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Cameroun : attaque d’envergure de Boko Haram dans l’Extrême-Nord

Onze civils ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi lors d’une attaque perpétrée dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun par des jihadistes nigérians de Boko Haram, a appris l’AFP de sources sécuritaires.

“Boko Haram a fait une incursion dans la nuit dans la localité de Tchakamari. Le bilan est de onze morts” civils, a affirmé une source proche des services de sécurité de Mora, chef-lieu du département où se situe Tchakamari, confirmant une information obtenue auprès d’un membre d’un comité d’auto-défense local.

C’est l’attaque la plus meurtrière imputée à Boko Haram dans le nord camerounais depuis plusieurs mois, où se multiplient les assauts après une relative accalmie en 2018.

Les victimes sont mortes “calcinées”, a ajouté la source proche des services de sécurité, précisant que les assaillants avaient “incendié le village”.

On compte “des vieillards et des enfants” parmi les victimes de l’attaque, qui a commencé peu après 22h00 (21h00 GMT) heures et ne s’est arrêtée que vers une heure du matin, selon cette source.

Située à une vingtaine de km de Mora, chef-lieu du Mayo-Sava, l’un des trois départements de la région de l’Extrême-Nord, Tchakamari se trouve sur la route nationale reliant Maroua, le chef-lieu de la région, à Kousseri, à la frontière du Tchad.

Résurgence des attaques

Le village a déjà été la cible du groupe jihadiste par le passé. En 2015, Boko Haram avait tué une dizaine de personnes et enlevé une centaine d’habitants de la localité.

Les attaques de Boko Haram se multiplient ces dernières semaines, dans les quatre pays de la région du lac Tchad.

Au Cameroun, quatre soldats ont été tués le 12 avril dans l’explosion de leur véhicule sur une mine posée par des jihadistes présumés.

Auparavant, trois autres militaires camerounais avaient trouvé la mort lors de attaque d’un poste avancé de la Force multinationale mixte (FMM, une coalition régionale engagée contre les islamistes nigérians) dans la même région.

La FMM, appuyée par des pays occidentaux, regroupe des militaires du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Nigeria, est engagée dans la lutte contre Boko Haram dans la région du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés de citoyens locaux.

Depuis son apparition en 2009 dans le nord-est du Nigeria, Boko Haram, actif dans les pays frontaliers du lac Tchad, a provoqué la mort d’au moins 27.000 personnes et le déplacement d’environ 1,8 million de personnes qui ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers.

AFP

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