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Anthony Koffi (entraîneur de Ta Lou Marie-Josée/ « Les sprinteurs ivoiriens ont démontré la vitalité de l’athlétisme en Côte d’Ivoire »

 

De passage à Abidjan, l’Ivoirien Anthony Koffi, coach de Ta Lou Marie-Josée et expert de l’International association athletic fédération (Iaaf) a dressé le bilan de la participation ivoirienne aux Mondiaux 2017.

 

Quelle analyse faites-vous de la participation des athlètes ivoiriens aux derniers Mondiaux de Londres?

Il y a du progrès et encore beaucoup plus d’engagement de la part de nos athlètes. 
C’est avec satisfaction que nous avons enregistré des performances. Tous nos athlètes ont été exemplaires dans leur engagement et leur détermination à réussir.  Notre bilan est largement au-dessus de la moyenne. Les courses des sprinteurs ivoiriens ont démontré la vitalité de l’athlétisme en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Ta Lou, Murielle Ahouré, Méité Ben et aussi Wilfried Koffi Hua sont dans le gotha mondial. Cela a été une fois de plus une vraie fierté de voir nos athlètes à ce niveau mondial et bien représenter le pays à Londres.

 Qu’est-ce qui a pu manquer à Marie-Josée Ta Lou qui est passée d’un cheveu à côté de deux médailles d’or aux 100 et 200 mètres ?

C’est vrai que c’est une petite désolation de voir que la médaille d’or était pratiquement au bout des doigts. Je veux préciser que c’est un petit détail qui a manqué à Marie-Josée. Elle avait un problème de choix de casser. J’assume cette responsabilité du fait qu’il m’appartient de lui imposer cette technique à la fin de ses courses. Mais, je retiens que techniquement, elle est au niveau de la médaille d’or. Je demande aux Ivoiriens d’être un peu patients. Le jour de la médaille d’or arrive parce que nos athlètes ont maintenant le niveau des autres grands concurrents mondiaux.

 En quoi consiste cette technique du fameux  »cassé » ?

Ce qu’il est important déjà de savoir, c’est évidemment de comprendre que le franchissement de la ligne d’arrivée prend essentiellement en compte le buste, l’épaule. Et donc, à la fin de la course, on peut voir des athlètes qui jettent leur poitrine au-devant lorsque la course est très disputée au finish. Il y a deux types de  »cassé ». Il y a le cassé vertical qui consiste à finir en force en inclinant la tête et l’épaule avec. Il y a aussi le cassé latéral. Ta Lou a donc fait cette deuxième option. Mais, cela n’a pas été aussi rapide que je l’aurais souhaité.

 Que faut-il corriger?

Il n’y a pas que le cassé. La sortir des blocks, la mise en action… Elle va vite. Il faut continuer à l’encourager à courir libérée dans la tête.

 Justement, jusqu’où vous voyez les athlètes ivoiriens atteindre une médaille d’or ?

Nous pratiquons une discipline qui est délicate dans son évolution. C’est un travail minutieux et rigoureux pendant de longues années pour aboutir à ce niveau. Pour arriver à ces mondiaux, il y a eu tout le travail abattu depuis trois ans, quatre voire plus. C’est un processus. Et il continue. Les entraînements, la récupération, l’alimentation, la préparation physique, psychologique… Tout cela ne se fait pas en une année. L’exemple de Ta Lou est édifiant. Et elle va continuer. Je l’ai soumise à un programme de travail qui suit son cours. Nous sommes dans la droite ligne.

 Combien de temps donnez-vous à des jeunes athlètes comme Cissé Gueu et Tchan Bi pour atteindre le niveau mondial?

Cissé Gueu a déjà un pied au premier étage. Aujourd’hui, il court en 10″19 et pour son jeune âge, c’est une grosse performance. D’ici trois ans ou moins, il sera de la lignée des grands champions. Nous avons beaucoup d’atouts en Côte d’Ivoire et si on nous donne les moyens, on aura des lauriers. Cissé a le talent d’être un très grand champion. De même que Tchan Bi qui doit aussi continuer à travailler.

 Votre parcours vous a conduit au centre international d’athlétisme de Dakar. Où vous avez en charge plusieurs athlètes africains. En quoi consiste cette fonction d’instructeur Iaaf?

J’ai été directeur technique national en Côte d’Ivoire entre 1999 et 2002. Ensuite, directeur technique au comité olympique de 2000 à 2004. Je peux même rappeler que j’ai été Assistant d’université chargé de cours de méthodologie de l’entraînement sportif entre 1992 et 2001. Et depuis 2003, je suis entraîneur de sprint et j’occupe aussi des fonctions de directeur technique IAAF. La fédération internationale m’a fait confiance. J’ai pu avoir effectivement sous ma coupe de grands champions africains pendant ces dix dernières années. Par exemple, les Botswanais Issac Makwala, Amantle Montsho, le soudanais Ali Nagmeldine, la sénégalaise N’deye Fatou Souma…et d’autres athlètes du continent. Aujourd’hui aussi, il y a certes Ta Lou, mais, il y a aussi Cissé Gueu.

 Au terme de cet entretien, quels sont les besoins d’Anthony Koffi?

J’ai des ambitions pour mon pays. Je pense qu’on peut monter un grand centre de sprint en Côte d’Ivoire. Nous avons maintenant des infrastructures avec la réhabilitation de l’Injs. J’attends que l’État me donne son accord et les moyens. Et si nous avons ces moyens, on pourra donner de grands champions à la Côte d’Ivoire.

 

Source : fratmat.info

 

 

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