait-il savoir. La gent féminine n’est pas en reste et au niveau de celle-ci, « nous sommes en train de les réorganiser dans le but de les aider à mieux commercialiser leur produit », mais reconnait-il que beaucoup reste à faire. Dans le cadre du programme de soutien à la jeunesse, le conseil municipal est à pieds d’œuvre pour la finition des travaux de construction d’un foyer en vue de dynamiser l’essence culturel de la région. Nonobstant les difficultés, l’équipe municipale ne baisse pas les bras à l’endroit de la jeunesse : des permis de conduire ont été offerts afin de les aider à se prendre en charge. A cet effet, sollicite-t-il des moyens additionnels, tant au plan humain que financier.
Pour un budget annuel qui tourne autour de 70 millions, 40 millions de FCFA est alloué à la masse salariale et plus de 35 millions au budget de fonctionnement de la municipalité. « Nous avons aussi hérité de nos prédécesseurs, d’un passif de plus de 70millions de FCFA, pour une petite commune comme celle de Diabo, c’est un casse-tête, mais on essaie d’y arriver », a-t-il relevé .
Au niveau de l’écosystème la région dispose d’atouts non négligeables, dont les terres. Pour une bonne capitalisation de cet environnement « nous invitons des partenaires à venir nous solliciter pour la mise en valeur de nos bas-fonds qui s’étendent à perte de vue, car nous devons moderniser l’agriculture ».
Le tourisme, n’est pas en reste et Koumoin Renée reconnait que la région ne dispose d’aucun circuit attrayant, « mais très bientôt, nous allons lancer un festival culinaire, un festival de danse traditionnelle ». Le volet plan d’aménagement a été également l’un des éléments importants dans le domaine de l’urbanisation, « avec près de 500 lots car, il faut rappeler que depuis 1970, Diabo n’a pas connu de lotissement, c’est un besoin vital pour nos actions d’urbanisation. Plus de 500 lots sont disponibles », indique-t-il.
La sécurité est l’un des soucis majeurs de Koumoin Renée et « très bientôt, notre commune sera dotée d’une gendarmerie dont la première pierre sera posée incessamment », annonce-t-il. Pour atteindre donc tous les objectifs qu’il s’est assigné, le conseil municipal en appelle au soutien de l’Etat, « qui doit nous aider à hausser notre budget. Avec 50millions de FCFA de subvention prévue, on se retrouve soit avec 40, voire 35 millions, que peut-on exécuter comme projet innovant? C’est un peu les difficultés que nous, maires de petites communes, rencontrons. Que la faîtière puisse se pencher sur cette situation », lance t-il amère.
Les projets
Dans l’optique de renflouer les caisses et booster le budget, un certain nombre de projets ont été réalisés sur fonds propres, au nombre desquels la construction de magasins, l’ouverture d’une station service, d’une nouvelle gare routière, sans toute fois oublier la réalisation d’un deuxième centre de santé. « En trois années d’exercice, je crois que la population saura reconnaitre le chemin qu’ensemble, nous avons parcouru. Beaucoup reste à faire dans tous les domaines. A cet effet, je lance toujours un appel à tous, à l’union, aux ainés, à tous les cadres à venir pour qu’ensemble nous puissions développer Diabo», porte-t-il.
Politique
Un militant rencontré indique que « c’est vrai, nous aimons notre parti, mais de grâce que les membres des instances du Pdci-Rda se gardent de nous parachuter des gens dont nous ignorons le militantisme. Il faut que désormais l’on puisse prendre les attaches auprès de la base avant toute nomination. C’est nous qui sommes sur le terrain, alors pourquoi ne pas y coopérer, ce sont ces sentiments de frustration qui désorganisent un parti politique », a-t-il souligné.
Membre du bureau politique, coordonateur du parti et du Rhdp, Koumoin Konan Renée rappelle qu’il est impératif d’aplanir ces divergences et a tenu à inviter les militants à épauler la nouvelle promue « afin de porter haut le flambeau de notre parti, car pour atteindre 2020, que nous appelons de tous nos vœux, il faut régler les différends qui se présentent à nous », recommande-t-il.
Au terme de sa visite, le maire Koumoin Renée a remercié la rédaction d’Afriquematin.net pour l’opportunité qui lui a été offerte et en a profité pour « lancer un appel à l’endroit des fils et filles de Diabo et des partenaires au développement. Nous avons besoin d’être accompagnés dans nos actions pour atteindre nos objectifs », a-t-il conclu.