Patrick KROU avec SERCOM KAS
« C’est la sage-femme qui sera chargée de transmettre le reçu de naissance de votre enfant au sous-préfet pour éviter aux parents de retarder l’établissement de la pièce de l’enfant ». Cette information a été livrée, le lundi 18 février 2019, à Sakua (région du Gôh) à l’ensemble des populations du canton Paccolo, dans le département de Gagnoa par Maurice Kakou Guikahué, député de Gagnoa sous-préfecture. Cette déclaration a été faite dans le cadre de la tribune ‘’Face au peuple’’, initiée par la KAS (Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung) dont l’objectif est de permettre à un élu de rendre compte des activités parlementaires, de sa mission et autres obligations à ses mandants (les populations).
Selon le président du groupe parlementaire Pdci-Rda, la procédure spéciale de déclaration des naissances que les députés ont votées, renforce l’efficacité dans le traitement des extraits. Cette loi qui autorise tous les dispensaires du pays à disposer d’un service d’état civil, à l’en croire, vient résoudre un dysfonctionnement et fluidifie le processus de gestion des données de l’état civil en Côte d’Ivoire.
Déjà en 1999, Maurice Kacou Guikahué alors ministre de la Santé et des Affaires sociales, dit avoir fait voter une loi pour que les parents disposent de trois mois au lieu d’une semaine – comme prévu par l’ancienne loi – pour déclarer leurs enfants à l’état civil. Et cela face aux nombreuses difficultés et la négligence des parents à la déclaration de naissance de leurs enfants. L’enregistrement des extraits de l’état civil (déclaration de naissance, de mariage et de décès), dit-il, sont des actes majeurs contribuant à l’identification des individus afin de permettre à un état de disposer de données statistiques fiables et sécurisées. Car, reconnait-il, beaucoup de nos compatriotes ont un extrait de naissance mais une fois décédés ne sont pas déclarées. « Tout comme à la naissance de vos enfants, allez déclarer vos morts à leur décès», a-t-il interpellé.
Le député de Gagnoa sous-préfecture a profité de cette aubaine pour révéler certaines innovations mises en place par l’hémicycle ivoirien entre autres : « Tout demandeur d’extrait d’acte de naissance peut, depuis son lieu de résidence transmettre ses références à l’officier d’état civil qui, après l’avoir traité, peut le scanner et le transmettre par email au demandeur. Les enfants nés en Côte d’Ivoire, peu importe la nationalité des parents, pourront se faire établir un acte de naissance dans la sous-préfecture du lieu de naissance mais la nationalité du père sera précisée sur le document », a précisé Maurice Kakou Guikahué, député de Gagnoa sous-préfecture et président du groupe parlementaire Pdci-Rda. Il a rassuré les Ivoiriens vivant à l’étranger qu’ils n’ont plus besoin d’expédier ou de se déplacer en Côte d’Ivoire pour déclarer les naissances de leurs enfants. « L’ambassade ivoirienne accréditée dans un pays étranger a désormais compétence pour recevoir les demandeurs de déclaration de naissance ou de décès », a-t-il confié.
Une autre innovation, que le député a divulguée, souligne que désormais toutes les personnes ayant utilisé le jugement supplétif ou l’extrait d’acte de naissance d’un tiers et ceux ayant modifié leur âge pour une raison ou pour une autre, peuvent se rendre à la sous-préfecture pour bénéficier d’un extrait authentique, sans pour autant subir la rigueur de la loi.
Peter Koch, représentant adjoint de la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung s’est félicité de cette initiative qui pourrait améliorer la confiance entre les populations et leurs élus. Cette lucarne, précise le diplomate allemand, doit permettre aux électeurs de trouver des réponses aux questions qu’ils se posent dans la mesure où la tribune ‘’Face au peuple’’ se veut une plateforme d’échanges où l’élu s’explique devant sa population.
Noël Gnagno, chef du Canton Paccolo a souhaité que cette tournée du député Maurice Kakou Guikahué se perpétue pour le bonheur des populations, parce que l’activité parlementaire est essentielle dans la vie de la République et les populations doivent être mises au parfum des réalités qui se déroulent au parlement ivoirien.