Par Fatime Souamée – Afrique Latin.Net
Les détenus du Camp Pénal de Bouaké sont à bout de souffle. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs multiples plaintes contre la cherté des articles dans la boutique du camp pénal semblent tomber dans des oreilles de sourd. Il y a une semaine, les détenus ont protesté pour dénoncer cet état de fait qu’ils ont qualifié d’inhumain.
Selon une information bien introduite dans le milieu carcéral, les détenus ont rapporté les faits à leurs parents. Ceux-ci ont saisi la Commission Régionale des Droits de l’Homme sans oublier de mentionner que les détenus ont pris soin d’interpeler à plusieurs reprises cette commission lors de leurs différentes visites sur le site.
« Le sac de charbon de 5000 ou 6000, est vendu à 10 000 francs ; la quantité de sucre vendue à 100 FCA sur le marché coûte 200 FCFA ; le paquet de grosse pile dont le prix varie entre 1300 et 1500 CFA est vendu à 1900 CFA dans la boutique de ce lieu de détention.
Quand la patte d’arachide au lieu de 250 FCAF est à 500 FCFA. Le kilogramme d’oignon de 500 FCFA revient à 900 FCFA. Une situation qui complique la situation des détenus. « Nous n’avons pas assez de moyen pour subvenir aux besoins de nos parents détenus. Avec les prix exorbitants des articles de la boutique, nous lançons un cri de cœur aux autorités pour l’amélioration des conditions de vie de nos parents », nous relate S B très remonté.
Le jeudi 27 juillet 2017, toujours selon notre source, les détenus ont porté l’affaire devant l’assistant social N’Guessan Gui Roger qui a informé le régisseur de cette hausse des prix. Son adjoint a rencontré les portes paroles des détenus pour une mise au point. Il les a rassuré de mettre fin à cette pratique. Le lundi 31 juillet, le régisseur lui-même a interpelé les gardes de faire cesser cette pratique.
Mais constate un autre parent des détenus, Malheureusement, rien a changé ; les prix sont restés les mêmes : « J’ai fait exprès pour y aller faire des achats pour mon frère le 4 août dernier ; Je me suis rendu compte qu’aucune disposition n’a été prise pour la baisse des prix.
C’est un enrichissement illicite que les responsables opèrent sur le dos de nos frères détenus ».regrette K Y. avant de s’interroger : « Pensez-vous qu’on peut enlever le sucre de la bouche d’un enfant, alors qu’il connait déjà sa saveur » ? En tout cas, K.Y compte saisir le ministère du commerce. Rappelons que selon cette même source, les détenus sont très en colère face à cette escroquerie organisée qui rapporte gros aux acteurs.