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Conflits à répétition : agir pour  éviter le pire dans l’Ouest ivoirien

Par Jean Levry –Afrique Matin.net

Duekoué, ville de l’ouest de la Côte d’Ivoire a connu des heures chaudes ce lundi 26 novembre 2018. Une simple manifestation d’élèves qui protestaient contre la grève de leurs enseignants a dégénéré. Les transporteurs sont entrés dans la danse, contre les élèves à qui ils reprochent d’avoir brisé des vitres de leurs véhicules dans leur mouvement d’humeur. Le bilan est encore lourd : une perte en vie humaine, notamment un élève tué et de nombreux dégâts matériels dont le Lycée moderne de la ville saccagé par les transporteurs.

Cette barbarie intervient seulement quelques jours après l’embrasement de la ville de Zouan-Hounien qui porte encore les stigmates de violents affrontements entre des élèves et des transports. On avait déploré également un mort, plusieurs blessés graves et de nombreux dégâts matériels.

La récurrence des conflits à l’ouest de la Côte d’Ivoire ces derniers jours  est particulièrement inquiétante. La psychose s’installe au sein des populations. Dans le même temps, celles-ci se regardent pratiquement en chien de faïence et l’on peut sans doute constater que le feu couve et qu’il suffit d’une étincelle pour allumer le brasier.

Face à cette situation, les gouvernants doivent absolument agir pour éviter le pire dans cette région. Car, il ne faut pas se le cacher, ce sont les petits conflits qui entrainent de grands conflits ; ou encore, comme on le dit, les petits feux finissent par faire de grands feux.

Comment comprendre qu’en moins de deux semaines, deux conflits d’une telle ampleur puissent avoir lieu dans la même région sans que cela n’émeuve personne. L’on constate que le problème de Zouan-Hounien, en dépit de la visite du ministre Albert Mabri Toikeusse, fils de la région, n’a pas permis de calmer les tensions dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Est-ce parce que le gouvernement n’a pas frappé fort en arrêtant les auteurs de ces troubles bien que le ministre Mabri ait promis que les coupables seraient identifiés et sanctionnés? Les évènements, toutefois, se sont enchainés. Comme des récidivistes, « les mêmes acteurs » ont remis le couvert pour mettre cette fois Duekoué à feu et à sang.

Pis encore, hormis les pertes en vies humaines à déplorer et des biens des citoyens détruits, un lycée, celui de Duékoué, un temple du savoir a été saccagé. Du coup, des milliers de jeunes ivoiriens pourraient ainsi ne pas retrouver le chemin de l’école d’ici peu.

En attendant que les auteurs de ces évènements soient retrouvés et punis avec toute la rigueur de loi, il y a lieu que les gouvernements prennent des mesures d’urgence pour ramener le calme et la paix à l’ouest. Car, hier c’était Zouan-Hounien, aujourd’hui, c’est Duékoué. Qui sait ce qu’il pourrait arriver demain dans une autre localité ? Nul ne le souhaite mais c’est le lieu d’attirer l’attention des autorités du pays sur le péril qui guette l’ouest. Les dix dernières années de crise ont sévèrement marqué les populations et il serait dangereux qu’un climat aussi délétère perdure à l’ouest sans que rien ne soit fait. La Côte d’Ivoire a plus que jamais besoin de paix et de réconciliation.

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