Sommé de cesser ses activités, alors que sa boulangerie n’a ouvert que le 19 novembre 2018, Zein Eddine Adham, propriétaire d’une nouvelle boulangerie à Anyama, dénonce une décision de deux poids, deux mesures.
En date du 21 novembre 2018, Zeinréçoit du ministère, un courrier signé de Djiragou Séraphin, Administrateur des services financiers, ci-devant Directeur régional au ministère du Commerce, de l’industrie et de la Promotion des Pme (Mcipme), lui signifiant le non-respect des textes en vigueur, c’est-à-dire le respect de 500 m de distance. ‘’Par conséquent votre boulangerie restera fermée jusqu’à nouvel ordre’’, indique le courrier.Et depuis le 21 novembre dernier,sa boulangerie est ferméesur plainte de ses concurrents, qui ont saisi la justice. Laissant dehors plus d’une trentaine de travailleurs.
Pris en décembre 2014, l’article 10 de l’arrêté interministériel numéro 619, stipule que ‘’l’ouverture, l’installation et l’extension de boulangerie doit respecter un rayon minimal de 500 mètres avec la boulangerie la plus proche’’. En toute logique, Zein Eddine Adham devrait donc pour installer son commerce, respecter les 500m en vigueur. Là où Ie site qu’il a acquis pour cette activité commerciale ne se trouve qu’à 495 m de la boulangerie plaignante de sa position, soit seulement à 5 m de moins, conformément à la règle. C’est donc en référence de cet arrêté que la justice l’a contraint à fermer. Une action que Zein E. Adham comprendrait, si elle s’appliquait à toutes les boulangeries de la capitale.
Selon une source du ministère, qui a requis l’anonyme, ‘’l’arrêté existe bel et bien, mais le problème réside dans son application’’, a déploré notre source. Cette mesure ne s’appliquerait-il vraiment pas à tous les acteurs du secteur ?
La victime de la mesure informe que la boulangerie moderne de Semdé Claude et la boulangerie Royal de Chour, membres de la coalition des trois plaignants, son voisins directs à une distantes de moins de 100 m. Mais personne ne crie pas au scandale.
Et les propriétaires de ces boulangeries exercent sans être inquiétés. ‘’Semdé Claude me reproche d’être à 495 m de sa boulangerie, alors qu’il y a seulement que quelques mètres entre lui et les autres. Qui de ceux-là et moi doit cesser l’activité ? Si je suis frappé par cette mesure, les autres devraient aussi subir le même sort. Or, il se trouve que je suis le seul à qui le ministère s’en prend. Alors que Chour, un des plaignants qui se sert de l’arrêté interministériel ne respecte point les clauses de cet même arrêté, en ce qui concerne ses boulangeries de Yopougon’’, précise Zein.
Sans outrager la justice qui doit rendre la décision finale sur ce litige le 26 novembre prochain, et vu la célérité avec laquelle elle lui a fermé la boulangerie, Zein E. Adham ne se fait aucun souci pour avancer que ses adversaires sont moins préoccupés par le respect des 500 m, que celui de la qualité du service qu’il va offrir aux populations d’Anyama.‘’Leur but est de m’empêcher d’exercer, rien d’autre. Mais de par leur faute, 30 pères de familles sont actuellement sans emploi’’, fait-il remarquer.