Avant de s’attaquer au statut actuel des sociétés coopératives » Les banques nous traitent comme des sociétés anonymes qui ne peuvent avoir des hypothèques sous prétexte que nos plantations ne sont ni assurées ni sécurisées. En Côte d’Ivoire les banques n’ont que leurs intérêts, ce sont leurs agios qui les intéressent.Et elles n’ont affaire qu’aux riches. » ajoute-t-il.
Maurice poursuit en faisant allusion au dénombrement et à la localisation des producteurs. »Soixante dix pour cent (70%) des nôtres ne savent pas ce qu’on appelle épargne.Peut-on résoudre le problème des producteurs s’ils ne sont ni localisés ni dénombrés? fait remarquer le Pca ,leader d’opinion qui ne caresse pas les multinationales dans le sens du poil. » Nous n’avons pas de coopératives, nous ne sommes que des commerçants de cacao. Sinon comment comprendre qu’une organisation qui commercialise 9000 tonnes et qui est dans une certification se trouve obligée de se mettre devant une multinationale pour quémander. Elle ne peut démarrer à chaque ouverture de campagne faute de fonds de roulement.
N’a t-elle pas de vision, de projets ou d’objectifs ? Ces multinationales ont leurs propres coopératives qui concurrencent les coopératives des vrais planteurs. Ces exportateurs font ce qu’ils veulent sous l’oeil admirateur de l’Etat. Et ce,parce qu’ils savent que nous ne sommes pas bancables » dénonce-t-il arguant que les véritables coopératives ne peuvent émerger faute de moyens pour les affronter.Aussi ne veulent-elles pas faire la courbette. Camille Abou Oi Abou,responsable de la société coopérative Camayé d’Abengourou, quant à lui, s’appuie sur le problème de l’ignorance des producteurs.
« Le véritable problème des coopératives et des producteurs c’est celui de la non maîtrise de leur revenu.Pour créer une plantation il faut connaître le coût. Quand on a dépensé pour la création d’une plantation il faut savoir comment l’amortir.Le planteur s’ignore.La plupart du temps il se rend compte qu’il n’atteint pas sa prévision faute de connaissance. »fait remarquer Camille qui continue en révélant les conséquences.« Le problème de l’organisation du milieu des paysans, du planteur et sa plantation est une équation non encore résolue . Lorsque le cacao se trouve entre nos mains nous sommes pauvres mais lorsqu’il se trouve aux mains des chocolatiers ils sont riches.Alors que faire pour en bénéficier ? » regrette-t-il avant de proposer » Le producteur doit être formé à la gestion de sa plantation.Il ne peut émerger qu’en se faisant former. Mais il faut regarder du côté de l’Etat. » ajoute-t-il tout en prônant la nécessité de transformation de la matière première au moment où elle subit une fluctuation. Et Maurice Sawadogo d’inviter à son tour « Le ministère de l’agriculture à mettre en place une structure pour dénombrer les producteurs mais surtout d’encourager la caféiculture, la dernière qui est désormais estimé à cinquante mille(50.000 )tonnes contre plus de cent milles (100.000 )autrefois.