Site icon Afriquematin.net

Comité national de lutte contre la contrefaçon/ Colonel Bahin Lejeune: « Certaines fortunes sont bâties sur la vente de produits contrefaits ».

Par Brou François/afriquematin.net

Le vendredi 03 mars 2017, La rédaction du journal afriquematin.net a échangé avec le Colonel des Douanes, Bahin Lejeune, Coordonnateur de la Cellule de prévention et d’investigation du Comité national de lutte contre la contrefaçon (CNLC) sur la contrefaçon et son impact sur l’économie nationale.

 La contrefaçon se définit comme la reproduction, l’imitation, la copie ou l’utilisation totale ou partielle d’un droit de propriété intellectuelle sans l’autorisation de son propriétaire. Il peut s’agir d’une marque, d’un modèle, d’un brevet, d’un droit d’auteur, d’un logiciel, d’un circuit intégré ou d’une obtention végétale etc..

Créé par la loi N°2013-865 du 23 décembre 2013 relative à la lutte contre la contrefaçon et le piratage, le Comité national de Lutte contre la Contrefaçon a pour mission essentielle de lutter contre ce fléau sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Malheureusement le CNLC reste   inconnu des entreprises et du grand public« La seule explication à donner est que la structure est encore jeune. Les activités ont réellement débuté en Mars 2016 », déclare le Colonel Bahin Lejeune. Selon lui, il y’a nécessité de mener une importante campagne de communication et de sensibilisation. Mais les moyens financiers font défaut. Le CNLC subsiste grâce aux subventions de l’Etat. « Aujourd’hui, l’Etat fait ce qu’il peu.Les entreprisesn’ont pas encore répondu à notre appel d’aide. Leparadoxe est que ces organisationspatronales siègent au Conseil d’Orientation du CNLC, constate-t-il amèrement.

La situation de la contrefaçon en Côte d’Ivoire est dramatique, selon le Coordonnateur de la Cellule. Cela s’explique par le fait que la  consommation des produits contrefaisants est rentrée dans les mœurs. Faisant état de cette gravité, le Colonel Bahin Lejeune ne passe pas par le dos de la cuillère pour dénoncer  cette pratique. « En parcourant presque tous les marchés, vous constaterez que des marchandises contrefaisantes ou pirates, hyper sensibles comme les médicaments, des produits phytosanitaires, ou vétérinaires etc… sont vendues librement sans le moindre respect des lois et règlements qui régissent ces domaines », martèle-t-il.

Aussi, pour contrecarrer efficacement le fléau, le Comité travaille avec  la Douane, la Police Economique, la Gendarmerie, le Burida, et certains organismes privés.Peut-on effectivement mettre hors d’état de nuire cette florissante activité ? « Aucun pays au monde ne peut prétendre éradiquer  la contrefaçon et le piratage. Aujourd’hui, de grandes entreprises installées surtout en Asie ont pour activité principale la fabrication du faux. En Cote d’Ivoire, il existerait des usines clandestines installées quelque fois dans des quartiers d’habitation ou même dans des zones industrielles qui fabriquent des produits contrefaisants. Les laboratoires de duplication de CD sont disséminés dans des cours communes à Abobo, sans parler des imprimeries à Yopougon et Koumassi qui s’adonnent à l’impression des manuels scolaires. Nous avons affaire à une véritable Mafia. La récente découverte d’une usine de fabrication de faux médicaments à Abatta, dans la commune de Bingerville, en est une illustration ». Pour contrecarrer toute  cette bande, le premier responsable en charge de cette cellule invite les populations à  ne pas se faire complices de ces destructeurs de l’économie ivoirienne. Il les appelle à une collaboration franche en dénonçant cette pratique mafieuse au  CNLC, de l’existence des unités clandestines de fabrication des produits suspects dans leurs quartiers. Il peut s’agir également des entrepôts ou de véhicules lourdement chargés circulant la nuit. « Et que c’est ensemble que nous devons agir », sollicite-t-il pour conclure.

Quitter la version mobile