Par Célikpa De Sylva Djeckou – Afrique Matin.Net
Lorsque nous la rencontrons à Daloa dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire où elle exerce la fonction de Présidente de l’Université, Dame Abiba Tidou, Ex- Présidente de l’Association des Femmes Chercheurs de Côte d’Ivoire (AFEMC-CI), nous raconte sa vision de femme chercheur: « Il faut donner aux femmes chercheurs ivoiriennes et celles de la diaspora, l’occasion de se rencontrer et d’échanger les informations, les connaissances, ainsi que la mise en place de collaborations utiles ». Selon Abiba Tidou, professeur d’Hydrobiologie et d’Écotoxicologie, les femmes chercheurs ivoiriennes représentent environ 20%.
« On pourrait citer les femmes mathématiciennes, chimistes, physiciennes, biologistes et autres femmes de lettres, art et sciences sociales qui ont contribué et continuent de contribuer aux grandes découvertes dans de vastes domaines concernant l’évolution des connaissances et le bien-être de la population ». Comme résultats acquis, elle affirme que leurs actions, ont permis de relever efficacement les défis majeurs qui minent le monde ; l’éducation, la pauvreté, la santé de la population, les énergies fossiles en voie de disparition et l’impact des changements climatiques sur l’environnement Une dizaine d’années après la crise sociopolitique, poursuit-elle, plusieurs travaux ont été réalisés par les femmes ou sont en cours de réalisation. « Nos travaux sont plus connus au niveau international au travers des revues scientifiques.
Cependant, le grand public ivoirien dont les préoccupations quotidiennes sont traduites dans les études scientifiques, ignore l’existence de ces travaux. « Nos résultats sont méconnus des ivoiriens », regrette-elle. Et de proposer. « Il s’agit donc pour les femmes de démontrer leur savoir faire à travers des résultats probants puis, de faire un lobbying, des expositions, afin d’inciter les populations, les filles et les partenaires à investir dans les sciences ». Elle poursuit : « Les femmes-chercheurs de Côte d’Ivoire sont une fierté car, elles sont la preuve que les jeunes filles peuvent faire de longues études couronnées de succès, dans des secteurs dominés par les hommes. Elles sont aussi une fierté car, le résultat de leurs recherches contribue grandement au rayonnement de notre pays ».
Selon elle, dans une approche du genre et dans la vision d’une Côte d’Ivoire émergente faire de la recherche, c’est se mettre au service de la communauté en repoussant les frontières de l’ignorance. « Pour notre pays qui aspire au développement, la recherche et la technologie doivent être conçues davantage comme des éléments stratégiques de la compétition économique nationale et internationale», a soutenu Pr Tidou, avant d’appeler les femmes-chercheurs à s’impliquer davantage dans le processus de développement de la Côte d’Ivoire.
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