Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net
Né à Fort-de-France, Georges Ravoteur a décidé de quitter la Martinique pour poser ses valises sur les bords de la Lagune Ebrié. Présent en terre ivoirienne il y a de cela dix (10) ans, il n’a pas attendu longtemps pour se mettre en conformité avec les ambitions qu’il nourrissait depuis sa contrée, c’est-à-dire instaurer et développer la culture antillaise à travers l’organisation d’un mini carnaval devenu au fil des années un évènement culturel entre les Antilles et la Côte d’Ivoire.
Homme de principe et discret aux allures d’un « Papa Noël », Georges Ravoteur n’a pas attendu longtemps pour esquisser un rêve, celui de perpétuer un brassage culturel entre les « frères et sœurs » venus de l’Outre-Mer et les Ivoiriens. Ceci, à travers le Chanté Noël « qui est la dernière fête de l’année aux Antilles et le carnaval qui était la première fête », fait-il savoir.
L’idée de la mise en chantier du «Chanté Noël » est partie depuis son domicile à Bingerville en 2011, où un mini-carnaval est organisé, « tout juste pour amuser les enfants, mais au fil des années l’ambiance prenait de l’ampleur et vu que cela avait un engouement auprès des populations, il m’a été donc opportun d’élargir ce champ d’ambiance. Et le Chanté Noël qui était organisé pour égayer les tout-petits a pris une autre tournure festive. C’est que beaucoup de nos compatriotes y assistaient de façon privée, mais au fil du temps, cela est devenu un événement culturel incontournable. C’est comme ça que les choses sont parties », précise-t-il.
Vu donc l’engouement qu’affichait cette « petite fête de retrouvailles », le maire de la commune de Bingerville d’alors, Beugré Djoman, jugea bon d’officialiser ce carnaval pour en faire un événement culturel annuel, dans le but de faire revivre des instants de souvenirs aux antillais vivant en terre ivoirienne et ceux de la diaspora.
Ainsi, commença la belle aventure pour le Vice-président de l’Association des Antillais de Côte d’Ivoire, Georges Ravoteur.
Vieille de plus d’une soixantaine d’année, les membres de l’Association des Antillais de Côte d’Ivoire, ont accueilli avec enthousiasme cette idée de Georges Ravoteur, d’organiser un carnaval qui se présente désormais comme un pont culturel entre la Côte d’Ivoire et la communauté antillaise vivant en Côte d’Ivoire. « Ce carnaval est un brassage culturel africain. En termes d’objectif, on n’est jamais satisfait, car il faut toujours avancer et je veux faire connaître mon pays, de par la gastronomie, la langue créole. Au début je pensais égayer la cité où je vis à Bingerville, maintenant c’est Cocody et pourquoi pas dans d’autres villes des pays limitrophes », espère-t-il.
Faut-il rappeler qu’en 2020, plusieurs de ses compatriotes ont foulé le sol ivoirien, au nombre desquels, des hommes d’affaires, des députés et autres artistes qui ont eu le privilège de prendre part à cette fête de la Coopération Ivoiro-antillaise (CIA) qui était à sa 8ème édition. Malheureusement, les crises de tous ordres qui ont bouleversé le pays, dont la covid-19, n’ont pas permis d’organiser la 9ème édition qui devait être une parade programmée à travers la commune de Cocody, «nous sommes obligés de la mettre en veilleuse pour l’année prochaine », regrette-t-il.