Le président bolivien voulait un quatrième mandat. Il l’a obtenu. Mais le peuple, le souverain, en a disposé autrement. Le mandat de trop qui a fait déferler le peuple dans la rue. L’Ochlocratie au secours de la Démocratie. Ce qui vient de se passer en Bolivie est symptomatique de l’air du temps. Les peuples ne veulent plus d’hommes providentiels. L’alternance politique est la nouvelle religion des nations en voie de développement.
Evo Morales a été un très bon président. C’est indiscutable. Il suffit d’aller sur n’importe quel moteur de recherche pour voir comment cet indigène indien, éleveur de mouton et producteur de coca, a réduit, en une décennie, les inégalités sociales, honteux héritage des gouvernements libéraux précédents. Cependant, il a commis une erreur historique. Atteint par la maladie des autocrates, Il s’est cru indispensable avec un destin messianique. Aujourd’hui, il ne lui reste pour seule option, que l’exil que lui offre le Mexique.
L’exil, le destin de tous ceux qui aspirent à la présidence à vie. John Rawlings est en rentré par effraction et effusion de sang sur la scène politique ghanéenne dans les années 80, aujourd’hui, il est un modèle, une référence de gouvernance démocratique. A ses heures perdues, il règle la circulation dans les rues d’Accra. Evo Morales, quant à lui, a été élu démocratiquement en 2006, et a incarné, pendant longtemps l’espoir d’un peuple. Malheureusement, aujourd’hui, il quitte le pouvoir par la petite porte. L’histoire retiendra de lui, l’image d’un autocrate qui a modifié la constitution de son pays pour s’accrocher au pouvoir…..pathétique ! Comme quoi, la fin d’une chose vaut mieux que son commencement, l’auteur du grand livre ne ment jamais.
Geoffroy–Julien Kouao
Politiste et essayiste.