Par FatimeSouamée – Afrique Matin.Net Bouaké
La nuit du dimanche au lundi 15 mai, les tirs nourris ont éclaté dans toutes les casernes militaires de Bouaké, ville située à environ 400 kilomètres d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. En ce troisième jour de la mutinerie, les autorités ivoiriennes avec à leur tête le Président Alassane Ouattara n’ont encore fait aucune déclaration. Les négociations engagées par une délégation de la haute hiérarchie militaire et composée d’Issiaka Ouattara dit Wattao, Cherif Souleymane et Koné Zakaria, se sont soldées par un échec. Les émissaires du gouvernement ivoirien, n’ont pas pu accéder à la ville de Bouaké.
Face à cet échec et à la fermeté que le Président Alassane Ouattara voudrait engager contre les mutins, ceux sont ont également durci le ton. Ce sont désormais des armes lourdes qu’ils font sortir pour manifester leur mécontentement et exiger le paiement de leur prime de guerre. Suite aux rumeurs persistantes de leur infiltration, les casernes militaires des autres villes notamment Abidjan, Daloa, Man et Korhogo sont rentrées dans la dance.
Depuis ce lundi 15 mai, la situation devient de plus en plus catastrophique. Les mutins ont commencé à retirer les véhicules administratifs. Les véhicules de certains particuliers sont arrachés de force et les domiciles sont visités avec casse des portails. En tout cas, c’est le lieu de le dire, la population est terrée chez elle. Selon plusieurs sources crédibles, les mutins seraient à la recherche de véhicules et de carburant pour descendre sur Abidjan et y lancer « l’assaut final », pour réclamer au Chef de l’Etat leur prime de guerre.
Ce matin vers 11 heures, le Rhanhötel de Bouaké, où est logée une délégation du Pnud qui organisait un atelier depuis jeudi a été visité. Des échanges ont été engagés ; ce qui a rassuré les mutins qui, après menace et quelques rafales, sont repartis sans dégâts. Depuis vendredi, le bilan des incidents s’élève à une vingtaine de blessés dont six par balles.
Avec la fermeture des établissements financiers de la ville de Bouaké, nombreux sont ceux qui s’interrogent si la Côte d’Ivoire n’est pas sur le point de basculer dans la violence.