Dans son message à la Nation à la veille du nouvel an, le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara a annoncé la tenue des élections municipales, régionales et sénatoriales pour le premier semestre de l’année 2018. Dans cette optique, les partis politiques et la société civile, conscients de ce que ces scrutins ne peuvent être crédibles, équitables et transparents sans une Commission électorale indépendante (CEI) équilibrée et consensuelle, ont appelé à sa réforme. Avant ceux-ci, c’est la Cour africaine des droits de l’Homme, saisie par la société civile ivoirienne, qui, dans un arrêt, a déclaré que la CEI, dans sa composition actuelle, ne répond pas aux normales internationales.
En effet, le Front National Démocratique et Réformiste (FNDR) constate avec regret que le gouvernement qui considère la position de la Cour africaine des droits de l’homme comme un simple avis consultatif ne compte pas en tenir compte.
Face à cette situation, le FNDR fait les observations suivantes :
- La CEI actuelle est une institution impliquée dans la crise postélectorale de 2010-2011,
- La CEI est déséquilibrée. Elle n’est pas consensuelle et pourrait conduire aux mêmes conséquences douloureuses de la crise postélectorale,
- Le mandat du président de la CEI, Yousssouf Bakayako et des membres est passé de plus de 5 ans,
- La CEI ne répond pas aux normes internationales selon la Cour africaine des droits de l’homme,
- La Côte d’Ivoire ne peut se soustraire des accords internationaux auxquels elle est signataire,
- La CEI actuelle n’a pas été constituée pour prendre en compte la nouvelle constitution ivoirienne… (sénatoriales et vice-présidence…)
Au regard de ce qui précède, et compte tenu du fait que plus d’un an après l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme (18/11/16), les autorités ivoiriennes ne montrent aucune volonté de faire en sorte que la CEI, arbitre des élections, soit consensuelle, le FNDR invite le gouvernement à faire preuve de sagesse et à éviter de donner à la Côte d’Ivoire l’image d’un Etat voyou ou celle d’une République bananière. Car, en tout état de cause, le FNDR tiendra le gouvernement pour unique responsable des dommages en tous genres que pourrait causer sa croisade contre les valeurs démocratiques, les droits et les libertés publiques.
Pour la paix et la stabilité de notre chère Patrie, la Côte d’Ivoire, ne soyons pas amnésiques. Car, la crise postélectorale de 2010-2011 est survenue à cause de la contestation des résultats des urnes. Il va s’en dire qu’une CEI caduque, forclose et non consensuelle porte en elle les germes du conflit et ne peut dès lors garantir à la Côte d’Ivoire des élections crédibles, transparentes et apaisées. Le FNDR appelle donc à la reforme de la CEI en vue de la rendre équilibrée et consensuelle afin d’épargner la Côte d’Ivoire du chao qui se profile à l’horizon et ainsi préserver des vies humaines.
Fait à Abidjan, le 02 février 2018
Le Président du FNDR
Didier Brou