Réalisé Par JM OPOKU depuis Londres
Afrique Matin.Net
a l’occasion de la reprise du procès a la CPI nous vous proposons la rediffusion de l’article « Depuis Londres, un spécialiste révèle/ Massacre des 6 femmes d’Abobo : « C’est un film de fiction » »
Le jeudi 03 mars 2011, une marche organisée par des femmes pro Ouattara en pleine guerre électorale s’est soldée par le massacre de 06 femmes. Aujourd’hui, la principale preuve contre Laurent Gbagbo continue de susciter des passions entre les camps opposés à l’occasion de son procès à la CPI. Ses partisans estiment qu’il s’agit d’une manipulation quand la procureure et des témoins dont des victimes de cette marche, ont récemment défilé à la barre pour livrer leur version. Afin d’éclairer davantage l’opinion sur le flou entretenu autour de cette affaire ultra-sensible qui dure depuis 5 ans, un spécialiste qui résidant à Londres et qui a choisi de garder l’anonymat, nous a apporté cet article à notre rédaction pour publication. Avec ce nouvel élément, l’histoire des femmes d’Abobo prend une toute autre version.
que pensez-vous du débat autour des tueries des 06 femmes d’Abobo qui vient de ressurgir à la Haye à l’occasion du procès contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé?
Ces passions indiquent que les uns et les autres ne maitrisent pas véritablement tous les contours de cet évènement dont les faits sont exposés dans une vidéo dite amateure. Sinon, il n’y aurait même pas de débat sur le sujet.
Pour notre part, peut-être que 06,07 ou 08 femmes auraient été massacrées dans une manifestation pacifique de femmes en Côte d’Ivoire quelque part dans la commune d’Abobo durant la guerre de la crise électorale de 2010 à 2011, et dont nous ignorons encore certainement l’existence jusqu’à ce jour… Mais, nous pouvons vous affirmer qu’il ne s’agit pas des 07 puis 06 femmes présentées depuis cinq ans dans la vidéo dite amateure et reprise par la procureure de la CPI. Ca au moins, nous pouvons l’affirmer avec certitude.
Pouvez-vous être plus explicites ?
Pour faire plus simple, la vidéo dite amateure réalisée par un manifestant ( ?) et qui rend compte de l’évènement, souffre d’un manque criant de crédibilité tant dans la conception que dans le fond.
Nous sommes même très gentils lorsque nous parlons d’un manque criard de crédibilité. C’est à dessein afin de ménager les plus sensibles ou les plus passionnés qui, de bonne foi, pourraient parier leur vie sur la véracité des éléments contenus dans ce film. Car une cure de désintoxication trop brusque au sujet d’un évènement admis comme vérité absolue, puis validé par les officines qui comptent au sein de la communauté internationale depuis cinq ans, pourraient causer bien des désagréments. Sinon nous concernant, cette vidéo doit être classée dans la catégorie des films de fiction. Les faits qui s’y déroulent aussi. Ce film est un condensé de trucages difficilement perceptibles à l’œil immédiat.
Ce que vous affirmez-là est d’une extrême gravité. On pourrait peut-être parler de manipulations de certains éléments des faits comme l’affirment les soutiens de Laurent Gbagbo et comme ont essayé de le démontrer les avocats de la défense. Mais de là à affirmer que cette manifestation n’a jamais existé…N’est-ce pas exagéré, assez choquant pour les victimes, les parents des victimes et surtout l’opinion internationale ?
Il est question de manipulations lorsque des faits qui existent ou ont existé sont déformés ou détournés à d’autres fins. Nous, nous parlons de fiction, pas de manipulation.
Notre intervention provoquera certainement une onde de choc au niveau de l’opinion internationale et même nationale particulièrement pour ceux qui, de bonne foi, et ils sont nombreux, ignorent la vérité autour de ce canular. Nous sommes entièrement d’avis avec vous. Cependant, vous convenez avec nous que cette révélation ne peut être choquante pour les victimes, témoins ou parents de victimes puisqu’ils n’existent pas. La manifestation elle-même, en tout cas celle dont il est rendu compte dans le film, n’ayant jamais eu lieu. Sauf sur une scène de tournage et dans un studio de montage. Cette manifestation dont les seules traces existent dans une vidéo dite amateure, est un film de fiction. Nous le répétons.
Vous parlez de faits aussi graves avec une telle simplicité, une telle assurance, que nous sommes bien curieux de savoir ce qui fonde votre certitude ?
Nous tenons à vous informer d’entrée que nous avons longuement expertisé cette vidéo, mené des investigations, recueilli des informations puis ressorti de nos études et analyses dont la synthèse est contenue dans un document de plus de 70 pages, preuves à l’appui, que tous les éléments de ce film sont faux. A l’exception bien sûr de certains acteurs principaux, des figurants et des encadreurs. Et nous pouvons produire 05 documents du même type avec des éléments de preuves différents. C’est dire que nous avons de la matière à ce sujet et que nous savons exactement de quoi nous parlons.
Ça devient très intéressant. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous pouvons vous assurer que cette video amateure, de la mise en scène du scénario à la conception, est l’œuvre de véritables professionnels. Le fameux ‘’ manifestant cameraman amateur’’, par exemple,’ ne fait pas partie des manifestants. Tout le monde pourra constater que même les ‘’coups de feu’’ ne l’ont pas fait bouger de sa position pendant la débandade générale. Tous ceux qui s’aventuraient dans sa direction étaient repoussés à l’image de la petite fille en jupe blanche et en sandales que l’on peut apercevoir stopper subitement sa course, puis changer de direction à l’apparition furtive d’un individu sorti du côté droit du cameraman et qui lui fait signe de changer de trajectoire. Dès l’éclatement des coups de feu, dans la scène de panique, alors que les chars s’ébranlent de la droite vers la gauche sur la voie opposée au preneur de vue, les manifestants détalent parallèlement de la gauche vers la droite en passant devant le cameraman qui demeure dans une position fixe.
Où voulez-vous exactement en venir ?
A aucun moment, le ‘’cameraman amateur manifestant’’ n’a été bousculé pendant toute la débandade générale. Il reste, bien protégé à côté des manifestants tout le long de ses prises de vue.
De surcroit, lorsque nous disséquons les différentes images, il en ressort que la majorité de ses prises de vue pendant la manifestation (surtout la marche), s’est faite en plongée, en hauteur au-dessus des manifestants(image 1) ou quelques fois en contre plongée. De gauche à droite et vice versa. Situant ainsi expressément le contexte, écrasant le paysage, faisant redécouvrir un nouveau, puis créant le mouvement du décor et le déplacement des fameux manifestants d’un lieu à un autre. Pendant ‘’la marche’’, le preneur de vue se tient en mouvement soit face à la ‘’foule’’, soit derrière elle, soit bien au-dessus en face ou derrière’’ la foule de manifestants’’. De tels mouvements de prises de vue nécessitent l’usage d’un chariot comme sur les grandes scènes de tournage. Dans cette vidéo toutes les techniques de cadrage, d’angles de prise de vue et des mouvements filmiques c’est-à-dire le panoramique, les travellings et le zoom ont été utilisés presqu’à la perfection par ce curieux manifestant vidéaste amateur. Mettez à contribution tout spécialiste du langage photographique ou cinématographique, il vous confirmera que les prises de vue ont été effectuées en plusieurs jours par de véritables professionnels en la matière et avec des moyens logistiques conséquents.
IMAGE 1
Mais cet argument ne peut être un élément suffisant pour nier la véracité de faits aussi graves ?
Nous vous sentons impatient. Nous en venons graduellement. Le fait est trop important et assez sérieux pour que nous l’abordions de manière lapidaire. Pour l’instant, nous nous situons au niveau de la forme.
Parlant donc, des prises de vue, cette vidéo est l’œuvre de véritables professionnels de films d’animation ou d’action comme on en trouve sur les grands plateaux Hollywoodiens. Mais aussi dans les armées ultra-modernes (afin de truquer les scènes sur le théâtre des opérations). Vu les moyens logistiques et l’expertise utilisés dans le tournage, le montage, la diffusion et toute la campagne faite autour de ce film, on peut sans risque préjuger que les auteurs ont certainement bénéficié d’énormes appuis tant financiers, matériels que relationnels.
Selon vous c’est du pur cinéma, nous avons compris. Cependant quelles autres observations sont-elles ressorties de vos études et recherches sur cet évènement qui confirment véritablement votre vision des faits ?
Sans trop vouloir vous en dire plus, sachez néanmoins qu’Il y’a une volonté manifeste de dissimuler l’identité des ‘’femmes tuées’’. Elles sont toutes couchées sur le ventre, soit recouvertes de feuillages ou de pagnes, soit elles se cachent volontairement elles-mêmes le visage avec le bras ou la main. Des signes évidents d’une action concertée, donc d’une mise en scène. Quels sont ces morts si pudiques qui ne veulent pas qu’on les identifie ? Sinon, dites-nous qu’est-ce que des mortes auraient à perdre de plus en se cachant prioritairement le visage si ce n’est d’être reconnues dans l’au-delà peut-être, ou, ce qui est le plus plausible, à leur retour dans le monde des vivants ?
La vérité est que les ‘’06 ou 07 femmes d’Abobo’’ du film, ne sont pas de vraies victimes.
Ces mortes ne sont donc pas authentiques ?
Pas du tout. Nos études nous ont permis d’identifier parmi ces prétendues victimes des mannequins et des êtres hybrides, c’est-à-dire composés de plusieurs parties de corps différents. La prétendue victime en T.Shirt à rayures vert et blanc, par exemple, est un mannequin sans tête. Il est loisible à chacun de faire une capture d’écran de cette victime dont ‘’la tête’’ est cachée derrière le postérieur d’une autre soit disant victime dans la vidéo. Il suffit d’agrandir l’image pour se rendre compte que sa coiffure noire semblable à une perruque n’est qu’une tromperie, l’illusion du haut d’une tête coiffée d’une ‘’tignasse de cheveux’’ créée au montage par un calque noir ajouté sur l’image. Dans la vidéo, la victime en t-shirt blanc et vert est un mannequin sans tête (image 2). Comme par enchantement, sur les images diffusées dans la presse et les autres médias, notre victime dont la position a été modifiée, a miraculeusement poussé une tête avec une écharpe noire ajoutée dans la zone du cou pour masquer les imperfections du montage (image 3). On remarquera toujours sur cette image 3, cette volonté manifeste de dissimuler encore une fois, l’identité de la victime. La position du preneur de vue (du pied vers la tête) alors que la prétendue tête est bien dégagée, en est l’illustration parfaite. Pour une prétendue marche pacifique de femmes, nous constaterons par ailleurs sur cette image que toute l’assistance est essentiellement composée d’hommes vêtus de jean et de baskets. La prise de vue a été réalisée à l’opposé de cette assistance.
IMAGE 2
IMAGE 3
Ce que vous démontrez-là est vraiment édifiant, c’est la première fois que de telles révélations sont mises au grand jour…
Ce n’est rien encore, vu ce que nous avons ressorti des études réalisées sur cet évènement contenu dans le film. Les mortes subissent des transformations incroyables. Certaines victimes, à un moment de leur mort, se tiennent presqu’à genoux, d’autres s’essuient le visage avec une pochette avant de reprendre leur position de morte. Des victimes comme la fille en t-shirt jaune sont aperçues en train de ‘’galoper’’ un long moment après qu’elles soient mortes avec en arrière-plan des chars qui les ont déjà dépassé pendant qu’elles sont bien vivantes (image 4). D’autres ‘’mortes’’ sont, pendant leur ‘’brutal sommeil éternel’’, soigneusement coiffées d’un turban par des individus pour camoufler tous les signes distinctifs qui pourraient permettre de les reconnaitre. Certaines victimes sont des êtres hybrides, c’est-à-dire qu’elles sont composées de plusieurs parties de corps différents. Etc.
IMAGE 4
Dans le film, si nous tenons compte de l’emplacement des corps, les 07 ou 06 marcheuses d’Abobo auraient été tuées sur le bitume pratiquement à l’endroit où se situe le char sur l’image 4. Sur cette image, nous n’apercevons aucun corps dans la zone indiquée au passage du char. Par contre, l’on peut voir la victime en jaune en train de courir en compagnie de trois autres dames suivant les consignes d’un instructeur militaire, posté sous un abri et sous le regard des autres figurants. Il est donc impossible que les femmes aient été tuées à l’endroit indiqué derrière elle pendant le passage des chars ou du convoi au niveau des prétendues manifestantes. Dans une autre hypothèse, si par extraordinaire des femmes avaient été tuées, elles l’auraient été ailleurs puis transportées de ce lieu en cet endroit après le passage du convoi. Sinon au passage du convoi à ce niveau aucun corps ne git sur le bitume, qui également ne porte aucune trace de manifestation. Il est bon de signaler à toutes fins utiles que les coups de feu ont été entendus bien avant que le premier véhicule du prétendu convoi militaire incriminé ne fasse son apparition sur la voie opposée.
Par contre cette séquence présente toutes les caractéristiques d’une scène de tournage. On peut même remarquer la position de la camera dont l’objectif plongeant indique que le preneur de vue, présenté comme amateur, se tient en hauteur sur une échelle (un chariot) bien au-dessus derrière l’assistance pour avoir une meilleure prise sur la scène de tournage (image 4).
Cette vidéo amateure est ainsi sortie tout droit d’un scenario mis en scène par des professionnels de la fiction ?
Bien sûr, ce grand canular a été réalisé par des experts en la matière et accompagné dans sa communication par des puissantes officines médiatiques et diplomatiques pour le crédibiliser. Sinon ce grand mensonge n’aurait pas survécu 5 ans durant au point de susciter des passions et d’être brandi par la procureure de la CPI comme principale preuve contre l’ex président ivoirien dans un procès aussi sérieux. Des scénaristes et techniciens occidentaux ont réalisé la mise en scène, les prises de vue et le montage de ce canular, quand des individus en tenue militaire ou civile aidaient à encadrer les actrices et les figurants pendant les répétitions comme on peut toujours l’apercevoir sur l’image 4.
Certaines ‘’manifestantes’’ portent déjà des traces de sang (ajoutées sur l’image) pendant la marche alors qu’elles ‘’manifestent dans la joie’’ (image 5).
IMAGE 5
Parce qu’il y aurait même eu des répétitions ?
Effectivement, comme dans toute préparation d’un scénario de film ou d’un spectacle devant obéir à des synchronisations précises et parfaites. Plusieurs répétitions de simulacres de marche, de protestation, de lamentations, de courses, de danse et de joie etc. ont été réalisées avec les actrices principales et des figurants notamment des gamins, des combattants en civil. Le plus intéressant, est que nos ‘’marcheuses’’ n’ont pas bougé d’un iota du véritable lieu de la mise en scène et des prises de vue. Seul le décor change derrière elles par le jeu du mouvement de la camera, du montage et de l’éclairage. Donnant ainsi l’illusion, d’une marche entamée d’un point précis, au petit matin, jusqu’en plein jour en un autre lieu.
Et l’immense foule de manifestants dans les rues alors ?
(Rires). Rassurez-vous tout ceci est monté à partir d’une poignée d’individus, dont quelques dames, une petite bande de gamins et des silhouettes d’hommes, le tout transformé en une immense foule par la technique de duplication utilisée en infographie (images 6 et 7). Vous constaterez sur ces deux images que ce sont les mêmes gamins (en prenant particulièrement pour repère la gamine en orange tenant au-dessus de la tête une pancarte à l’effigie d’Alassane Ouattara et le petit garçon au bandeau blanc juste à côté d’elle sur la première image) qui sont transporté dans un autre décor au milieu d’une foule de manifestants quasiment dans la même position. Seul l’angle de vue est différent. Vous constaterez tout aussi dans cette deuxième séquence que le paysage en arrière-plan est gravement entaillé, amputé (on le remarque bien à la forme des branchages brandis par les manifestants) pour faire place au faux bâtiment que nous pouvons apercevoir dans le fond.
IMAGE 6
IMAGE 7
Qu’en est-il des rues, des bâtiments et autres ?
Si vous voulez faire cas du décor, nous pouvons vous assurez que tout le décor du film où se tient la scène est archi faux. Les bâtiments tout le long du trajet des ‘’marcheuses’’ ou du prétendu convoi militaire sont faux. Le boulevard lui-même est faux. Ses caractéristiques que nous avons relevées n’existent pas à Abidjan. Encore moins dans la commune d’Abobo. Même le convoi militaire est faux. Tous les véhicules militaires sont en réalité des images statiques. C’est une technique de film d’animation qui donne vie à tout ce faux. Comme cela se fait au niveau des dessins animés.
Aucun des acteurs ou ‘’manifestant’’, ni ‘’témoin’’ ne peut lui-même retracer leur itinéraire, encore moins identifier avec précision le lieu de la prétendue manifestation où aurait eu lieu le prétendu carnage. Puisque, au moment des différentes mises en scène et répétitions, ces décors n’existaient pas en réalité dans leur environnement. Les scènes ont été tournées dans un endroit puis transposées dans ce décor urbain crée de toutes pièces au montage de ce film de fiction.
Et le carrefour où l’on voit des véhicules stationnés aux feux tricolores et d’autres circuler ?
Il faut bien que quelques indices permettent dans le film d’identifier à peu près la commune d’Abobo, pour justifier du lieu où se serait tenue la manifestation, c’est-à-dire à Abobo, bastion des pro Ouattara…
Parlant justement de cet endroit, vous remarquerez le contraste entre la circulation banale des jours ordinaires au niveau des feux avec des véhicules de transport en commun communément appelés Gbaka et la proximité de la scène de la manifestation. Il ne faut pas oublier que nous sommes en pleine période de guérilla urbaine menée par une milice ‘’le commando invisible’’ contre les forces gouvernementales d’alors. Ce contraste devient plus frappant après les coups de feux . On peut voir le convoi disparaitre au carrefour dans une circulation banale et le décor de guerre que présente le lieu du carnage non loin de là (IMAGE 8). C’est improbable car en pareil cas, aucune circulation n’est possible ou est nettement perturbée. Logiquement on aurait assisté à une ambiance de panique, surtout après les coups de feu. Quel conducteur attendrait tranquillement que les feux passent au vert pour poursuivre son chemin et se mettre à l’abri, après avoir entendu pareilles détonations tout près de lui où se tient une scène de guerre et à la vue d’un convoi militaire qui s’ébranle dans sa direction ?
Pour tout dire, les deux vues sont fausses ou au mieux, elles n’ont pas été prises le même jour. Ce n’est au montage que cet effet de continuité dans l’action et du panorama est obtenu.
IMAGE 8
Rien ne serait donc vrai dans le film au sujet de cette fameuse manifestation ?
Si. Les acteurs, les figurants, leurs encadreurs et toute l’équipe technique de tournage.
La fameuse ‘’marche des femmes d’Abobo’’, s’il s’agit bien de celles dont il est fait cas dans le film, avec les mêmes 07 ou 06 femmes atrocement mutilées gisant dans des mares de sang insoutenables, est un énorme canular. Un gigantesque serpent de mer. Nous l’affirmons. Et ce n’est qu’un infime aperçu de notre étude.
Ces révélations prennent totalement à contre-pied les rapports et compte rendus de l’ONU, des organisations internationales des droits de l’homme, la CPI et leurs Experts respectifs, des médias occidentaux et africains etc. Vous êtes seul contre tous. Comment expliquez-vous que toutes ces organisations spécialisées n’aient pu se rendre compte d’une si grosse supercherie ?
Nous pensons qu’il convient de poser la question aux intéressés eux-mêmes. D’interroger leurs méthodes de travail, leur mode de fonctionnement et leurs objectifs. D’un autre côté, Il ne nous appartient pas de porter des appréciations personnelles sur le travail d’autres experts. A moins que cela ne soit dans le cadre d’une contre-expertise ou d’un débat précis.
Nous concernant, la question n’est pas d’être seul contre tous, mais d’être dans le vrai ou non.
Cela dit, nous restons très perplexes lorsque nous entendons la procureure Fatou Bensouda affirmer qu’elle dispose de témoignages, de témoins, des rapports d’autopsie et de balistiques réalisés par des experts au sujet d’un pareil fait dont nous venons de vous faire découvrir un aperçu de la véritable nature. Nous attendons de voir ces preuves de la Procureure…
Justement comment avez-vous vécu la première partie du procès avec tous ces éléments en votre possession?
Nous avons juste souri. Sans plus.
C’est un énorme défi que vous lancez aux experts de l’Onu, de la CPI et même à la défense des accusés dans la mesure où elle ne dispose pas de tous ces éléments comme constaté pendant sa prestation à la première partie du procès. Ne craignez-vous pas d’être dans l’erreur?
L’erreur est humaine. Nulle thèse n’est infaillible. Pour ce qui est de notre travail, si nous sommes dans l’erreur, la sanction est immédiate et publique. C’est la question de nos aptitudes qui est en jeu. Et on se relève difficilement de pareil échec. Sachez donc que nous avons totalement conscience que nous jouons gros pour notre crédibilité sur ce dossier.
Pour le reste, sachez que nous ne sommes pas dans le domaine de la magie ni des incantations, ni même de la philosophie. Le cinéma, la photographie, l’infographie… sont des matières scientifiques. Nous avons produit un travail scientifique sur la base d’une matière (un film) objective qui est à la portée de tous depuis cinq, c’est tout. Nous n’avons rien inventé des éléments contenus dans le document.
Il est bon de préciser que ce travail est une contribution au débat, non un défi à quiconque. Il appartient à chacun de l’apprécier, de vérifier sa pertinence ou non, puis d’en tirer les conséquences.
Il sera difficile à l’opinion, surtout à une partie de l’opinion ivoirienne spécifiquement aux pro-Ouattara d’épouser votre point de vue ?
Nous voudrions vous rassurer sur un point. Dans notre profession comme dans la vie de tous les jours, nous avons l’habitude d’être seul. Nous voudrions préciser que le document que nous avons produit n’est pas pour ou contre les deux bords qui s’affrontent en Côte d’Ivoire. Parce que l’épisode du drame des 7 ou 6 femmes d’Abobo n’est plus un problème ivoiro-ivoirien. C’est une question humanitaire et d’éthique. Elle a largement dépassé le cadre de la Côte d’Ivoire. L’ONU s’en est saisi avec la France pour faire adopter la résolution 1723 autorisant l’intervention militaire directe de l’armée française et des forces Onusiennes contre un camp du conflit ivoirien afin de ’’ protéger les civils’’. Aujourd’hui, ce même évènement est la principale preuve de la procureure de la CPI dans le procès qui se joue à la Haye, à la face du monde entier et qui passionne toute l’Afrique.
Notre travail est à l’endroit de l’opinion africaine et internationale mais plus particulièrement de la communauté scientifique. C’est notre modeste contribution au débat. Rien de plus.
Pour la suite de ce procès qui s’ouvre de nouveau le 07 mars prochain, à quoi devons-nous nous attendre avec ce coup de tonnerre que vous venez de dévoiler ?
Nous ne sommes pas associés au procès. Nous avons travaillé de manière indépendante pour éclairer la lanterne de l’opinion sur cette affaire qui continue d’empoisonner les cœurs.
S’agissant du procès, d’un côté tout dépend de la capacité de l’accusation à démontrer preuves à l’appui que cet évènement est authentique et que les victimes sont bien réelles. De l’autre, de la capacité de la défense à apporter des véritables preuves de démenti. Pour notre part, nous estimons que les clés de la Haye résident désormais entre les mains de la défense et des accusés. Il leur est loisible de vouloir prolonger leurs séjours aux Pays-bas pour des raisons qui leurs sont propres ou de passer résolument à l’offensive contre la procureure.
Avez-vous conscience que vous pourriez faire l’objet de violentes critiques ou même de représailles, avec ces révélations inédites qui prennent totalement à contre-pied tout ce qui avait été admis auparavant?
En tant qu’intellectuel, la recherche de la vérité ne s’accommode pas des circonstances ni des états d’âmes des uns ou des autres. Chacun à son métier dans la vie. Le nôtre est de travailler sur les problèmes, les grands évènements, les faits qui se jouent dans nos sociétés, sur notre continent, puis de contribuer à y apporter des solutions à notre humble niveau. Ce canular est l’une des plus grandes escroqueries morales du siècle montée en Afrique, avec la complicité d’Africains, sur le dos des Africains et de l’humanité entière. C’est un affront fait notamment à l’intelligence et à la conscience générale des peuples africains.
Le procès qui se joue à la Haye est aussi à un certain niveau le choc ou la fusion des intelligences planétaires. Et nous y participons en tant qu’intellectuel d’abord puis en tant qu’Africain, dans notre domaine de compétences pour tenter de relever le défi à notre humble niveau. Il est loisible à tout un chacun d’en faire autant, s’il le désire.