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Côte d’Ivoire : à Yamoussoukro, Bédié reste flou sur l’éventualité d’une candidature en 2020.

Bédié

Invité par les chefs traditionnels de Yamoussoukro, Henri Konan Bédié, le président du PDCI, a refusé de clarifier sa position sur l’éventualité d’une candidature à la présidentielle de 2020, renvoyant sa réponse à une date ultérieure.

Inquiets de la situation politique ivoirienne, les chefs traditionnels de Yamoussoukro ont invité le 7 mars Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, fondé par Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire et natif de la ville), à une clarification sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2020.

Préparée en amont par l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, le vice-président du PDCI, la rencontre devait également permettre aux 208 notables présents d’être éclairés sur les raisons profondes de la rupture de l’alliance entre le président Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, scellée en novembre 2010 devant ces mêmes notables, dans la même ville de Yamoussoukro, capitale administrative et politique de la Côte d’Ivoire.

Les raisons de sa rupture avec Ouattara

Dans la salle de la mairie de Yamoussoukro, Nanan N’Goran Michel Kouao, porte-parole de la notabilité, a questionné avec précaution Bédié. « Face à ces préoccupations, il est de bon aloi que nous demandions après notre père et grand-père (Bédié), afin qu’il nous dise de quoi il est question et qu’il donne sa part de vérité, a déclaré Nanan N’Goran Michel Kouao. Alors nous demandons pardon (pour) qu’il nous éclaircisse sur l’actualité politique de la Côte d’Ivoire afin que, de retour dans nos villages, dans nos quartiers, nos femmes et enfants soient, à leur tour, éclairés ».

Fin et offensif, Bédié, qui avait pris soin quelques instants plus tôt de s’incliner devant la tombe de Félix Houphouët-Boigny – geste ordinairement apprécié par la notabilité -, s’est longuement expliqué sur les raisons de sa rupture avec Ouattara. Selon lui, la division viendrait du refus du président et de son parti, le Rassemblement des républicains (RDR), de rendre la pareille au PDCI, – qui les avait soutenus lors des présidentielles de 2010 et de 2015 -, en vue d’une alternance en faveur de son parti en 2020.

Nouvelle rencontre dans « les prochains mois »

L’ancien chef d’État s’est refusé à clarifier sa position sur sa propre candidature à la présidentielle de 2020. « Honorables chefs traditionnels (…), je me propose de vous rencontrer, dans les prochains mois, ici même à Yamoussoukro, dans un cadre élargi, pour recueillir vos avis et suggestions sur un nouveau pacte social qui réconcilie et rassemble les Ivoiriens et les Ivoiriennes », s’est-il contenté de répondre, renvoyant donc sa réponse à une date ultérieure.

SI HENRI KONAN BÉDIÉ EST CANDIDAT, ALASSANE OUATTARA SERA CANDIDAT

La question de l’éventualité d’une candidature de Bédié en 2020 est présentée par des responsables du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle), comme l’une des causes de la division entre celui-ci et Ouattara. « La volonté du président Alassane Ouattara aujourd’hui, c’est de passer le flambeau à une nouvelle génération », a expliqué le ministre Bruno Nabagné Koné. Cependant, a-t-il précisé, « si Henri Konan Bédié est candidat, Alassane Ouattara sera candidat ».

De fait, les responsables au pouvoir soupçonnent le patron du PDCI de vouloir former un ticket avec Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale et dissident du RDR.

 

Source: Jeune Afrique

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