Ahua-Tiassalé/L’ouverture d’une « poudrière » en gestation dans la localité
Afrique Matin
Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net avec UPL-CI
Ce conflit dit foncier est inédit, un conflit qui se déroule en ce moment dans la région de Tiassalé plus précisément à Ahua comme centre de polémique. Des villages entiers sont menacés de disparition après le rasage systématique de centaines d’hectares de plantations appartenant aux habitants des villages d’Ahua et petit Guiglo. De quoi s’agit-il ? Un natif du village d’Ahua du nom d’Adjoumani revendique à lui seul plus de 500 hectares des terres villageoises. Se prévalant d’une décision de justice, il a ordonné par le truchement de la gendarmerie la destruction de toutes les plantations appartenant aux villageois sur toute l’étendue du territoire dont il réclame la paternité. Et pourtant la population toute entière y compris le chef du village ne lui reconnaissent guerre le titre de propriété desdites parcelles. Malgré ce refus généralisé plusieurs fois exprimé par le chef et sa population, Adjoumani a tenu vaille que vaille à faire disparaitre par les soins de conducteurs de Bulldozers, toutes les plantations de cacaoyer , d’hévéa et de palmier des pauvres villageois, les abandonnant ainsi à leur triste sort. Devant un tel désastre, il est impossible à tout observateur et au citoyen lambda de retenir ses larmes au regard de cette attitude inhumaine qu’a réservé Adjoumani et ses commanditaires, aux populations qui ne tiennent le fil de leur existence que par ces terres léguées par leurs aïeuls. A l’analyse, l’on remarque qu’Adjoumani a abusé de par sa fonction les villageois. Si l’on y prend garde, c’est une poudrière qui vient de s’ouvrir et qui est en pleine gestation dans cette partie du pays risque d’être difficile à fermer. L’Etat et les autorités compétentes sont donc interpellés afin de voir de plus près cette situation qui s’apparente à un magma en ébullition. Car aussi bien le chef du village que l’ensemble de la population que nous avons interrogée dans les villages et en ville promettent de tout mettre en œuvre, même au prix de leur vie de récupérer leurs espoirs. Quel que soit le temps. Aujourd’hui, ces dernier n’ont plus de sources de revenu ni de vivres. Tous crient famine. La situation est devenue très grave. Il y a donc urgence ! Alors plusieurs questions se posent : où était le sieur Adjoumani depuis la nuit des temps lorsque ces autochtones mettaient en valeur ces parcelles ? De quel droit et au nom de quelle justice l’on peut ordonner la destruction de plantations de plus de trente ans d’âge sans le moindre dédommagement ? Où est donc passé l’autorité étatique au moment où des fils et filles de cette région font face à un tel conflit ?