Le président camerounais Paul Biya a annoncé vendredi l’arrêt des poursuites judiciaires contre “certains” responsables de l’opposition, notamment ceux du parti de son rival à la présidentielle de 2018 Maurice Kamto, emprisonné depuis neuf mois.
“J’ai décidé de l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains responsables et militants de partis politiques, notamment du MRC (Mouvement pour le Renaissance du Cameroun), arrêtés et détenus pour des faits commis dans le cadre de la contestation des résultats de la récente élection présidentielle”, a annoncé le chef de l’Etat sur son compte Twitter officiel.
Un communiqué de la présidence précise qu’il s’agit de l’arrêt des poursuites “devant les tribunaux militaires”, mais ni le tweet, ni ce texte ne précisent si M. Kamto, principal opposant au chef de l’Etat, et dont le procès, aux côtés de 88 de ses partisans, est en cours devant un tribunal militaire de Yaoundé notamment pour “insurrection” est concerné par la mesure.
M. Kamto, arrivé deuxième lors de la présidentielle d’octobre 2018, conteste la réélection de M. Biya et c’est à la suite d’une des manifestations pour protester contre les résultats officiels de ce scrutin qu’il a été arrêté et emprisonné, en janvier.
L’annonce de M. Biya est intervenue le jour de la clôture du Grand dialogue national qu’il avait convoqué pour tenter de mettre un terme au conflit meurtrier qui oppose des groupes indépendantistes aux forces de l’ordre dans les deux régions anglophones de l’ouest du Cameroun. Le chef de l’Etat avait annoncé jeudi la fin des poursuites et la libération de 333 personnes arrêtées dans le cadre de cette crise.