Le noyau dur qui s’était constitué autour du dandy man Adama Bictogo, actuel Président du parlement ivoirien en perspective de l’élection présidentielle d’octobre 2025, réduit la voilure. Animé par une poignée de caciques du parti présidentiel (Rhdp) et de fortes « têtes » modérées, à la manœuvre depuis 2021, le »clergé » fidèle à l’actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne se fait plus discret-, face au silence – sur la succession de l’actuel président Alassane Ouattara et à l’appétit grandissant de son demi-frère Ibrahim Téné -. Plongée au cœur d’une guerre implacable des prétendants au trône.
Entre Intrigues, guerre mortifère de positionnement, « cabinets noirs » dans les allées du haut etablishment de l’État, s’ouvre le mercato de la course pour la succession du locataire du palais d’Abidjan. Selon des informations crédibles en possession de Confidentiel Afrique, l’équation autour du choix du candidat d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre 2025 déchire les trois (3) pôles politiques qui régentent l’appareil du Rhdp que sont : les ultra-Ouattaristes, les pro-Bictogo et les inconditionnels souteneurs du ‘’puissant’’ sécurocrate Ibrahim Téne Ouattara -, ministre de la Défense.
Guerre sans merci dans les allées du pouvoir
Sur fond d’intrigues et de masques « envoûtés », le couple présidentiel Ouattara hésite et observe avant de miser sur le joker gagnant. Adama Bictogo, ex-coursier de Guillaume Soro, lors de la rébellion armée, qui surfe sur la liquidité de son business, tient les cartes en main pour « lubrifier » sa candidature. Béquille en prime, la victoire haut la main d’Adama Bictogo sous les couleurs du Rhdp, aux élections municipales du 02 septembre 2023 dans la commune de Yopougon, bastion historique du FPI, parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, plongé dans une déconfiture sans précédent, depuis son extradition vers la Cour pénale internationale de la Haye (Pays-Bas).
Pourquoi Adama Bictogo a-t-il été envoyé au chaudron à Yopougon ? La raison est simple. Yopougon est la plus grande commune de Côte d’ivoire. S’il gagne Yopougon au profit du RHDP, c’est la ville d’Abidjan qui tombe dans la foulée et placée sous son éteignoir.
Le plan du parti au pouvoir semble bien clair et précis dans la conquête de cette agglomération politique stratégique. Dans les calculs du Président Ouattara, ce test grandeur nature, de projeter Adama Bictogo, à tout prix, dans la chaudière de Yopougon, devait déterminer la cote de popularité et de légitimité de la deuxième personnalité de l’État. Ce test réussi d’Adama Bictogo le replace dans le carnet discret des 10 potentiels portraits- robots successeurs au Président Ouattara.
Pari risqué, mais gagné par Bictogo et ses partisans, qui se bombent les torses et voient loin. Un argument de taille pour tenir tête aux autres figures politiques du parti, qui ne désespèrent pas, de faire partie de la course, profitant de l’onction du locataire du palais d’Abidjan qui n’a pas dit encore son dernier mot
Beaucoup de barons et de jeunes loups aux dents longues du RHDP, ont décidé de faire profil bas, pour éviter d’affronter la machine « broyeuse » activée en douceur et tenue des mains de maître par Ibrahim Téné Ouattara Alias Photocopie, celui que l’on présente comme l’homme le plus puissant du régime d’Alassane Ouattara depuis sa prise du pouvoir en 2010.
En embuscade de cette féroce guerre pour succéder à Alassane Ouattara, sans vouloir trop attirer l’attention, le Vice- président Tiémoko Meyliet Koné, en dépit de son âge avancé qui risque de le mettre hors course, le ministre du Commerce Souleymane Diarrassouba, Ahmed Cissé, l’influent PCA de BICICI, proche d’Alassane Ouattara, Bacongo Cissé, gouverneur du district d’Abidjan, surnommé le « bulldozer concasseur » à tout vent et Fidèle Sararssoro, l’inamovible directeur de cabinet d’Alassane Ouattara.
Ce dernier, peu bavard, fidèle parmi les fidèles du cercle immédiat poursuit son ascension irrésistible et tisse sa toile. Il peut faire la grande surprise, dans l’ombre du chef, glisse une source à Confidentiel Afrique. Idem pour Kandia Camara, l’égérie du parti au pouvoir et actuelle Présidente du Sénat, qui tient aussi de bonnes cartes pour peser le moment venu sur la balance du choix du candidat du RHDP. Sa voix compte, car, elle drive le cockpit de la commune d’Abobo, éminemment stratégique, dans le rapport des forces lors des échéances électorales d’envergure.
Le choix de Yopougon et d’Abobo est politiquement révélateur pour le Rhdp qui devra prouver sa force à se maintenir au pouvoir par tous les moyens.
Le dégel de Ouattara va-t-il profiter à Guillaume Soro ?
Le grand absent du champ politique ivoirien à seulement dix-neuf (19) mois de l’élection présidentielle prochaine, est Guillaume Soro (52 ans) dans ce jeu d’intérêts et de rapports de force. De son exil forcé, effectué en grande partie entre Paris- Bruxelles-Istanbul, Guillaume Soro garde bien espoir de revenir dans le jeu dans un avenir proche. Les cartes s’étaient brouillées un moment, après des tentatives volontaires isolées initiées par quelques Chefs d’État africains. Abidjan avait pris l’option de débrancher les câbles d’avec le desiderata de ces officines et de ne point communiquer sur ces missions de bons offices.
A la manœuvre, infructueuse au finish, les Présidents Denis Sassou N’Guesso, Faure Gnassingbé, Teodoro Obiang Nguema, avaient multiplié les coups de fils. La donne a changé désormais, confesse une source autorisée. Abidjan compte rebattre les cartes. Dans un souci d’apaisement, Alassane Ouattara vient de poser un acte fort en graciant Soul To Soul, un des plus fidèles proches collaborateurs du clan Guillaume Soro.
Selon des indiscrétions, des discussions ne sont pas à écarter les semaines à venir, via des canaux officieux. L’agenda du rapprochement entre Soro Guillaume et le Président Ouattara pourrait intervenir avant fin juin prochain, rassure une source crédible.
L’on se rappelle que le régime d’Abidjan, avait saisi il ya quelques années les biens de Me Affoussiata Bamba, avocate de Soro , pour une vente aux enchères, en vue d’affaiblir son premier cercle , l’enfant de Kofiplé, dont les rapports avec le régime sont toujours au froid, depuis le ‘’Noël noir’ 2019’’, alors qu’il comptait reprendre sa place dans le processus politique ivoirien.
Les autorités avaient refusé l’atterrissage de l’avion le transportant à bord, avant de prendre la direction de l’aéroport d’Accra, capitale de la République du Ghana. Selon des informations de Confidentiel Afrique, Guillaume Soro devrait incessamment, sauf changement d’agenda de dernière minute, se rendre à Malabo et à Brazzaville, pour remettre sur orbite la machine du lobbing diplomatique, pour vite revenir dans le jeu politique ivoirien dont il reste un métronome de premier plan. Y’aura-t-il le Protocole Ouattara- Soro ? Les paris sont ouverts. Car, le premier reste l’inoxydable maître du jeu, le second lui joue contre la montre.
Source : Confidentiel Afrique
N.B: Le titre est de la Rédaction.