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Affaire « affectation de professeurs d’EPS aux Impôts/ Le DG de la Fonction publique clarifie tout.

Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net – infos : UPL-CI  

Suite à la polémique sur les affectations dans les ministères, soulevée par le Secrétaire Général du Syndicat Alliance Nouvelle des Agents de la Direction Générale des Impôts (ANAGDI), Michael Dougrou, le Ministère d’Etat, Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, indexé, a réagi à travers son Directeur Général -, Soro  Gninagafol , levant toutes équivoques lors  de l’émission 360 de la Nouvelle Chaine Ivoirienne NCI, du dimanche 24 mars 2024 sur le processus d’affectation dans les ministères.

D’entrée, le DG de la Fonction Publique a traité de gravissimes les propos tenus par le Syndicaliste ; propos qu’il qualifie d’amalgames et d’affabulations. Aussi, s’est-il fait fort d’expliquer, comme un véritable cours magistral, le processus de recrutement à la Fonction Publique et les affections des personnels dans les Ministères qui obéissent à une démarche scientifique.

Plantant le décor le directeur général a signifié sur le plateau « qu’il ne faudrait pas que les gens pensent que, depuis sa tour d’ivoire, le Ministre en charge de la Fonction Publique peut prendre un Professeur d’EPS et le balancer comme un caillou dans la mare des Impôts, sans même que les acteurs qui sont à la Direction Générale des Impôts (DGI) n’aient eu l’occasion de dire oui, nous sommes intéressés par son profil ».

Selon lui, la gestion des Ressources Humaines est une gestion copartagée. Elle engage le Ministère de la Fonction Publique, mais également l’ensemble des Ministères utilisateurs de ces ressources. En la matière (de recrutement), il y a deux axes d’allocation des Ressources Humaines. Le premier est l’axe initial de ceux qui sont admis à un concours.

Il s’agit des affectations dans les Ministères, « elle commence depuis l’expression des besoins. Effectivement, les concours que nous organisons sont la résultante des besoins exprimés par les Ministères. Nous agrégeons ces données au cours de ce que nous appelons la conférence de programmation des effectifs qui, elle-même, fait suite à une conférence interne à chaque ministère. Ensuite, Mme la Ministre d’Etat va en conférence interministérielle avec son collègue en charge du Budget pour mettre en rapport les besoins exprimés avec les capacités financières de l’Etat », a-t-il expliqué.

C’est au sortir de cette démarche que les postes budgétaires, a poursuivi l’invité de NCI 360, sont dégagés. C’est donc sur la base de ces postes que les concours sont organisés, les admis sont déclarés et sont affectés dans les Ministères qui en ont exprimé les besoins.  « Le Ministère de la Fonction Publique intervient, mais en liaison avec les Ministres concernés », a-t-il tranché.

Le deuxième axe, a ajouté Soro Gninagafol, concerne les mises à disposition des personnels déjà en activité dans les Ministères et qui souhaitent mettre leurs compétences à la disposition d’autres Ministères. Pour lui cette démarche est dématérialisée et encadrée qui se passe, en ligne, dans le Système Intégré de Gestion des Fonctionnaires et Agents de l’Etat (SIGFAE).

Le directeur général a par ailleurs rappelé qu’il s’agit, dans ce cas de figure, d’une cogestion ; « c’est le fonctionnaire qui saisit le chef du service pour lequel il veut mettre ses compétences à disposition. Le chef du service sollicité doit réagir soit en rejetant la demande, soit en l’acceptant. Quand il accepte, le DRH de ce ministre a également la main pour apprécier la pertinence de cette demande, par rapport au profil de l’agent qui a fait la demande. C’est quand le DRH valide la demande que le ministère d’origine, c’est-à-dire là où le fonctionnaire est en activité est appelé à, également, donner son avis sur cette demande. Comme on le constate, le fonctionnaire demandeur doit obligatoirement avoir tous les avis favorables de part et d’autre. Si non, la demande est rejetée », a-t-il clarifié.

Interrogé sur la question du déficit d’enseignants dans les écoles, le Directeur Général de la Fonction Publique a répondu que cela est lié au fait que la carte scolaire de la Côte d’Ivoire est en pleine expansion.

 Aussi, pour ceux qui, abusivement, affirment que les enseignants désertent les classes pour d’autres destinations, il a révélé que l’effectif des enseignants, hors Ministère de l’Education Nationale, ne vaut pas 1% de l’effectif total des enseignants. Notant ainsi, un total de 1500 personnes qui sont hors Education Nationale. Or, le déficit dans le secteur est de plus de 10 000 enseignants.  « Il n’y a rien d’illégal ! Tout est transparent », a-t-il fait savoir.

 S’agissant de professeur d’EPS dans les effectifs des agents des Impôts, Soro Gninagafol s’est souvenu que c’est avec un diplôme de BTS Communication d’entreprise que le SG de l’ANAGDI a été recruté à la Fonction Publique. Accusant que ceux qui raisonnent ainsi semblent méconnaitre les différences entre diplômes, qualification, compétence et emploi. Répliquant « qu’au-delà des diplômes, il y a l’emploi. La Fonction Publique est organisée en emplois. On passe un concours et quand on est admis, on a accès à un emploi. C’est le cas notre syndicaliste qui a fait le cycle moyen Supérieur de l’ENA avec son diplôme de BTS communication d’entreprise et il est allé faire une filière de fiscalité, donc impôt. Rien ne dit donc que le professeur d’EPS n’a pas fait de formation pour lui permettre d’être efficace à la DGI », a-t-il mis en évidence.

 Interrogé sur les cas des rejets des affectations de certains fonctionnaires par les ministères, le collaborateur de Désirée Oulotto a indiqué cela est lié à la dynamique gouvernementale. Notamment les remaniements ministériels qui font que certains ministères qui avaient demandé des profils disparaissent et d’autres ministères sont créés, « nous sommes obligés de voir avec les ministères encore pour mettre ces déclarés admis en service », a-t-il confié.

Concernant la volonté des fonctionnaires à aller tous dans les régies financières, il a convenu que cela est une réalité, « tous les fonctionnaires ne peuvent pas aller dans les régies financières. Aujourd’hui, ils sont 19 000 dans les régies pour un effectif de près de 289 000 fonctionnaires. Donc la grande masse des fonctionnaires de Côte d’Ivoire travaillent dans les secteurs autres que les régies financières », a-t-il démontré.

Pour ce qui est de la question des primes, il a indiqué qu’elle renvoie à la satisfaction des rémunérations qui est servie aux fonctionnaires. Depuis août 2022, le Président de la République a fait des efforts. Le plus petit salaire qui était de 120.000 FCFA est passé à 200 000 FCFA.

Il est clair qu’un effort a été fait. La question des primes dans les régies, a-t-il clarifié, a pour objectif de mettre les agents de ces structures financières à l’abri des tentations. En tout état de cause, il a exhorté tous les fonctionnaires à s’approprier le Statut Général de la Fonction Publique pour comprendre le fonctionnement de l’Administration Publique avec ses droits et obligations.

UPLCI

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