Par Michel Mangou – Afrique Matin.Net
Quel regard portez-vous sur l’affaire des six journalistes arrêtés pour divulgation de fausses nouvelles?
La Côte d’Ivoire n’est pas ce qu’on peut appeler une grande nation de la liberté de la presse. La preuve en est que depuis 2015, elle stagne à la 86ème place du classement 2016 de Reporters Sans Frontière. Ce n’est pas très honorable pour notre pays. Surtout que la répression de la presse se poursuit cette année encore en dépit de la dépénalisation des délits de presse depuis 2004.
Sur quoi vous fondez-vous vos affirmations ?
C’est vrai que nous ne sommes pas les derniers de la classe. Cependant, nous sommes des récidivistes en matière d’atteintes à la liberté de la presse. Souvenez-vous de la détention en 2016 des journalistes du site ‘‘Koaci.com pour avoir contredit le régime sur l’existence des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire et de l’arrestation en 2015, du directeur du quotidien Aujourd’hui, pour « outrage au chef de l’Etat ». Si ces six journalistes dont des patrons de presse détenus à Agban depuis dimanche dernier pour avoir simplement fait leur job, à savoir informer les Ivoiriens sur des questions qui touchent directement à la vie de la nation, comme par exemple écrire qu’un accord de paiement de primes a été trouvé entre le gouvernement et les mutins des forces spéciales d’Adiaké, ne sont pas libérés très rapidement, ils deviendront les symboles de la répression du régime à l’encontre la liberté de la presse.