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Commercialisation des noix de cajou/ La grogne, et toujours la grogne

Par Haidmond Kaunan-afriquematin.net

Il est vraiment difficile pour les traitants résidants dans la capitale économique de se ravitailler en  noix de cajou  à partir de  l’Est et le Nord-Est de la Côte d’Ivoire. Tous se ruent sur les régions de l’Iffou, du Gbêkè, et surtout celles du Grand-Nord. Dignité mise à part, les producteurs des régions l’Indénié-Djuablin et du Gontougo dont la qualité de l’anacarde est recherchée, vendent visiblement et tranquillement leurs produits aux trafiquants ghanéens. Ne nous leurrons pas, plusieurs quantités  de production d’anacarde ont été saisies aux frontières ghanéennes avec la Côte d’Ivoire et ce n’est pas un combat que la Côte d’Ivoire veut ou peut mener. Les producteurs  de l’Est  et surtout du district du Zanzan qui considèrent la noix de cajou comme leur or vendent leur produit au plus offrant. A preuve les sociétés de négoce ne comptent pas sur eux dans leur prévision, à l’instar des multinationales spécialisées dans le cacao qui font de cette région une zone rouge. Comme l’explique ici Pr Komenan, enseignant d’Université et directeur commercial d’une société de négoce d’anacarde à Abidjan, « on ne peut pas compter avec ces producteurs de cette région de l’Est, depuis Agnibilékrou jusqu’à Bondoukou et ses circonscriptions, parce qu’ils vendent visiblement  leur produit aux ghanéens », confie-t-il. Ce que confirme Allou Michel  Allou, « personne ne peut courir de risques  en y faisant  partir de l’argent au risque de se faire agresser par les concurrents  qui viennent de l’autre côté, car ils estiment que ce terrain est leur chasse-gardée », renchérit-il. Et ces propos sont bien vérifiés avec  cet autre producteur, Konnin Wadja, qui est résident  dans le département d’Agnibilékrou, «  nous voulons du cash, c’est notre or. Le prix que la Côte d’Ivoire a fixé ne nous arrange pas. Nous vendons notre produit au plus offrant. Ici, on ne fait pas du dépôt –vente », avoue-t-il. Et pourtant cet interlocuteur que nous avions rencontré il y a quelque temps à N’guessankro dans ledit  département, nous avait sollicité de lui trouver des partenaires, et du coup, il change d’avis au moment où les opérateurs économiques qui trouvent rarement le produit s’intéressaient à son offre.

L’Etat de Côte d’Ivoire et les opérateurs spécialisés dans les cultures pérennes font de la région de l’Est une zone rouge. Quand les producteurs, eux, accusent l’Etat de trop prélever sur le fruit de leur dur labeur. Abou Oi Abou Camille,  Pca d’une société coopérative de cette région tire sur la sonnette d’alarme, « on exagère un peu trop dans cette région. Et si le Ghana n’existait pas.  Les  producteurs qui ne font pas frontière avec ce pays vendent leur produit, ils respectent le prix fixé par leur Etat. Nous devons faire attention ». Le gouvernement  ivoirien doit réfléchir  et beaucoup réfléchir avant de fixer le prix des matières premières sachant la République voisine du Ghana paye toujours  mieux que lui. Toujours est-il qu’il ne doit plus compter sur les producteurs de l’Est à force de vouloir trop gagner sur eux. Mêmes si les autres des régions  de l’Ouest et du Nord avaient cette possibilité ils feraient la même chose.

 

 

 

 

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