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Prolifération de « Grandes écoles »/ Une autre plaie pour l’école ivoirienne !

   Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net

Loin d’être la solution aux nombreux problèmes de l’école ces « Grandes écoles » constituent davantage de problèmes pour les parents d’élèves et les étudiants eux-mêmes. En ce sens qu’elles constituent, non seulement, et en grande partie des « garages » pour nombre d’enfants plein d’avenir qui pourraient faire de brillantes études universitaires si université il y avait, mais également elles disposent de nombreuses filières sans déboucher. Jusqu’en 1990, l’Université nationale de Côte d’Ivoire, aujourd’hui Université Félix Houphouët- Boigny de Cocody qui avait formé plusieurs  grands cadres de ce pays était devenu surpeuplée. Les amphithéâtres et les cités universitaires commençaient à se dégrader. Ce fut l’une des raisons de nombreuses revendications syndicales récupérées par  les opposants au régime – pour créer l’esprit du monstre Fesci. Le régime de feu le président Houphouet Boigny  va donc songer à la désengorger par la création de l’Université de Bouaké, en 1992. Nous faisons partie de la première promotion. Ensuite celle d’Abobo-Adjamé. Mais rien n’y fit avec la multiplication  de la population des apprenants. A partir de 1994, le régime Henri Konan Bédié va encourager la création de « grandes écoles » à l’image du groupe José Loko, référence dans ce domaine, pour décongestionner les Universités. Et tout à coup  force sera de constater la création d’un nombre pléthorique d’écoles « boutiques » avec des filières, pourrait-on dire, fantômes. Et le taux d’admission au Brévet du technicien supérieur(Bts) était autour de 90% et ces diplômés ne devenaient rien. Le régime Laurent Gbagbo se verra obligé de nettoyer  beaucoup de ces écoles « boutiques » avec des « filières, caleçons, hameçons, serpillères, serviettes »  comme le disait un ministre du défunt régime. Aujourd’hui, on  a  mis de l’ordre dans la maison  mais l’équation est loin d’être résolue. Tout est même de venu compliqué pour les étudiants. On ne trouve même plus où faire un stage. On exige aux  étudiants la soutenance d’un mémoire après l’admission au Bts. En plus l’étudiant, pour être crédible est obligé de faire le cycle ingénieur. Des têtes bien faites pourraient extérioriser leur intelligence s’ils trouvaient un temple du savoir. Sinon comment comprendre et comment expliquer l’orientation d’un titulaire de Baccalauréat série A2, option Philosophie et Lettres  dans une grande école qui est faite pour les techniciens? N’est-ce pas une manière d’éteindre le feu intellectuel d’une génération. Avec le résultat du Baccalauréat qui vient d’être proclamé les parents d’élèves sont en jeûne de prière sachant qu’on oriente des admis dans des Universités privées, grandes écoles ou dans des Facultés et filières qui répondent à leurs attentes. De ce qui précède, l’on peut conclure que l’école ivoirienne ne semble plus être une solution mais davantage un problème.

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