Enquête réalisée par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
Concurrence, licenciements, dépôts de bilan…Des entreprises traversent une grave crise existentielle. Des salariés sont démotivés. Et des patrons se remettent en question. D’ou le succès des séminaires à vocation spirituelle. On y parle d’éthique, de créativité et de communication. Un nouveau management qui semble avoir, enfin, trouvé à quel saint se vouer.
En Côte d’Ivoire comme le constate un ancien directeur d’entreprise ayant requis l’anonymat « l’entreprise n’échappe plus à la quête de sens générale qui se fait jour dans la société. Sa conversion part d’un profond malaise. Aujourd’hui l’entreprise ne sait en qui croire. Le même jour deux économistes peuvent tenir des propos contradictoires. Mais surtout la démotivation des salariés ne cesse d’augmenter ». Un second directeur de société toujours en service renchérit, « des entreprises n’attachaient plus aucune importance à leur avenir. Les patrons se focalisaient seulement sur la question financière. Du coup les salariés se recentrent sur leur vie privée ». Mais comment en est-on arrivé là ? « Des chefs d’entreprises avaient incité durant les décennies précédentes les salariés à se responsabiliser à travers des techniques de management participatif. Et aujourd’hui avec la crise on les pousse à récentraliser les prises de décisions. Les salariés auxquels on avait fait croire qu’ils étaient la richesse de l’entreprise se sentent floués », ajoute le directeur en service. Et comment entend-on relancer la machine pour certains et garder le cap pour d’autres ?
Des philosophes spiritualistes comme René Descartes ne disaient-ils pas que « la science a rendu Dieu de plus en plus grand »? Dans la bible Salomon dans les proverbes ne montre-t-il pas que la sagesse est le début de la science ?
Les salles de conférences des hôtels de grands standings à Abidjan, ne désemplissent jamais. Des dizaines de chefs d’entreprise écoutent désormais « religieusement « les interventions d’une série de consultants inhabituels. A défaut de partager la même foi religieuse tous les participants se retrouvent autour de quelques grandes convictions. En particulier, le refus de considérer les entreprises comme une simple machine à profit et la volonté de lui redonner une dimension véritablement humaine. Afin qu’elle cesse de devenir un lieu de frustration pour les salariés. Voire qu’elle devienne dans le meilleur des cas un lieu d’accomplissement. Tout un programme. Il s’agit des docteurs en économie, des pasteurs, des coachs, des écrivains et même des prophètes qui proposent des recettes à vocation spirituelle. A travers des livres, des brochures, appuyés de spots et prêts à diffuser (PAD) sur des chaînes de radio et télévision religieuses. Des dizaines de chefs d’entreprise multiplient les appels de pied à ces hommes de foi. On peut citer entre autres le révérend Dieudonné Ngoubi Directeur général de la radio fréquence Vie et le prophète Israël Paul Tanoh, coach, conférencier, motivateur à vocation spirituelle. Les recettes des hommes de Dieu font courir les chefs d’entreprise. « On investit toujours dans le but de faire des projets. Si vous investissez dans l’invisible vous ferez des exploits dans le visible », dira-le prophète Israël Paul Tanoh. Qui invite dans son livre «Réussir son année » à proclamer la faveur et la grâce, la bonté de Dieu sur notre vie en rappelant à DIEU ses promesses pour qu’il se souvienne de nous.