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Affaire 49 soldats ivoiriens détenus au Mali/ Danièle Boni-Claverie se prononce

Danièle Boni-Claverie, la présidente de l’URD dénonce une « escalade dangereuse » après l’inculpation de 49 militaires ivoiriens « accusés de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de complot contre le gouvernement » du Mali. Confusion, opacité et une escalade dangereuse sont le virage pris par nos 2 pays, le Mali et la Côte d’Ivoire avec l’inculpation de nos 49 militaires accusés de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de complot contre le gouvernement. Cette affaire militaire relevant d’un domaine hautement sensible doit nous pousser, nous, opposition et société civile, à être extrêmement prudents et réservés. Il y a des usages. Lorsque son pays est attaqué — et l’image de la Côte d’Ivoire est fortement entamée par les accusations portées contre elle – une union sacrée, ponctuelle se met en place et amène l’ensemble des forces politiques à adopter une position commune. Pour ce faire, il aurait été souhaitable que le Pouvoir initie une rencontre d’information avec les responsables des partis de l’opposition, échanges dont la confidentialité aurait été assurée, ce que ne peut garantir un débat parlementaire. Seules la diplomatie et la négociation doivent être privilégiées. Il est certain que cette voie est cahoteuse et si le Mali a opté pour un choix judiciaire, cela prouve que les discussions sont difficiles et que pour l’instant aucun compromis n’a pu être trouvé. La visite du Président Macky Sall est donc porteuse d’espoir puisqu’il nous a rassurés que le Mali restait toujours ouvert à des négociations et que des « solutions africaines seraient trouvées. A nos yeux. Cela indique que le dialogue n’est pas rompu, que les échanges vont se poursuivre avec un objectif partagé, celui de trouver un terrain d’entente qui ne fasse perdre la face à aucune des parties. C’est pourquoi, il est regrettable que des jeunes sous prétexte de patriotisme puissent tenir des propos désobligeants à l’endroit de la junte militaire et prennent le risque d’échauffer les esprits en empêchant une artiste malienne de tenir un concert. Arrêtons d’être de simples imitateurs de ce qui se fait ailleurs, d’autant que la forte communauté malienne présente sur notre sol nous incite à la modération. Le sport et la culture doivent rester des terrains à préserver pour pouvoir jouer éventuellement les têtes de ponts dans l’accélération de retrouvailles entre deux pays frères. Nous demandons au Président Ouattara et à son gouvernement de tout mettre en œuvre pour que nos fils reviennent à la maison et retrouvent leurs familles. La paix, l’apaisement ne sont pas de simples mantras thérapeutiques. Au pays d’Houphouët-30igny, ils traduisent une culture et une volonté de tourner résolument le dos à l’escalade de la peur et aux tensions incontrôlables.

Danièle Boni-Claverie.

Présidente de l’Urd.

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