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Campagne Cacao dans l’Indénié-Djuablin: des producteurs dénoncent les véritables problèmes des cacaoculteurs

 
« Dans un pays  agricole où la chambre d’agriculture n’a pas d’autonomie on ne peut parler de désorganisation des producteurs de la filière café-cacao. Depuis dix sept (17) ans on parle de restructuration de cette chambre et c’est toujours le statut quo. Lorsque vous regardez la chaîne des valeurs ce sont les producteurs qui sont les plus faibles. C’est une insulte pour un pays  dont l’économie repose sur l’agriculture. » dénonce Maurice Sawadogo, Pca  de la société coopérative Agnitiè d’Ebilassokro(Abengourou) qui dit parler au nom des centaines de producteurs café-cacao de cette région.Lui pour qui ce n’est pas le mauvais prix qui est à l’origine de la démotivation des producteurs , mais plutôt le non -respect des accords de Maputo qui stipule que les dix pour cent(10%) du budget national devrait  être alloué à l’agriculture.
Avant de s’attaquer au statut actuel  des sociétés coopératives » Les banques nous traitent comme des sociétés anonymes qui ne peuvent avoir des hypothèques sous prétexte que nos plantations ne sont ni assurées ni sécurisées. En Côte d’Ivoire les banques n’ont que leurs intérêts, ce sont leurs agios qui les intéressent.Et elles n’ont affaire qu’aux riches. » ajoute-t-il.
Maurice poursuit en faisant allusion au dénombrement et à la localisation des producteurs. »Soixante dix pour cent (70%) des nôtres ne savent pas ce qu’on appelle épargne.Peut-on résoudre le problème des producteurs s’ils ne sont ni localisés ni dénombrés? fait remarquer le Pca ,leader d’opinion qui ne caresse pas les multinationales dans le sens du poil. » Nous n’avons pas de coopératives, nous ne sommes que  des commerçants de cacao. Sinon comment comprendre qu’une organisation qui commercialise 9000 tonnes et qui est dans une certification se trouve obligée de se mettre devant une multinationale pour quémander. Elle ne peut  démarrer à chaque ouverture de campagne faute de fonds de roulement.
N’a t-elle pas de vision, de projets ou d’objectifs ? Ces multinationales ont leurs propres coopératives qui concurrencent les coopératives des vrais planteurs. Ces exportateurs font ce qu’ils veulent sous l’oeil admirateur de l’Etat. Et ce,parce qu’ils savent que nous ne sommes  pas bancables  »  dénonce-t-il  arguant que les véritables  coopératives ne peuvent émerger faute de moyens pour les affronter.Aussi ne veulent-elles pas faire la courbette. Camille Abou Oi Abou,responsable de la société coopérative Camayé d’Abengourou, quant à lui, s’appuie sur le problème de l’ignorance des producteurs.
« Le véritable problème des coopératives et des producteurs c’est celui de la non maîtrise  de leur  revenu.Pour créer une plantation il faut connaître le coût. Quand on a dépensé pour la création d’une plantation il faut savoir comment l’amortir.Le planteur s’ignore.La plupart du temps il se rend compte qu’il n’atteint pas sa prévision faute de connaissance. »fait remarquer Camille qui continue en révélant les conséquences.« Le problème de l’organisation du milieu des paysans, du planteur et sa plantation est une équation non encore résolue . Lorsque le cacao se trouve entre nos mains nous sommes pauvres mais lorsqu’il se trouve aux mains des chocolatiers ils sont riches.Alors que faire pour en bénéficier ? » regrette-t-il avant de proposer » Le producteur doit être formé à la gestion de sa plantation.Il ne peut émerger qu’en se  faisant former. Mais il faut regarder du côté de l’Etat. » ajoute-t-il tout en prônant la nécessité de transformation de la matière première au moment où elle subit une fluctuation. Et Maurice Sawadogo d’inviter à son tour «  Le  ministère de l’agriculture  à mettre en place une structure pour dénombrer les producteurs mais surtout d’encourager la caféiculture, la dernière qui est désormais  estimé à  cinquante mille(50.000 )tonnes contre plus de cent milles (100.000 )autrefois.
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