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 Aide au développement en Afrique Francophone/ une véritable supercherie de l’occident!

Nazaire Kadia (analyste politique)

La pandémie du coronavirus qui ne cesse sa progression en Afrique, donne lieu à des prédictions qui donnent froid dans le dos, quant à l’avenir et au devenir de notre continent.

Le Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a eu l’amabilité de nous avertir, en nous demandant de nous préparer au pire. Ensuite la passe d’arme entre l’OMS et les Etats Unis (USA) a fait dire à M. Matsihidiso Moeti, Représentant de l’OMS en Afrique,  que le continent vivrait une situation désastreuse si les américains arrivaient à suspendre leur contribution à cet organisme. Selon lui la lutte engagée contre le VIH, la poliomyélite et le paludisme en pâtirait.

D’autre part, dans un élan de solidarité à nul autre pareil, le sort de l’Afrique est une préoccupation majeure du président français, alors que ses concitoyens continuent de mourir par centaine /jour.

 Il demande l’annulation de la dette des pays africains à l’effet de permettre à ceux-ci de lutter efficacement contre la pandémie.

Toutes ces déclarations de bonnes intentions et d’amour pour l’Afrique laissent un goût amer, et c’est un sentiment d’humiliation, de frustration et d’impuissance qui étreint nombre d’Africains. En effet à peine la proposition du président Macron faite, que ce dernier est interpelé par une de ces compatriotes, Nadine Morano, ancienne ministre déléguée de l’apprentissage et de la formation de M. Sarkozy. Ecoutons-la : « Les français en ont marre de payer pour l’Afrique sans contrepartie de maîtrise de leur immigration et de leur démographie ».

Bravo madame, vous avez parfaitement raison et nous vous attendons pour venir rendre nos femmes stériles et castrer nos hommes, dès lors que l’annulation de la dette sera obtenue ! Vous aurez alors votre contrepartie !

Comment les dirigeants Africains arrivent-ils à se regarder dans une glace et à soutenir le regard de ceux qui n’ont pour eux que mépris et condescendance ? Mais cela n’est pas étonnant, une sagesse ivoirienne dit bien : «  si tu te vends moins cher, on t’achète moins cher », ceci explique cela !

Toutes ces déclarations de mépris et d’insultes à l’égard des Africains  n’adviennent que parce que ceux-ci prêtent bien le flanc. Incapables qu’ils sont de définir une stratégie de lutte claire, bien à eux contre la pandémie, sans avoir à imiter servilement ce qui se fait ailleurs. Il faut éviter autant que faire se peut ce pli avilissant qu’ont les africains, de la politique de la main tendue, dans le style «  Ayé di Allah man » et avoir un peu de gêne d’annoncer urbi et orbi, avoir reçu tel don de tel organisme, tel prêt de telle structure comme une récompense  méritoire d’un travail bien fait !

Qu’y-a-il de méritoire et de glorieux  pour un ministre de la république d’aller à l’aéroport, recevoir quelques cartons de chloroquine d’un laboratoire, là où depuis longtemps, on aurait pu demander aux laboratoires présents sur notre sol de fabriquer en quantité importante, ce médicament vieux de plus de 50 ans que nous avions tous pris dans notre enfance ?

Cet état de fait nous expose ainsi aux railleries : des journalistes Français ou des médecins Français  peuvent se permettre de parler de nous avec mépris sur une chaîne de télévision, le président Français peut bien nous accuser de faire trop d’enfants, et les prédictions apocalyptiques sont toujours pour nous.

Y en a marre.

La survenue de la pandémie, et les propos discourtois à notre égard doivent fouetter  l’orgueil des dirigeants Africains et les conduire à prendre en main la destinée du continent à la hauteur de leurs moyens disponibles. Les ressources humaines existent, les ressources naturelles sont disponibles, ne manque à l’appel, que la volonté politique pour opérer les ruptures nécessaires.

60 ans que nous attendons cette décision courageuse, et à l’allure où vont les choses, nous risquons d’attendre longtemps comme d’autres attendent encore…Godot !

Y en a vraiment marre !

Mais s’il y a eu un matin en Eburnie, il y aura assurément un soir et  l’ivraie sera séparée du vrai.

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