Par Jean Levry –Afriquematin.net
Routes barrées, pneus brûlés sur la chaussée, une poignée de manifestants brandissant des pancartes hostiles à la libération du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. Des travailleurs empêchés de rejoindre leur lieu de travail. C’est le spectacle que les partisans du Rassemblement des républicains (RDR) ont donné à voir dans la matinée de ce mercredi 16 janvier 2019, dans la commune d’Abobo, bastion du parti au pouvoir.
Ces manifestations traduisent les réactions diverses d’un camp à un autre suite à l’annonce de l’acquittement des deux accusés. Hier, la commune de Yopougon, bastion pro-Gbagbo, a explosé de joie et la liesse populaire a continué jusque tard dans la nuit. Des milliers de personnes sont sorties pour exprimer leur satisfaction quant à la décision des juges. « Il fallait cela (la libération de Gbagbo, ndlr) pour qu’on aille à la réconciliation nationale », a laissé entendre un partisan de Gbagbo.
A l’opposé, les partisans du régime qui prédisaient un scénario eschatologique en cas de libération de l’ex-Président, ont décidé de prendre les rues pour crier leur désapprobation. Ceux-ci, se réclament victimes ou parents de victimes, ne veulent point entendre parler d’une quelconque libération de Gbagbo et Blé Goudé. Pour eux, en acquittant les deux accusés, la Cour pénale internationale n’a pas rendu justice aux 3000 morts de la crise post-électorale.
Le Procureur a interjeté appel et les juges devront se prononcer sur la sortie de Gbagbo et Blé Goudé du centre pénitentiaire de La Haye.