Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial dans l’Indénié-Djuabli
« Le prix du kilogramme du cacao à 1100 franc, c’est bon. Mais ce n’est pas pour arranger le producteur. Même le payer à 2000 francs n’arrange pas le paysan. Ce qui est bon pour le producteur c’est la production. Il faut lutter contre le changement climatique pour améliorer la production. Il faut par exemple faire pour les producteurs des barrages pour répondre au réchauffement climatique. La grande sécheresse a tué tous les arbres .Il faut un système de rétention d’eau, d’irrigation pour permettre au cacaoyer de produire douze mois sur douze ». Cette proposition est de Yao Nestor, président du conseil d’administration de la Capressa, distinguée par le conseil café-cacao comme deuxième meilleure organisation professionnelle agricole de la région de l’Indénié-Djuablin.
Pour lui, avec le réchauffement climatique la distribution ou la proposition du cacao Mercedes n’est pas seulement la solution contre le vieillissement du verger mais il faut un suivi et un besoin d’entretien. La Capressa qui avait commercialisé 3500 tonnes de cacao avec un résultat net de 116 millions de francs au cours de la campagne dernière, s’est fixé un certain nombre d’objectifs. Ce sont entre autres le respect des principes coopératifs, la mise en place des reformes pour l’épanouissement des producteurs. En tant qu’entité de prestation de service elle soucie d’améliorer le quotidien des producteurs à travers la distribution des intrants, des phytosanitaires et du carburant pour la pulvérisation des vergers des planteurs. Dans son plan épargne cette société coopérative a lancé depuis deux ans son programme de lutte contre la pauvreté. »Il y a la pauvreté dans notre milieu parce que les planteurs ne savent pas gérer. Il faut amener nos producteurs à épargner dans des structures financières qui leur sont familières, les banques classiques n’étant pas adaptés à leur quotidien. D’ou notre volonté de créer une caisse d’épargne qui sera plus proche d’eux. Ceci pourrait constituer un palliatif contre le bradage ou la garantie des plantations des paysans pendant la traite intermédiaire ou la période de soudure qui est difficile pour le cacaoculteur. »propose le PCA Yao Nestor. Afin de lutter contre l’exode rural et l’attraction des jeunes par l’orpaillage la structure qui a, en son sein plus d’une cent cinquantaine de femmes et un nombre important de jeunes collabore avec une école de formation des professionnelles des petits métiers d’agricoles. Elle met en place une politique de pépinières qui encourage les jeunes à rester sur place et éviter de tomber dans des fléaux. Pour le président Yao Nestor d’Appropronou il ne sert à rien de dire que le prix du kilogramme de cacao est petit ou qu’on le fixe sans tenir compte des producteurs. Le planteur n’a qu’à s’en prendre à lui- même. Avant d’inviter le conseil café-cacao à descendre dans le milieu des coopératives pour les auditer afin de savoir qui est coopérative et quelle sa vision. L’insécurité et l’impraticabilité des pistes demeurent la préoccupation du PAC Yao Nestor, à l’instar de ses pairs.