Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net avec J.A
Les souscripteurs de sept de plus d’une vingtaine de sociétés d’agrobusiness désormais accusées d’avoir organisé une vaste escroquerie ont commencé à être en partie remboursés depuis le mercredi dernier, selon Adama Koné, le ministre de l’Économie et des Finances.
La première phase des opérations de remboursement promis par le gouvernement concerne 9 222 souscripteurs, sur les quelque 53 600 investisseurs inscrits auprès du Trésor public, précise Drissa Koné, nommé administrateur séquestre dans ce dossier très sensible. Ces 9 222 souscripteurs « seront remboursés au moins à hauteur de 50% des capitaux investis », ajoute-t-il, contacté par téléphone.
« Le reste des souscripteurs est appelé à patienter », précise-t-il encore, assurant que le processus de remboursement se poursuivra dans les jours à venir.
« Nous ne sommes pas satisfaits »
Une procédure que dénoncent plusieurs associations de souscripteurs. « Nous ne sommes pas satisfaits car non seulement tous les souscripteurs ne sont pas concernés par les opérations de remboursement, mais en plus les taux de remboursement proposés par le gouvernement sont insultants », grommèle le secrétaire d’organisation du Syndicat des investisseurs indépendants de l’agrobusiness (Siiabci), Guy Roland Nahounou, Ces investisseurs ne décolèrent pas depuis que le procureur de la République a gelé à la mi-janvier les comptes de ces sociétés d’agrobusiness, accusées d’avoir organisé une vaste escroquerie. Une enquête préliminaire menée par les autorités avait de fait conclu que les juteux retours sur investissements promis aux souscripteurs, compris entre 300 et 1 000% au bout de seulement quelques mois, étaient en réalité financés par un système pyramidal. En clair, que l’argent des derniers investisseurs était utilisé pour payer les premiers, selon les premières conclusions de l’étude dévoilée fin janvier.
66 milliards de francs CFA investis
Cette même enquête estime à près de 66 milliards de francs CFA, soit plus de 100,3 millions d’euros, les sommes investies par ces milliers de petits porteurs.