Avec un second et dernier mandat à peine entamé, la succession d’Alassane Ouattara suscite déjà beaucoup de passion même si le sujet est d’un extrême tabou dans les arcanes du pouvoir…
Il l’a encore réaffirmé lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux le 04 janvier au palais présidentielle d’Abidjan-Plateau devant le corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire et s’adressant au Nonce apostolique, en ces termes : « J’ai soixante quinze (75) ans aujourd’hui et je travaille depuis mes vingt-cinq (25) ans. Cinquante ans donc et 2020 s’annonce bien comme une retraite et un repos mérité ». Mettant fin au débat sur un probable troisième mandat pour le chef de l’exécutif ivoirien même si certains de ses partisans ne voyaient pas d’un mauvais œil un nouvel essai.
Ce ne sont pas pour autant les prétendants qui manquent et ne rêveraient pas de succéder à Alassane Ouattara. Tout d’abord dans le camp de l’allié du PDCI d’Henry Konan Bedié où il est évoqué un « pacte secret » qui permettrait à un des leurs d’occuper la magistrature suprême en 2020. Aussi, la levée de la limite d’âge dans la nouvelle constitution agréerait une candidature de Bedié (qui aura 86 ans en 2020) ou de Daniel Kablan Duncan, actuel vice-président (78 ans en 2020), nommé pour se préparer à l’exercice de la fonction, dit-t-on.
Le RDR, parti d’origine d’Alassane Ouattara ne verrait pas les choses de cet œil et affûterais également ses armes. Si, longtemps on a pensé à un duel Hamed Bakayoko / Guillaume Soro, un « nouveau revenant » a mystérieusement pris les devants de la scène. Relayé à un rang très discret dans le précédent schéma pour raison de santé (il à subit une transplantation du cœur en 2013), l’ancien « tout puissant » secrétaire général de la présidence devenu premier ministre sous la troisième république redevient le favori à la succession de son maître de toujours.
Son atout ? Amadou Gon Coulibaly est issu de l’une des familles les plus influentes du nord de la Côte d’Ivoire. Arrière-petit-fils du patriarche Péléforo Gon Coulibaly, chef spirituel des Sénoufo (ethnie du nord du pays, présents également au Mali et au Burkina Faso) et compagnon de lutte du premier président Félix Houphouët-Boigny. Cet ingénieur de travaux publique de formation, collaborateur d’Alassane Ouattara alors premier ministre d’Houphouët-Boigny, il fut surtout parmi les plus fidèle sinon le plus dans la longue marche de son « mentor » sur le chemin de la présidence. L’homme des dossiers difficiles et surtout secrets d’Alassane Ouattara aura trois (3) ans de Primature avant de se fondre dans un manteau de présidentiable dans un paysage politique ivoirien dont l’horizon est difficilement lisible et prévisible. /.