Par Haidmond Kaunan/Afriquematin.net,envoyé spécial dans l’Indénié-Djuablin
Propriétaire de plus d’une quarantaine d’hectares de plantation de cacaoyers à Manzanouan dans la sous-préfecture d’Agnibilékrou, Manzan Améa Christine est lauréate deux fois d’affilée du prix d’excellence Abdoulaye Fatiga de la meilleure productrice de café-cacao de Côte d’Ivoire. Au cours des campagnes 2014-2015 et 2015-2016. Une visite guidée de ses propriétés à Manzanouan, village qui fait frontière avec le Ghana voisin par la petite rivière Yobouèn’zoué, nous a permis de toucher du doigt le difficile parcours à la fin aisée et honorée de cette grande Dame. « J’ai passé plus d’une trentaine d’années dans un campement de culture. De 1985 à 2015.Je n’avais pas fait un long parcours sur les bancs de l’école. Mon père, de son vivant, m’avait dit un jour que la terre ne ment pas. Je lui avais donc demandé de me donner ma part de forêt. Et c’est ce qu’il a fait. C’est à partir de là que j’ai commencé avoir une passion pour la terre. Travailler dur comme un homme », nous confie-t-elle. A plus dune soixantaine d’années, elle s’est consacrée au dur labeur de la terre. C’est agréable de contempler une vingtaine de séchoirs contenant des fèves bien fermentées et bien séchées en attendant d’être collectées pour le magasin central de la coopérative. Et de constater que toute la plantation est vraiment généreuse, à voir des cacaoyers aux cabosses mures qui attendent encore d’être récoltées en différentes phases. Cependant Manzan Améa Christine prévoit que cette campagne en cours sera moins bonne que les précédentes. Et ce, à cause du grand réchauffement climatique, sachant que depuis deux mois il n’avait pas tombé une goutte de pluie dans la région de l’Indénié-Djuablin.Une menace pour la petite traite En plus, à cause de la maladie cacao, le Swolen shoot environ trois (3) hectares de son champs ont été détruits pour éviter de contaminer tout le reste du verger. Pour une régénération qui a même débuté avec la sélection Cacao Mercedes octroyée par le conseil café- cacao. Ce qui est frappe le visiteur qui foule le sol de la plantation de Dame Manzan Améa Christine, c’est bien l’entretien des champs avec le reboisement par les bois Fraké, Framélé, anacardier pour produire l’ombrage en vue de lutter contre le changement climatique. « Je dispose de douze (12) hommes essentiellement des ressortissants ghanéens et leurs épouses qui constituent ma main-d’œuvre agricole, contrôlée par mon époux. Ils me donnent satisfaction par la qualité de leur travail. Et comme ils sont bien rémunérés et bien traités, ils s’organisent bien pour me satisfaire à leur tour », explique-t-elle. En guise de reconnaissance, elle dit dédier cette récompense à ces travailleurs et à surtout à sa coopérative. « Je devrais être une illustre paysanne quelle que soit ma force. Je rends un hommage appuyé à la coopérative Coopama de Manzanouan qui m’a formée à la qualité et m’a fait connaître dans le monde entier à travers ces deux hautes distinctions ». Malheureusement la voie d’accès à ses plantations devient un parcours du combattant. Car situées à moins d’une dizaine de Kms, il est difficile d’y parvenir à temps voulu, « nous ne serions pas venus à moto pour la visite des plantations. Vivement que le conseil café-cacao songe à la route de mon champs pour faciliter la collecte de mes récoltes »,souhaite-t-elle.