Bingerville/ Koffikro tourné résolument vers le modernisme
vickifrisby959
Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net
Nommé par arrêté du préfet à travers l’acte N° 006/PA/K du 24 janvier 2017 et installé le samedi 26 février dernier, Nanan Assi Assi, Vétérinaire de son état à la retraie, s’est dit prêt à assumer cette lourde responsabilité. Et pour assumer cette responsabilité le soutien de tous est évidemment souhaité. Cette cérémonie a été l’occasion pour Amon Lucien, le Président du Conseil de Développement de Koffikro et fils du village de faire un recadrage. « Koffikro est un village cosmopolite où y vivent toutes les communautés en parfaite harmonie et en bonne intelligence». Avec sa première réalisation en terre battue vers les années 1895, par Ahua Koffi Justin, un N’zima venu de Bassam, cet hameau s’est transformé et a évolué vers les années 1900. Un siècle plus tard, ces deux entités se sont muées en une agglomération. Mais que de petits problèmes par la suite. « Vous savez, lorsque le développement a pointé du nez vers la ville de Bingerville, des relents à caractère xénophobe ont surgi », note Amon Lucien. Pour étayer ce souci, il rappelle que « pour preuve, dans les années 2000 un incident s’est produit. Heureusement que le dialogue a prévalu et le calme est revenu ». Nourrissant une vision futuriste pour leur bourgade, les cadres, sous la houlette de ce dernier, ont décidé de faire un point d’honneur à leur « origine » pour accueillir aussi le développement. C’est ainsi qu’en 2006, ils signent une convention avec l’Onuci, sous le regard bienveillant de son représentant Young-jin Choi « ainsi le contingent togolais (Togobat) a pu réaliser la construction d’une école de trois classes, évitant du coup aux enfants d’effectuer de longs trajets -pour aller acquérir le savoir». Une fierté pour ces cadres. Mais leur satisfécit ne s’arrête pas à cette seule réalisation, « trois autres classes, une cantine qui est en état de finition et deux logements pour les instituteurs. A ces réalisations, il faut ajouter un jardin d’enfants qui est l’œuvre des membres du Conseil, avec l’appui d’une Ong qui a accepté d’apporter son concours à l’effet d’encadrer les enfants», révèle-t-il. La terre, cette source de développement est devenue de nos jours, en pays Atchan des points de discorde. « Au niveau des terres, c’est une question de droit. Et le droit de prescription acquisitive court sur une période de trente ans. Si durant ces trente années, il n’y a aucune contestation ne provenant pas d’un tiers cette parcelle vous revient de droit. Koffikro n’est pas le seul cas isolé, plusieurs villages dans les environs sont aussi visés, dont Akouédo attié, Djorobité, Achokoi, Sébia Yao, Andokoi, Allokoi, Yopougon Attié. L’implantation de ces villages date des années 1800. Tous ceux qui réclament des terres de nos jours, ne savent pas comment nos parents ont pris possession de ces terres ». Aujourd’hui, ce village qui fait partie de la circonscription administrative de Bingerville est peuplé de plus de cinq cent âmes et tire son modernisme grâce aux efforts de ses cadres, « par conséquent ses populations sont en droit de vivre comme il le faut », fait-il savoir. N’est-il pas opportun d’organiser les états généraux du foncier en pays Atchan ?« Nous allons très bientôt organiser un séminaire qui aura pour thème « Renforcement des capacités des Chefs de village de la sous-préfecture de Bingerville sur les mécanismes et outils de Management du village », annonce-t-il. Ce séminaire qui vient à point nommé « évitera que nos parents qui sont toujours taxés de vendeurs de terrains cessent de continuer à faire prospérer ces agissements. Parce que tous les problèmes de chefferie que nous connaissons dans la partie sud du pays sont du fait que chaque génération qui monte au pouvoir veut brader le patrimoine public villageois. Pour que cela prenne fin, il faut faire un protocole et le remettre à l’Etat. Les terres sont des propriétés des familles, et non pas du chef du village ». Et de préciser que « ces aspects doivent être consignés dans un document et le remettre à l’autorité afin de prendre la décision concernant la cession des terres en pays Atchan ». Déterminées à vivre en parfaite harmonie avec les autres communautés, les populations de cette bourgade ne demandent que la paix y règne afin que tous, se mettent au service du chef qui vient d’être nommé par arrêté préfectoral. « Nous devons ensemble accorder nos violons et aider ce 6ème Chef, après Achi, Arckust, Adou, Achy Assaba et Gnamouzi, à réussir sa mission. Je lance un appel au dialogue, à la cohésion, à l’entente pour un développement moderne et modèle dans la gestion de Koffikro. Nous voulons laisser un bel héritage à nos enfants et petits-enfants », conclu-t-il.