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Voici comment devenir PRESIDENT en Afrique.

Par Michel Mangou – Afrique Matin.Net 

L’Afrique a connu une grande période de coups d’Etat où lorsqu’un président en exercice ne fait plus l’affaire de la « mère patrie », il ést juste renversé par son plus proche collaborateur. De 1950 à 2010, l’Afrique a connu plus d’une centaine de coups d’état et les transitions politiques se sont toujours obtenues dans la douleur.

En Centrafrique, l’empereur Bokassa, renversé par la France est remplacé par son cousin David Dacko. Au Burkina Faso, Thomas Sankara qui dérangeait les milieux politiques français est tué avec 12 de ses compagnons par son plus proche collaborateur Baise Compaoré. Mais bien avant, une vingtaine de Chefs d’Etats ont tous été tués dans des coups d’Etat. ce sont:

Sylvanus Olympio, président de la rép. du Togo, John-Aguiyi Ironsi, président de la rép. du Nigeria, Abdirachid-Ali Shermake, président de la rép. de Somalie, Abeid-Amani Karumé, président de la rép. de Zanzibar, Richard Ratsimandrava, président de la rép. de Madagascar, François-Ngarta Tombalbaye, président de la rép. du Tchad, Murtala-Ramat Mohammed, président de la rép. du Nigeria, Marien Ngouabi, président de la rép. du Congo-Brazzaville, Teferi Bante, président de la rép. d’Éthiopie, Anouar el-Sadate, président de la rép. d’Égypte, William-Richard Tolbert, président de la rép. de Liberia, Ahmed Abdallah, président de la rép. des Comores, Samuel-Kanyon Doe, président de la rép. de Liberia, Mohammed Boudiaf, président de la rép. d’Algérie, Melchior Ndadayé, président de la rép. du Burundi, Cyprien Ntaryamira, président de la rép. du Burundi, Juvénal Habyarimana, président de la rép. du Rwanda, Ibrahim Barré-Maïnassara, président de la rép. du Niger, Laurent-Désiré Kabila, président de la rép. du Congo-Kinshasa, João Bernardo Vieira, président de Guinée-Bissau.

Aujourd’hui et ce, depuis 2010, terminée la grande période des coups d’Etat. Place maintenant aux interventions directes. Pour l’Afrique, la Côte d’Ivoire et la Libye (Laurent Gbagbo et Kadhaffi) sont les pays qui en ont payé les frais. Ici, le schéma est le même partout. Soit, c’est à la suite d’une élection ou d’un mécontentement de la population que les hostilités commencent.

On organise, avec le soutien des ONG affiliées, des marches de protestation au cours desquelles, certains marcheurs armés et dissimulés font usage de leurs armes. La suite reste à l’appréciation de la communauté internationale qui introduit une résolution punitive à l’encontre du président. La CPI est saisie et il s’en suit une intervention militaire directe pour terminer la besogne.

On a donc plus besoin de procéder par coups d’Etat, ni élections pour devenir président en Afrique en ce moment. Il suffit d’en manifester le désir et donner la garantie de tout céder à la « mère patrie » pour que l’appareil électoral, politique et diplomatique soit activé. C’est à cela qu’on assiste en ce moment au Gabon avec Jean Ping qui le sait très bien et donc multiplie les appels pour une intervention de l’armée française, douée en la matière. Il faut donc croire que les carottes sont cuites pour Ali Bongo et que les jours qui arrivent s’annoncent difficiles et pleins d’intrigues pour le peuple gabonais.

 

 

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