Dépêche du 30 juillet 2019 par Nadège Kondo
Fait divers : Un gang de présumés braqueurs mis aux arrêts à Aboisso
AIP/Aboisso- Le commissariat de police d’Aboisso, avec l’appui de la Brigade anti criminelle (BAC) de la préfecture de police d’Aboisso, a mis aux arrêts un présumé gang spécialisé dans le braquage des taxis, a appris l’AIP, lundi, de source sécuritaire.
Parti d’une information anonyme, les policiers ont appréhendé un suspect, le nommé Son Sékou, ayant fait atteler un taxi-compteur dans la direction d’Assouba, dans la commune d’Aboisso. Le taxi avait effectué une sortie de route.
Interrogé, les incohérences de ses propos vont exiger une garde à vue afin d’ouvrir une enquête surtout que la police était informée d’un braquage de taxi vers Koffikokorèkro, perpétré dans la nuit du 17 au 18 juillet.
Les interrogatoires amènent le sieur Son à se mettre à table. Il fait savoir que son gang aurait assassiné le conducteur du taxi qu’il avait fait attelé. Il précise qu’il avait pris le taxi en course à Abidjan-Treichville et que le corps se trouverait sur la voie menant d’Assouba à Kohourou, un autre village d’Aboisso.
La police se rend alors sur les lieux et découvre le corps en putréfaction. Les identifications effectuées avec l’aide des parents révèlent qu’il s’agit du nommé N’goran Béhira, 50 ans, ivoirien, domicilié à Koumassi, à Abidjan. Les investigations de la police permettent de mettre la main sur les cinq complices du sieur Son.
En outre, la police a découvert que le Sieur Son et son gang ont été auteurs de deux autres braquages perpétrés du 17 au 18 juillet à koffikokorèkro situé à 3,5 km après le monastère d’Assouba et le 20 juillet à Alépé. Le taxi de Grand-Bassam a été d’ailleurs retrouvé non loin du domicile du Sieur Son, à Assouba, par les éléments de la BAC.
Le chauffeur, hospitalisé dans un établissement sanitaire d’Abidjan aurait été passé à tabac et laissé pour mort par la troupe à Son. Quant au chauffeur du taxi braqué à Aboisso en direction d’Alépé, il aurait profité d’une incompréhension entre les malfaiteurs pour prendre ses jambes à son cou.
La stratégie mise en place par le gang est de faire emprunter un taxi par l’un de ses membres pendant que les autres les attendent à un endroit bien précis connu d’avance de tous. Une fois à cet endroit, ils accomplissent leur macabre dessein.
Son et son gang seront déférés ce mardi au tribunal d’Aboisso pour y répondre de leurs actes. La police a lancé un appel à collaboration aux populations. Elle leur demande de dénoncer tout suspect afin qu’elle puisse travailler à leur sécurité.
Le processus d’élaboration du PND 2021-2025 en préparation
AIP/ Un atelier pour la revue globale du Plan national de développement (PND) 2016-2020 en vue de la préparation de celui de 2021-2025 se tient à Abidjan à l’initiative du ministère du Plan et du développement.
Cet atelier réunissant les représentants des ministères, des collectivités territoriales, d’organisations des sociétés civiles vise à faire, dans un premier temps, la revue du dernier PND afin de déceler les acquis, les goulots d’étranglement, les défis et perspectives et formuler des recommandations.
Il s’agit, selon le directeur général du Plan et de la Lutte contre la pauvreté, Cissé Marcelin, de passer en revue quelques documents, notamment les diagnostics sectoriels sur le PND, l’étude Côte d’Ivoire 2030, les rapports du PNUD, les revues de la Banque Mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de l’Union Européenne.
« L’idée pour nous c’est de consolider tous les rapports, de faire un diagnostic, pour nous permettre de lancer le processus de préparation du prochain plan 2021-2025 », a-t-il souligné insistant sur l’importance de cette étape.
Pour le directeur de Cabinet du ministère du Plan et du Développement, Yeo Nahoua, malgré les acquis du deuxième PND, il convient d’admettre que des défis restent à relever. Le PND doit ainsi permettre d’assurer l’inclusivité de la croissance, de renforcer les infrastructures, le parc de production de l’énergie, de développer humain, des chaînes de valeur industrielle, et garantir la transformation numérique
Cet atelier qui s’achève vendredi, permettra ainsi de réorienter les choix stratégiques et de redéfinir les axes prioritaires pour l’élaboration du prochain PND « qui nécessite une approche intégrée de planification au niveau national et régional avec des cibles de croissance et de développement établis tant à l’échelon national que régional.
Le premier PND a été élaboré pour la période 2012-2015, le deuxième s’étend de 2015-2020.
AFRIQUE
RDC : Gouvernement de coalition en RDC: la répartition des postes se précise
RFI/ Les choses se précisent pour la formation du premier gouvernement de l’après-Kabila, l’équipe que devra diriger Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Un gouvernement de 65 membres au total. Les principaux négociateurs de la coalition FCC-Cach ont livré les conclusions des discussions tard dans la nuit, avant de les remettre au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
À la tête des équipes de négociateurs, Jean-Marc Kabund pour le Cach et Néhémie Mwilanya pour le FCC. Avec, à leur gauche, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Cette cérémonie, empreinte de convivialité, n’a duré que quelques minutes, et selon l’accord signé, les soixante-cinq membres de l’équipe gouvernementale devront provenir exclusivement des deux plateformes : le FCC de Joseph Kabila et le Cach de Félix-Antoine Tshisekedi et Vital Kamerhe. Les deux forces politiques ont convenu, en effet, de gouverner ensemble dans une coalition.
Programme commun de gouvernement
Quarante-deux postes sont réservés à la famille politique de l’ex-chef de l’État qui revendique la majorité au Parlement. Les vingt-trois postes restants sont attribués au Cach qui, pour sa part, a remporté l’élection présidentielle du 30 décembre 2018.
Si un programme commun de gouvernement a été annoncé et un comité de suivi pour la mise en œuvre de l’accord a été signé, rien n’a par contre été révélé sur l’attribution des différents portefeuilles aux deux forces de cette coalition qui se dit « déterminée d’éradiquer la pauvreté, indigne d’un pays comme la RDC ».
Atterrissage d’un avion libyen en Tunisie: le pilote aurait fait défection
Du nouveau à propos de l’avion militaire libyen qui avait atterri le lundi 22 juillet à Mednine, une ville au sud de la Tunisie située à 100 km de la frontière libyenne. Alors que des problèmes techniques ont été évoqués par les autorités tunisiennes et par le pilote pour expliquer les raisons de cet atterrissage en urgence, une source sécuritaire tunisienne affirme que le pilote a fait défection aux forces de l’armée nationale libyenne dirigée par Khalifa Haftar.
Selon cette source très haut placée, l’avion armé qui a atterri en Tunisie la semaine dernière n’a pas subi une panne technique, mais son pilote a fait défection en refusant d’exécuter les ordres de frapper Tripoli. Selon cette même source, avant de franchir l’espace aérien tunisien, le pilote est entré en contact avec les autorités tunisiennes leur expliquant qu’il fuyait la guerre. L’absence de riposte tunisienne est due à cette communication.
Questionné sur la possibilité d’une défection du pilote, le ministère de la Défense tunisien renvoie vers le ministère des Affaires étrangères. Là, un porte-parole se limite à rappeler la délicatesse de la situation. Il conseille de s’adresser aux Libyens.
La Tunisie embarrassée par cette affaire
La Tunisie semble très embarrassée par cette affaire, elle craint que la crise libyenne affecte la situation sécuritaire en Tunisie et essaie toujours d’être à la même distance des parties libyennes. Or, cette affaire s’impose et les implique obligatoirement dans la crise en Libye.
Plusieurs experts en aviation expliquent qu’un pilote expérimenté comme Faraj Al Saguir al Guiryani, qui a réussi à atterrir avec son appareil sur une route, ne perd pas sa direction, même si le système de guidage est tombé en panne. Pour eux, un pilote possède d’autres moyens de se repérer surtout de jour.
Maroc: vingt ans de règne de Mohammed VI et une économie inégalitaire
RFI/ Mohammed VI fête ce mardi les vingt ans de son accession au trône. Au cours de ces vingt années, son pays s’est affirmé comme une puissance émergente et un acteur incontournable sur la scène africaine. Créations d’infrastructures, de pans entiers de l’industrialisation, comme l’automobile et l’aéronautique, bond en avant des énergies vertes… En deux décennies, le Maroc a connu une croissance moyenne de 4,5% mais au-delà de ces résultats, le pays demeure profondément inégalitaire, comme le révèle un récent rapport publié par l’ONG Oxfam.
Les succès de l’économie marocaine sont indéniables, comme le traduit le recul impressionnant de la pauvreté, passée, en vingt ans, de 15 % à 4 % de la population. Le Maroc de Mohammed VI s’industrialise, se modernise et projette sa puissance vers l’Afrique de l’Ouest, devenue terre de conquête pour les entreprises du royaume.
Pourtant, si la richesse se crée, elle est toujours mal répartie. Selon l’ONG Oxfam qui consacre une longue étude à ce sujet, le coefficient Gini qui calcule les inégalités n’a pas varié en deux décennies. Les déséquilibres sont territoriaux – la richesse se concentre dans les villes au détriment des campagnes – et ils sont aussi éducatifs. L’école publique est souvent défaillante et les classes aisées se ruent sur le privé. Les femmes restent largement moins alphabétisées que les hommes.
Les inégalités se retrouvent aussi dans le système de santé. Les Marocains doivent payer, en soins, ce que l’État ne dépense pas pour eux. En cause, selon Oxfam, une fiscalité qui, au lieu de répartir les fruits de la croissance, les concentre sur les classes aisées. Résultat, le Maroc est 123e pays sur 188 à l’indice de développement humain calculé par les Nations unies. L’Algérie est 83e et la Tunisie 97e.
AILLEURS
Russie: l’opposant Alexeï Navalny accrédite la thèse de son empoisonnement
RFI/ Alexeï Navalny a-t-il été victime d’un empoisonnement ? C’est la question que se posent ses proches et son médecin personnel. L’opposant le plus emblématique à Vladimir Poutine a été hospitalisé dimanche 28 juillet en urgence. Version officielle : c’est une réaction allergique. Mais le principal intéressé affirme ne jamais avoir développé aucune allergie de sa vie.
Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Alexeï Navalny s’est exprimé ces dernières heures sur son blog. L’opposant affirme ne jamais avoir fait d’allergie de sa vie, et qui s’interroge donc sur l’origine de la réaction cutanée très forte qu’il a subie au quatrième jour de sa détention. Alexeï Navalny fait un compte-rendu très précis des 24 heures précédant son hospitalisation : sa promenade avec ses cinq autres détenus qui remarquent alors une rougeur sur son cou. Durant la nuit, Alexeï Navalny se réveille plusieurs fois avec des sensations de brûlures et de piqûres sur son visage.
« L’idée m’est alors venue : peut-être m’ont-ils empoisonné », écrit l’opposant, qui sera hospitalisé le lendemain. Alexeï Navalny exclut que ses gardiens aient pu l’empoisonner. Ces derniers étaient, dit-il, « encore plus choqués que moi de ma propre apparence ». Mais il se demande si quelqu’un a pu s’introduire dans sa cellule en son absence, et y introduire une substance chimique. Ce récit a aussi été posté via son compte Twitter, accompagné de cette mention : « Des choses étranges ».
Images de vidéosurveillance
Alexeï Navalny va désormais demander de pouvoir accéder aux images de vidéosurveillance de sa cellule. Il estime que si ces images montrent une personne extérieure s’introduisant en son absence dans sa cellule, cela prouvera qu’il y a eu tentative d’empoisonnement. Pour essayer de tirer au clair cette affaire, son entourage a également récupéré son tee-shirt et des cheveux pour les soumettre à une expertise indépendante.
En conclusion du texte publié sur internet, Alexeï Navalny pose la question : les autorités sont-elles assez stupides pour essayer de m’empoisonner dans un lieu où elles seraient forcément suspectées ? « Il est tentant de chercher une rationalité, ou un sens caché à leurs actions » répond de lui-même Alexeï Navalny, mais « en réalité, écrit-il, ils sont en colère… et tout simplement stupides. »
Brésil: bain de sang dans une prison, au moins 57 morts
RFI/ Au moins 57 détenus ont été tués lundi lors d’une mutinerie dans une prison d’Altamira, dans l’État brésilien du Para (nord) au coeur de la forêt amazonienne, ont annoncé les autorités locales, précisant que 16 d’entre eux avaient été décapités.
« C’est un affrontement entre membres de factions rivales. Deux gardiens avaient été pris en otages, mais ils ont déjà été libérés », a expliqué une porte-parole du système pénitentiaire du Para (Susipe). La mutinerie, qui a débuté vers 07H00 (10H00 GMT), s’est terminée en fin de matinée, a-t-elle précisé.
Des détenus issus d’une section de la prison réservée aux membres d’une faction criminelle ont fait irruption dans une autre zone où se trouvaient des prisonniers appartenant à un gang rival, avant d’y mettre le feu. « Il est probable que de nombreux détenus soient morts asphyxiés », a souligné la porte-parole du Susipe, précisant que des experts étaient sur place et que le bilan pourrait encore s’alourdir.
Six têtes de prisonniers entassées contre un mur
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre six têtes de prisonniers entassées contre un mur. Un détenu apparaît ensuite dans le champ et fait rouler l’une d’elles avec son pied, comme s’il s’agissait d’un ballon de football. Sur une autre vidéo, on peut voir des corps calcinés sur un toit d’où s’échappe une épaisse fumée noire, tandis que des prisonniers armés de machettes arpentent les lieux.
D’après les autorités pénitentiaires, la prison d’Altamira, d’une capacité d’environ 200 détenus, en comptait plus de 300, un exemple classique de surpopulation des prisons brésiliennes. Le ministère de la Justice a indiqué dans un communiqué que des places avaient été rendues disponibles dans des prisons fédérales de haute sécurité pour que les « leaders impliqués dans la mutinerie » y soient transférés.
Le Brésil, l’un des pays les plus violents au monde
Le ministre Sergio Moro a « déploré les morts » et annoncé « une intensification du travail des services de renseignement » pour éviter que de tels drames se reproduisent. En septembre, sept prisonniers avaient trouvé la mort lors d’une mutinerie dans cette même prison d’Altamira. La mutinerie avait été attribuée à une tentative d’évasion.
C’est le deuxième grand massacre de l’année dans une prison brésilienne, précise notre correspondante, Sarah Cozzolino. En mai, 55 détenus ont été tués dans l’état d’Amazonie, dans des circonstances similaires. Dans le Nord du pays, les bandes de narcotrafiquants s’affrontent pour le contrôle des routes de la drogue.
Le carnage d’Altamira pose une nouvelle fois la question de la surpopulation carcérale et de la gestion des prisons au Brésil. Un rapport du Conseil National de la Justice, publié ce lundi, souligne que la prison accueillait 343 détenus, le double de sa capacité, et était gardé par seulement 33 agents pénitentiaires. Le rapport pointe aussi des conditions de détention « très mauvaises » qui ne « permettent pas d’assurer la sécurité des détenus ».
Avec près de 727 000 détenus recensés en 2016, le Brésil compte la troisième population pénitentiaire du monde, souvent secouée par des drames. La capacité des prisons est deux fois moindre, environ 368 000 places, dans ce pays de près de 210 millions d’habitants qui est l’un des plus violents au monde.