Jeudi soir, au moins quatre personnes ont tiré avec des armes à feu sur des policiers, lors d’une manifestation à Dallas, contre les violences policières. Cinq agents sont morts et au moins deux suspects ont été interpellés.
Jeudi soir, plusieurs centaines de manifestants s’étaient regroupés à Dallas, pour protester contre la mort de Philando Castile, dans le Minnesota, et d’Alton Sterling, en Louisiane, tués par les forces de l’ordre cette semaine. Des tireurs isolés se sont mis à viser des policiers, subitement, vers la fin du défilé et les manifestants ont couru pour se protéger des balles. Les lieux ont été bloqués.
« Il y avait des Noirs, des Blancs, des Latinos, tout le monde. C’était la protestation d’une communauté mixte. Et il y a eu les coups de feu sortis de nulle part. On avait l’impression qu’on tirait sur nous. C’était le chaos total, c’est complètement fou », a raconté un témoin. Le chef de la police de Dallas, David Brown, a indiqué dans un communiqué que « deux snipers ont tiré sur 10 policiers depuis une position en hauteur pendant une manifestation ». « Certains ont été tués dans le dos », ajoute-t-il, selon le New York Times.
Cinq morts et au moins huit blessés
Selon un dernier bilan transmis par les autorités américaines, ce vendredi matin, cinq policiers sont décédés sous les balles de ces tireurs. On ne connaît pas encore les identités de toutes les victimes. Le dernier agent de police à avoir succombé à ses blessures s’appelait Brent Thomson. Il était âgé de 43 ans et travaillait pour la société de transport de Dallas. Les quatre autres victimes travaillent pour la police de Dallas. Au moins sept autres agents et un civil ont par ailleurs été blessés.
Plusieurs suspects interpellés
La police de Dallas estime qu’au moins quatre personnes pourraient être impliquées dans cette attaque. Elle a annoncé que deux suspects avaient été interpellés et placés en garde à vue. L’un des deux a échangé des tirs avec des membres du SWAT, la force d’intervention de la police, avant d’être arrêté, a précisé la police de Dallas dans un communiqué publié sur son compte Twitter.
Selon le New York Times, une femme aurait aussi été interpellée et les forces de l’ordre seraient actuellement en train de négocier avec une quatrième personne, retranchée dans un lycée de Dallas, qui a ouvert le feu sur les forces de l’ordre un peu plus tôt. Selon David Brown, il a affirmé qu’il avait posé des bombes « partout » et que la « fin était proche ». Certains médias, comme la NBC, affirment que ce tireur aurait été neutralisé, sans donner davantage de détails.
Un autre homme, identifié par la police comme l’un des tireurs potentiels et dont la photo avait été diffusée, s’est rendu aux autorités puis a été relâché. On ne connait pour le moment rien des motivations de ces tireurs. « Nous ne disposons pas de la coopération attendue, afin de déterminer pourquoi ce geste, leurs motivations et qui ils sont », a indiqué David Brown, cité par le New York Times.
Les policiers, la cible de ces tireurs
Les tireurs n’ont visé que des policiers, qui encadraient la manifestation. « Ils avaient prévu de blesser et tuer le plus d’officiers de police possible », a affirmé David Brown en fin de soirée. Il affirme que deux paquets suspects ont été découverts et qu’une équipe de déminage est en train d’intervenir.
Les policiers tués étaient tous des collègues des membres forces de l’ordre qui ont lancé la traque contre les tireurs. L’émotion est donc particulièrement forte à Dallas.
Un appel d’Obama à la police américaine quelques heures avant
Cette fusillade intervient quelques heures après que Barack Obama a appelé la police américaine, accusée de violences raciales, à se réformer. « Ce n’est pas seulement le problème des Noirs. Ce n’est pas seulement le problème des Hispaniques. C’est un problème américain dont nous devrions tous nous préoccuper », a-t-il lancé.